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Consolider et promouvoir l’écologie politique hors de France

Motion unitaire d'orientation

Région Europe Écologie Les Verts Hors de France

Congrès régional de mars 2015

 

 

Notre région Hors de France vit son second congrès après celui fondateur de 2011. Après celle de l’affirmation, la période qui s’ouvre doit être celle de la consolidation, avec notamment une période avec peu d’élections qu’il faut mettre à profit pour renforcer nos militant-e-s, nos groupes locaux, nos élu-e-s et notre programme, afin de nous permettre d’affronter sereinement les échéances électorales cruciales de 2017.

 

EELV et les Français-es de l’étranger

 

Le nombre de Français-e-s installé-e-s hors de France est en continuelle expansion. Cette présence aux 4 coins du monde représente une chance. Refusant de se laisser enfermer dans des frontières artificielles issues des péripéties de l'Histoire, ces nombreux Français-e-s étudient, travaillent, entreprennent, tout simplement vivent en dehors du cadre national. Nous nous en réjouissons!

 

Ils sont également les témoins du péril climatique et des dégâts environnementaux occasionnés par un productivisme mondialisé. Ce dernier est fondé sur un modèle totalement dépassé face aux limites naturelles de notre planète. En cela les Français-es de l’étranger représentent une force de persuasion en faveur d’un changement de paradigme et une ressource riche de solutions locales.

 

Le mouvement écologiste hors de France s'est pour la première fois structuré en 2011, après de nombreuses années de tâtonnements. La nouvelle représentation politique des Français résidant hors de France - que ce soit au niveau des législatives et des consulaires - a offert une visibilité immédiate à notre nouvelle région. L’enchainement des scrutins a mobilisé les énergies avec de très bons résultats électoraux obtenus durant la séquence 2012-2014, mais conséquemment, beaucoup moins de temps consacré à la mise en œuvre d'autres chantiers, notamment notre structuration interne.

 

En 2011, la représentation écologiste auprès des Français hors de France se limitait à 4 conseillers à l’assemblée des français de l’étranger (AFE) (sur 150) écologistes ou "proches". Aujourd'hui, elle se compose d'un député EELV et de 12 conseillers consulaires (sur 443), dont 3 conseillers AFE (sur 90), sachant que s’est ajoutée une sénatrice de 2012 à 2014.

 

Avec 6 candidats autonomes (sur 7) au-delà des 5%, dont trois au-dessus de 10%, aux législatives de 2012, la région EELV-Hors de France a enregistré les meilleurs résultats écologistes de tout le parti lors de cette échéance. Ce qu’elle a confirmé par ses résultats lors des deux élections partielles législatives de 2013 avec deux scores au-dessus de 5% en autonome. Aux élections européennes de mai 2014, EELV est apparue chez les Français de l’étranger comme la première force politique de gauche et la troisième sur l’échiquier politique, avec 14,7 % des voix.

 

Nous avons également expérimenté différents types d'alliances lors de ces scrutins. Lors de la législative de 2012, dans le cadre de l'accord national entre EELV et le PS, la circonscription d'Amérique du Sud fût réservé à EELV, remportée par Sergio Coronado, en échange de l’union au bénéfice des deux candidat-e-s socialistes en Europe centrale et en Amérique du Nord. Lors des élections consulaires de 2014, eu égard à la dimension éminemment locale de ce scrutin, nous nous sommes engagés dans la majorité des cas dans des alliances avec le PS et/ou l’association Français du monde-adfe, mais aussi suivant les situations le Front de Gauche, le Modem, Cap21, le PRG, Nouvelle Donne, le Parti Pirate ou des partis politiques locaux. Des expériences de listes écologistes autonomes, au Luxembourg et à Munich, ont également été couronnées de succès. Lors de l'élection sénatoriale de septembre 2014, eu égard au contexte national et à la sortie du gouvernement d'EELV, nous avons résolument suivi la ligne collective du mouvement, appuyés par le bureau exécutif. Notre liste « Ecologie, citoyenneté, solidarité », liste autonome et ouverte, avec des militants écologistes, associatifs et politique d’ouverture, dont certains issus du Front de Gauche et de Nouvelle Donne, a créé une dynamique inédite et rassemblé 6,6% des voix.

 

Un enseignement majeur de ces rendez-vous électoraux : l'absolue nécessité de réaffirmer l'autonomie de l'écologie politique. Un impératif pour la mener à bien : le développement de nos forces militantes. Alors que nous avons le potentiel électoral, il ne s'est pourtant pas totalement concrétisé ces dernières années, faute de présence militante suffisante. Combien de circonscriptions lors des élections consulaires où nous n'avons pas pu présenter de candidat-e-s ?

 

Notre émergence sur la scène des Français résidant hors de France a également contribué - c'était salutaire - à briser le monopole exercé sur la "gauche" hors de France par l'association Français du monde-adfe et le Parti socialiste. Si nous reconnaissons le rôle fédérateur, en particulier hors d'Europe, que cette association peut et doit jouer dans l'animation de la communauté française, elle ne peut prétendre à décider de la représentation politique, alors que ce rôle est dévolu aux partis. Si nous avons une proximité réelle avec cette association, et nombre de nos militants y sont investis, il n'est pas question de nous soumettre par principe à la vielle doxa de "l'Union de la Gauche", dont on ne voit plus très bien ce qu'elle signifie. Nous souhaitons mettre en place un partenariat respectueux, équilibré et efficace avec Français du monde-adfe. À cet effet, nous organiserons une session de travail afin de développer une stratégie coordonnée.

 

Organisation : continuons une approche unitaire

 

Nos décisions ont été prises sur la base de débats apaisés débouchant souvent sur des positions consensuelles en conseil politique régional. Seule la désignation en 2011 et 2014 de nos conseillers/-ères fédéraux/-ales a été caractérisée par des débats recoupant des différences entre motions nationales. Dans la continuité de la motion de 2011 « Tous ensemble : mobiliser les écologistes établis hors de France » , l’état d'esprit unitaire devrait pouvoir se poursuivre sur la prochaine mandature, c’est le souhait des porteurs de cette motion, non-signataires ou signataires de diverses motions nationales.

 

Cela nécessite une exigence de transparence concernant les processus décisionnels, de loyauté en ce qui concerne nos procédures démocratiques et nos décisions prises collectivement. Cela exige également le respect du principe de subsidiarité.

 

Partant de ce constat, nous proposons que notre région puisse impulser pour cette prochaine période de 3 ans quelques projets visant à renforcer notre assise militante, de manière directe ou indirecte.

 

- L'engagement d'un salarié à temps partiel pourrait être un soutien utile, voire un stagiaire sur une courte période et sur une mission spécifique comme l'a montré une première expérience en 2013-2014.

- La création d'une association de financement pourrait également créer une forme de cercle vertueux vers des modalités plus simples de participation au parti, qu'on soit adhérent-e ou coopérateur-trice.

- La récente révision des statuts permettra à certains nouveaux groupes locaux de prendre leur envol et de sortir du cadre initialement défini sur les circonscriptions législatives.

- L’organisation de web-conférences, comme notre MOOC sur la transition énergétique l’a préfiguré en mai 2013, pourra être prévue régulièrement.

- Le lancement et la participation à de pétitions et des campagnes mondiales, via par exemple Avaaz ou change.org, seront développés afin d’informer et de mobiliser largement sur des enjeux globaux (conférence Paris 2015 sur le climat) et touchant les Français de l’étranger (vote des budgets, questions relatives à l’éducation).

- Faire de la politique autrement c'est aussi rapprocher les élu-e-s des citoyens. Les parlementaires écologistes seront invités à organiser des déplacements à l'étranger et des rencontres avec la communauté française.

- Notre présence aux journées d’été des écologistes, seule occasion de nous rencontrer tous ensemble, doit être poursuivie et approfondie

- Des "boîtages" ou des opérations de porte-à-porte (là où c’est possible) ainsi que l’envoi électronique (avec modération) en dehors de périodes électorales, basés sur une version récente des listes électorales consulaires pourraient être régulièrement organisés sur des questions ou thématiques écologistes et relayés par nos groupes locaux.

Cette liste n'est bien évidemment pas exhaustive et toutes bonnes volontés sur ce sujet seront les bienvenues.

 

Il est essentiel que la région Hors de France, en dépit de sa géographie spécifique, fasse partie intégrante d’EELV. Pour cela, il est important que le nouveau co-secrétariat maintienne les liens qui ont été tissés avec le bureau exécutif, le conseil fédéral et la conférence des régions (constituée des secrétariats de toutes les régions) et participe pleinement à leurs activités et réflexions. De même, il est souhaitable que les CPR et BER veillent à assurer la continuité avec les campagnes menée au niveau national (thématiques, d’adhésion, électorales), les outils mis à disposition des régions et les travaux des commissions thématiques nationales. L’actualité nationale doit être suivie parallèlement aux actualités locales qui occupent chacun des groupes, afin de permettre aux adhérents de faire le lien avec le parti mais aussi avec les grands rendez-vous environnementaux et internationaux (comme la conférence climat 2015).

 

Décliner l'écologie politique pour les Français-e-s établi-e-s hors de France

 

Une période sans échéance électorale les deux premières années de son mandat permettra à l'équipe élue de se concentrer sur ce qui pourrait représenter un socle programmatique hors de France plus complet. Que ce soit en matière d'éducation, de culture, de protection sociale, de droits environnementaux, de fiscalité, de sécurité, de coopération, de recherche, de politique étrangère et de développement... les écologistes ont leur mot à dire.

 

Certains domaines ont déjà été bien couverts par nos élu-e-s et les nombreuses associations représentant nos compatriotes hors de France. Dans certains autres cependant, nous comptons faire entendre notre point de vue, en nous basant sur les travaux de nos diverses commissions nationales, mais aussi sur les réflexions de nos militants de terrain et de nos élu-e-s consulaires. Ces derniers représentent un relai précieux, car ils ont un accès direct aux informations émanant de nos autorités diplomatiques et consulaires, mais aussi une porte d'entrée vers les citoyens, trop souvent invisibles.

 

Des outils devront également être mis en place entre les conseillers consulaires, conseillers à l’AFE et parlementaires écologistes pour permettre une action coordonnée des élu-e-s écologistes Hors de France et ainsi garantir la cohérence de la politique portée par les écologistes.

 

Une dégradation des politiques publiques dédiées aux Français de l’étranger est encore constatée. Citoyens du monde, ils ont également des attentes fortes vis-à-vis de la France en matière d’intégration européenne et de régulation de la mondialisation. Que ce soient celles des acteurs publics ou privés des actions internationales exigeantes des points de vue social et environnemental sont impératives.

 

Comme source importante d'inspiration et potentiellement d'engagement pour nos militants se trouvent bien entendu les associations et partis écologistes locaux, avec qui les partenariats sont d'autant plus recommandés que la double adhésion avec ceux-ci est autorisée par EELV. Nous comptons même des militants élus locaux dans leur pays de résidence, car la citoyenneté d’un Français établis hors de France s’exerce de multiples manières. C’est une des réponses à apporter pour encourager nos concitoyens à l’étranger à participer aux scrutins électoraux français.

 

A ce titre, la réforme de la représentation des Français établis hors de France mérite des ajustements pour une meilleure mise en œuvre. Dans ce cadre, l’option de vote électronique est un outil démocratique indispensable pour les Français de l’étranger ; des améliorations sont nécessaires pour faciliter son usage tout en l’encadrant.

 

Nous essaierons de développer une communication régulière via les réseaux sociaux, avec notamment des informations politiques en rapport avec nos concitoyens hors de France, via de simples lettres d’information, notre site internet mais également des web-conférences. Les membres de la région HDF s’attacheront également à jouer un rôle interne pour compléter la compréhension par EELV des enjeux à dimension internationale.

 

L’une des tâches du nouveau CPR sera enfin d’appuyer les groupes dans leurs activités et leurs communications pour faire connaître la région. Les outils numériques devront être privilégiés du fait de la spécificité de la région, mais d’autres formes de communication vis à vis de l’externe devraient également être développées et partagées au niveau de toute la région (cafés débats thématiques, porte à porte, apéritifs autour d’une personnalité, lancement d’ouvrages littéraires, projections…). La mise en œuvre d’activités de communication aura deux objectifs prioritaires: faire connaître le projet d’EELV aux citoyens et recruter de nouveaux adhérents.

 

Une stratégie d’autonomie

 

Europe Écologie Les Verts est le seul parti qui fait de l’écologie politique le cœur de son discours et de son programme. A ce titre, notre voix en tant que telle doit rester présente et faire grandir la reconnaissance de nos propositions. Les français-es de l’étranger qui sont relativement plus sensibles à notre message politique que les autres, doivent avoir le choix de voter pour nous. Cela implique que nous privilégions l’autonomie.
Etant donné les modes de scrutin des élections nationales et locales, il reste envisageable que des alliances soient contractées en 2017 pour les législatives et les sénatoriales, de même que plus tard en 2020 pour les consulaires et les sénatoriales. Pour les prochaines échéances nationales, nous appliquerons les décisions nationales en matière d’alliances et d’accords électoraux, comme nous l’avons fait en 2012 aux législatives (accord avec le PS) et en 2014 aux sénatoriales (autonomie).

Cependant, nous préparerons ces échéances en identifiant les candidats les plus à même de nous représenter, en évitant les parachutages, et informerons les instances nationales en amont de nos préférences et choix, ainsi que des arguments qui les fondent. Pour ce faire, nous maintiendrons des contacts avec tous nos partenaires potentiels écologistes et de la gauche, sans exclusive, au niveau régional et inciterons nos groupes locaux à maintenir le contact localement, y compris en organisant des débats ou des événements en commun.

 

Nous maintiendrons également le contact avec Français du monde-adfe et développerons les relations avec les autres associations de français-es de l’étranger, par exemple, les nombreuses associations locales ou les syndicats d’enseignants des établissements français de l’étranger.

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