L’hébergement : un fondamental des droits de l’Homme
« Je ne veux plus d’ici la fin de l’année avoir des hommes et des femmes dans les rues, dans les bois. Je veux partout des hébergements d’urgence. » Voilà ce qu’a déclaré le Président de la République le 28 juillet 2017.
Pour y répondre a été lancé en septembre 2017 le programme PRAHDA qui prévoit la création d’un peu plus de 5.000 nouvelles places d’hébergement courte durée pour demandeurs d’asile. (Rappelons que les demandeurs d’asile ne sont ni des clandestins ni des réfugiés mais des personnes qui veulent obtenir le statut de réfugié et sont donc par ce fait en situation régulière en tant que tels.) En effet, les délais d’obtention d’un RDV à la préfecture pour obtenir un dossier de demande d’asile à envoyer à l’OFPRA sont d’environ 2 ou 3 mois. Les PRAHDA doivent assurer l’hébergement d’urgence de ces personnes.
L’ADOMA en remportant l’appel d’offre, est devenu gestionnaire en France de 62 hôtels Formule 1, dont celui d’Ecole-Valentin et une quinzaine d’ hôtels Première Classe pour le compte de la SNI (Société Nationale immobilière), filiale de la Caisse des dépôts et consignations. L’accompagnement social est minimal, les services aussi : absence de possibilité de cuisiner, éloignement réel du réseau de transport en commun.
EELV désapprouve que l’Etat ait abandonné le terrain social au privé et que dans une logique de réduction des coûts, les solutions proposées ne sont pas à la hauteur des enjeux.
Or, l’objectif initial qui était d’héberger des personnes en attente de l’attestation de demandeur d’asile délivrée par la préfecture lors du RDV pour obtenir le dossier à envoyer à l’OFPRA n’est pas respecté puisqu’on héberge essentiellement dans ces hôtels des « dublinés » assignés à résidence pour les renvoyer vers le pays par lequel ils sont entrés dans l’espace Schengen.
De fait à Besançon comme ailleurs, nous ne pouvons que constater que des familles entières vivent dans la rue, dans des conditions très difficiles que les objectifs du PRAHDA ne sont pas atteints et même scandaleusement dévoyés
Nous sommes mi-octobre, devrons nous attendre que les températures baissent pour qu’une solution décente soit envisagée ? EELV ne peut accepter l’incohérence de l’Etat et comme unique réponse locale : « Ce n’est pas de notre ressort, c’est une compétence de l’Etat. » On attend des propositions concrètes tant de la part de l’Etat que de la ville de Besançon.