Procès AZF : une victoire en demi teinte

Ce lundi 24 septembre, la Cour d’appel de Toulouse a condamné Grande Paroisse, entreprise exploitante de l’usine AZF, et son ancien directeur Serge Biechlin, pour homicide involontaire « par négligence ou imprudence » dans l’affaire de l’explosion de l’usine AZF qui, le 21 septembre 2001, avait fait 31 morts et 2500 blessés.

Suivant l’accusation, la Cour d’appel a attribué la catastrophe à une explosion chimique due au mélange de deux produits incompatibles. Les avocats des familles des victimes qui s’étaient constituées parties civiles ont exprimé leur satisfaction de cette décision.

En revanche, la Cour d’appel de Toulouse n’a pas estimé recevable la demande de poursuites contre le groupe Total et son ancien PDG Thierry Desmarest, malgré la demande de plusieurs parties civiles.

Pour Europe Ecologie Les Verts, cette décision de justice est une bonne nouvelle pour la recherche de la vérité et notamment l’établissement des différents degrés de responsabilités des protagonistes de la catastrophe AZF, plus grand accident industriel en France depuis la fin de la seconde guerre mondiale. Malgré toutes les manœuvres dilatoires exercées par le groupe Total depuis plus de dix ans, afin d’échapper à ses responsabilités, les familles des victimes aperçoivent enfin le bout du tunnel judiciaire.

Pour Europe Écologie – Les Verts, il est toutefois regrettable de constater que les insuffisances du droit en vigueur permettent à Total, société mère de l’exploitant d’AZF, d’échapper à ses responsabilités. La loi doit, sur ce point, évoluer si l’on veut enfin donner à la justice la capacité de confronter les entreprises, quel que soit leur statut, aux conséquences de leurs négligences.

 

Jean-Philippe MAGNEN, porte-parole

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