DECHETS MENAGERS : UNE SOLUTION RESPONSABLE ? ELLE SERA EXIGEANTE, LOCALE, PUBLIQUE ET CONCERTEE !
Au travers de la question des déchets, c’est toute la société de consommation (de sur-consommation !) qui est donnée à voir : nos habitudes d’achats, le culte du jetable, du prêt-à-consommer, notre indifférence à notre production quotidienne de détritus (moyenne de plus de 1kg par jour et par habitant)…
Pourtant, cette question n’intéresse que peu de monde, que ce soit au niveau de nos «grands» élus, que l’on entend guère sur le sujet, mais aussi au niveau du débat citoyen. Pour autant, cette problématique ne doit pas concerner que les seuls riverains de sites actuels ou potentiellement à venir. Elle ne peut non plus se limiter à des polémiques et à des instrumentalisations. Cette question de société mérite un débat bien plus large, plus large notamment que la seule question finale de la localisation des installations de traitement.
Aussi, à la veille de la révision du Schéma Départemental de traitement et d’élimination des déchets du département du Cantal, Europe Ecologie Les Verts Cantal (EELV Cantal) tient à faire connaître ses orientations, défendues notamment par ses élus dans les instances démocratiques. EELV Cantal souhaite par le présent communiqué affirmer et assumer ses choix, et espère que chaque acteur de ce débat exprimera clairement et publiquement ses positions sur cet enjeu de société.
Pour une exemplarité environnementale !
Le seul bon déchet, c’est celui qu’on ne produit pas ! Plus qu’une formule choc, cela signifie que plusieurs actions doivent être initiées ou poursuivies. Tout d’abord celles à l’égard des industriels, pour la réduction des volumes de déchets présents dans les produits commercialisés, et limiter le «sur-emballage», mais aussi celles à l’attention des consommateurs que l’on doit inviter à plus «d’éco-consommation» ou de consommation responsable. Localement, les initiatives de prévention des déchets doivent être soutenues et encouragées, des budgets conséquents sont à engager pour une prise de conscience citoyenne et une plus grande responsabilisation des actes d’achats.
De même, le tri doit être toujours plus performant et fortement encouragé localement, notamment en dotant les citoyens de services de collecte adaptés. Il doit constituer une vraie priorité pour les autorités en ayant la compétence, et pas seulement pour atteindre les objectifs du Grenelle. La valorisation matière doit être privilégiée, et à défaut, la valorisation énergétique.
Les recycleries-ressourceries sont aussi à développer sur notre territoire, car elles permettent de donner une seconde vie aux déchets. Notons combien ce secteur peut être porteur d’emplois dans l’économie sociale et solidaire.
Ce qui n’aura pu être trié et valorisé doit être traité avec des techniques respectueuses de l’environnement et des riverains. Il est ainsi à proscrire les simples décharges, mais aussi l’incinération.
L’incinération ne peut être une solution viable et responsable, et EELV Cantal s’opposera fermement à tout retour éventuel à cette technique, même si elle devait se mettre en œuvre à des niveaux de coopération interdépartementale. Nous nous félicitons à ce titre de la fermeture et du démantèlement de l’incinérateur de l’hôpital.
Le bio-réacteur, à l’étude actuellement, paraît être une solution viable. Non seulement c’est une technique réversible, mais en plus il permet de changer les regards sur les déchets, les transformant en source d’énergie renouvelable par la production d’électricité et de chaleur. De plus la proportionnalité de ses coûts de fonctionnement ne risque pas d’entrainer de velléités à l’alimenter au maximum pour le rentabiliser, chose qui serait contradictoire avec des objectifs de réduction à la source et de tri.
Pour une gestion locale !
Aujourd’hui, pour de nombreux responsables, la tentation est réelle de vouloir se débarrasser du problème, en se débarrassant de nos déchets chez un voisin lointain!
On ne peut, comme cela a trop été entendu, se prévaloir de défense de l’environnement tout en prônant l’exportation des déchets, même après un tri optimisé et une valorisation maximum !!!
Nous ne nous y trompons pas. Le vrai débat actuel est là : traiter localement ou pas nos déchets.
Europe Ecologie Les Verts émet un refus catégorique de cette solution de facilité qui engendrerait une noria quotidienne de camions vers un site éloigné de plus de 200 km ! Cette solution ne peut être que transitoire. Car l’exportation, si elle était choisie de façon pérenne, aurait inévitablement un triple coût : Bien sûr un coût financier, qui se répercuterait inévitablement sur les ménages, mais qui n’est peut être pas le plus important, comparé au coût environnemental et moral. En effet ce coût environnemental n’est pas à démontrer, à l’heure où la prise de conscience est réelle sur la nécessité de réduire les émissions de CO2, de lutter contre l’effet de serre et le réchauffement climatique. Le coût serait aussi évidemment moral : comment accepter d’aller vider consciencieusement ailleurs des poubelles produites localement ?
Pour une gestion publique !
Cela parait indispensable : seule une gestion publique peut permettre plus de transparence, notamment en cas d’incident, mais aussi permettre un contrôle citoyen et une maîtrise des coûts.
Comment ne pas rappeler qu’avec l’exportation, c’est une société privée qui tire profit de nos déchets ? Comment ne pas craindre de ce fait une explosion des coûts, qui pourra notamment être prétextée du fait de l’augmentation des frais de transports ou encore de l’augmentation, selon leurs termes, des «contraintes environnementales», ou enfin tirer profit du fait qu’ils seront vraisemblablement les seuls à pouvoir nous rendre ce «service», profitant ainsi d’une situation monopolistique.
Parce qu’attaché au service public, EELV Cantal souhaite que la gestion des déchets reste publique.
Pour une gestion concertée !
Les citoyens devront être parties prenantes de ces choix, car tout au long du cycle de vie des déchets, ils sont des acteurs capitaux, depuis leurs actes d’achats jusqu’au tri et l’utilisation de services de collectes, de déchetteries, de services de traitement. Ces choix devront être ceux des citoyens, et non ceux des seuls élus ou riverains.
La validation définitive du lieu d’implantation du bio réacteur devra être elle aussi concerté. EELV Cantal ne prend pas position pour ou contre Branviel a priori. Nous comprenons les interrogations et craintes émises par les riverains mais souhaitons que tous les sites potentiels puissent être étudiés de façon approfondie avant de nous déterminer, que les fouilles de caractérisation si nécessaire soit faites, et que par la suite soit débattu largement et objectivement les intérêts et limites de chaque site.
Cette concertation devra permettre le débat ainsi que le choix final établi à partir de critères objectifs admis par le plus grand nombre.
Rappelant que la non violence fait partie du socle fondateur de l’écologie politique, EELV Cantal tient à rappeler qu’il ne peut y avoir de débat là où il n’y a pas de respect, et condamne toutes les formes de violences, qu’elles soient verbales ou physiques.
C’est par l’intelligence collective, la co-élaboration, la transparence, le débat démocratique et non les tribunaux, que ce dossier trouvera une issue favorable, issue indispensable.
Cela fait maintenant trop longtemps que ce dossier n’est pas réglé ! A chacun – citoyens, élus, responsables d’organisations – de s’en emparer, de faire vivre le débat et de prendre ses responsabilités.
EUROPE ECOLOGIE LES VERTS CANTAL