Risque d’inondation: la goutte d’eau du Président de la Région
En conférence régionale de prévention des inondations, le nouveau président de la Région rassure contre le risques des inondations en Roussillon.
Voilà une attitude « politiquement responsable » quand on sait que des dizaines de maisons individuelles (et souvent de plain-pied) sont en zone inondable et que l’on continue à y construire en contrant au maximum les Plans de Prévention des Risques d’Inondations (PPRI), par peur de faire perdre la rente foncière de privilégiés et au nom d’un sacro-saint développement entravé.
Quelque centaines de milliers d’euros de travaux sur le Tech et « tout va bien Mme la marquise » !
Surtout quand on connaît ce qui se fait à Arles et au Boulou, premières réalisations du premier « PAPI » du département lancé il y a…. 6 ou 7 ans : ridicule pour se protéger d’un évènement comme l’Aïguat de 1940 (qui reviendra un jour, aggravé par le réchauffement climatique, la déprise agricole et l’artificialisation des sols). Sur les risques inondations du bassin du Tech le département est dramatiquement en retard !
Pour l’Agly, il a fallu des années d’incurie d’entretien des digues et les évènement dramatiques des 12 et 13 novembre 1999 pour que les responsables se rendent compte des risques encourus (et ignorés) par les habitants de bon nombre de lotissements nouveaux. Et que découvre -t-on au après quelques temps ? Que c’est le département qui est propriétaire des digues ! C’est le préfet qui oblige, preuves à l’appui, le département, qui freine des fers, à remplir ses obligations.
Bon, on en est aux études, qui permettront de faire des travaux, chers et nécessaires par faute d’entretien. Et certainement pas toujours suffisants, comme les récents évènements nationaux le rappellent douloureusement. Nous serons parmi les 20 000 habitants, nous ne dormirons pas tranquille en période à risque!
Moins de 15 M€ par an pour s’occuper d’un risque MAJEUR dans notre région, faut pas manquer d’air pour en être fier !
A comparer (même si ce n’est pas les mêmes investisseurs, mais c’est toujours nous qui payons au final):
- aux 500 M€ pour une 3ème voie sur l’A9 de Perpignan à la frontière dont on n’a pas besoin
- aux 700 M€ pour le petit morceau de THT dans les PO (pour importer durant les quelques jours de pointe l’électricité que nous devrions économiser) alors que 700 M€, c’est 60 000 logements d’avant 74 réhabilités pour diminuer par 3 la facture énergétique.
Quant à dire que ces opérations plus médiatiques qu’efficaces ont pour but de rassurer les habitants, c’est faire preuve d’irresponsabilité dans un pays ou le manque de « culture du risque » transforme en drame ce qui aurait pu souvent être géré sans trop de problèmes. Et quand on avoue enfin que la finalité des finalités est de « pérenniser » la croissance économique au moment où dans les pays développés nombre de citoyens se rendent compte que tout sacrifier à la croissance du PIB n’est pas vraiment la solution mais plutôt le problème, on doute de la sincérité du président qui dit s’intéresser au sort des dizaines de milliers d’habitants du Roussillon qui verront un jour ou l’autre leur maison inondée, voire leur vie en danger.
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