Affaire Bibeyran : le déni de la dangerosité des pesticides en viticulture

Les écologistes accueillent avec une grande inquiétude la décision de la chambre sociale de la cour d’appel de Bordeaux qui vient de débouter les proches de Denis Bibeyran qui lui demandaient de reconnaître en maladie professionnelle le cancer des voies biliaires dont cet ouvrier viticole est décédé en 2009.

Il ne fait nul doute que sa mort soit due aux produits phytosanitaires auxquels il fut exposé durant les 30 ans de sa carrière. Les attendus de la décision de justice reconnaissent le lien de cause à effet puisque la cour indique que les pesticides organochlorés sont « susceptibles d’entrainer un risque accru de cancers des voies biliaires », cancer dont est mort Denis Bibeyran. Le refus de l’employeur de communiquer la liste des produits est l’unique cause de ce défaut d’information de la cour.

Plus grave la cour estime avec cynisme que l’arsenic et ses dérivés peuvent avoir des « effets anticancéreux pour certaines tumeurs ».

Cette nouvelle décision intervient quelques jours après la relaxe des viticulteurs responsables des épandages de pesticides à proximité d’une école primaire du Blayais. L’agence régionale de santé (ARS) avait pourtant noté dans son rapport de l’époque : « des tracteurs ont répandu le même jour des produits fongicides secondairement identifiés contenant les substances actives suivantes le mancozèbe, le mefenoxam, la spiroxamine […]. Les effets connus des fongicides identifiés sont concordants avec les symptômes décrits par les enfants et personnels de cette école ».

La négation du risque environnemental et pour la santé humaine de l’usage des pesticides dans l’agriculture est un véritable déni de la réalité scientifique mais surtout un blanc-seing donné à l’industrie phyto-pharmaceutique. Il y a pourtant urgence à progresser dans la voie d’une agriculture respectueuse de l’environnement, soucieuse des conséquences sanitaires et sociales, et attentive à un équilibre économique global.

EELV Gironde renouvelle son soutien à Marie-Lys Bibeyran et à sa famille dans son juste combat non seulement pour la mémoire de son frère mais aussi pour une viticulture respectueuse des habitants, de la nature et des travailleurs agricoles.

EELV Gironde

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