Journée d’action de l’Éducation Nationale – Reconstruire l’espoir

Face à la crise, Sarkozy s’obstine à piloter à vue. Alors qu’il faudrait remettre en cause nos modes de production et de partage des richesses en pariant sur l’avenir pour en sortir par le haut, la droite choisit une fois de plus de tailler dans les effectifs de la fonction publique, sans se préoccuper du futur. Aujourd’hui, les personnels de l’Éducation nationale sont dans la rue, et ils ont raison : un pouvoir qui considère son école comme un coût et sa jeunesse comme une menace n’a pas d’avenir.

65400 postes supprimés en 5 ans dans l’Éducation nationale, c’est effrayant. Cela se traduit dans l’Académie de Besançon par de nombreuses fermetures de classes et l’augmentation insupportable des effectifs. Ces suppressions de poste sont scandaleuses car ce sont les plus fragiles qui en subissent les conséquences en priorité : avec la suppression des 600 maîtres de RASED à la rentrée 2011, ce sont 30000 enfants en grande difficulté scolaire qui perdent un précieux suivi. Avec la baisse de 5 % des crédits consacrés à la scolarisation des enfants à besoins éducatifs particuliers (budget 2011), c’est l’intégration scolaire des enfants en situation de handicap qui est menacée.

Au lieu de s’accommoder du découragement des enseignants, le gouvernement devrait comprendre que c’est justement en renouvelant le contrat entre la nation et son école qu’on se donnera une chance de reconstruire l’espoir.

Pour les 150000 jeunes qui quittent chaque année le système éducatif sans diplôme.Pour eux comme pour tant d’autres élèves, il faut assumer enfin l’ambition de la démocratisation en créant l’école destinée à tous, de 6 à 16 ans, reconnaître les différences pour mieux construire une culture commune, rapprocher l’école de son environnement en l’intégrant dans de véritables projets éducatifs de territoire.

Pour les professionnels de l’éducation, qui doivent retrouver la maîtrise de leur métier. Au lieu d’essayer de masquer ses coupes claires par une politique de communication centrée à chaque rentrée sur des expérimentations aussi discutables que sans lendemain (le dispositif « cours le matin, sport l’après-midi » concerne 0,14 % des élèves…), le ministre serait bien inspiré de voir ce qui se fait et s’invente chaque jour dans les écoles auxquelles il coupe les vivres. Les enseignants ne manifestent pas pour maintenir le statu quo ; ils doivent recevoir les moyens d’innover et d’assumer pleinement leurs responsabilités d’éducateurs et de cadres.

Pour la société qui a besoin, dès maintenant, d’une jeunesse en qui elle peut placer ses espoirs, mais aussi de professionnels capables de se former tout au long de la vie.La réinvention du système éducatif ne se fera pas en imposant à l’aveugle une cure d’austérité, mais en mettant tous les acteurs (partenaires sociaux, associations, mouvements d’éducation populaire, parents, collectivités locales) autour d’une table pour définir ensemble, enfin, des moyens d’éducation adaptés au XXIe siècle.

 

Banderole déployée par les élèves du lycée Xavier Marmier de Pontarlier

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