Intervention au Conseil Municipal de Limoges du 5 Février 2009

Monsieur le Maire, cher(e)s collègues,

A l’heure où je parle au sein de cette auguste assemblée, le plus grand prestidigitateur de tous les temps depuis Oudini s’exprime devant nos concitoyens. L’homme qui a fait disparaître des droits, des aides sociales, des postes d’enseignants, des sans-papiers, des lits d’hôpitaux, des casernes, des commissaires de police et même des photos compromettantes sur son tour de taille… Cet homme va encore ce soir mentir aux français ! Ce Gouvernement ne sortira pas notre pays de la crise qui n’est pas seulement économique ou financière mais sociale et environnementale. Et si nous pensons que le plan de relance socialiste aussi sympathique soit il, n’est pas plus crédible que celui défendu par le président car la solution n’est pas dans la relance ni de l’investissement ni de la consommation mais dans une nouvelle orientation de l’économie, au service, par exemple, de l’environnement et de la réduction des consommations d’énergie, de la promotion de l’agriculture biologique et de la préservation des ressources naturelles ainsi qu’un plan massif d’aide à l’économie sociale et solidaire…

La Droite, elle, ne réforme pas, elle déforme, elle défait un à un tout ce pour quoi nos parents et grands parents se sont battus, particulièrement ici en Limousin. Le gouvernement même s’il s’en défend ne cache pas sa froideur idéologique :

J’en veux pour preuve la Loi de Financement de la Sécurité Sociale pour 2009 qui prévoit de diminuer de 42% les subventions allouées par l’Etat au Planning Familial, que dire des propos de la ministre de la Santé sur le don du sang par les homosexuels, du renforcement de notre présence militaire en Afghanistan…

Quant à l’Environnement, ce Grenelle présenté comme révolutionnaire confirme n’être qu’une pâle tentative de rattrapage de notre retard sur les politiques menées ailleurs en Europe depuis très longtemps. Je préfère ne rien dire sur la construction d’un deuxième EPR, le nucléaire étant non seulement polluant mais dangereux et pas plus renouvelable que le pétrole ou le charbon !

Alors qu’on sait par exemple que les transports en commun sont créateurs d’emplois, le Plan de relance propose des autoroutes sans doute pour sauver l’Industrie Automobile quand il faudrait la reconvertir et travailler en concertation avec les ouvriers eux même plutôt que leur imposer d’en haut des directives. Il débloque d’ailleurs 6 milliards d’euros pour elle quand il n’en accorde que 2,5 étalés sur 10 ans au développement des transports en commun…

Or ici en Limousin nous sommes très concernés par ces questions, en plus de Sonas, 18 suppressions de postes sont annoncées chez Valeo et ce n’est pas fini, le reste de notre économie est aussi touchée : Legrand ou encore Madrange encore dans l’incertitude… Ne serait il pas temps, pendant que les dotations de l’Etat, ce sera dit encore ici ce soir, diminuent, de faire en sorte que naissent des alternatives, des solidarités nouvelles plutôt que d’engager des frais dans des équipements sportifs luxueux et une promotion de ligne TGV inutile ?

Les Verts qui travaillent aujourd’hui à un rassemblement large entendent continuer à cultiver le projet d’une société plus juste, plus solidaire et plus respectueuse de notre environnement.

Permettez moi pour conclure de citer Le fameux Comité Invisible : « Sous quelque angle qu’on le prenne, le Présent est sans issue », je veux encore croire qu’il se trompe.

Merci. Cyril Cognéras

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