Contribution à l’Enquête Publique sur l’Inutilité de Nouveaux Équipements (EPINE) organisée par le collectif des associations de défense de l’environnement (CADE) sur les nouvelles voies LGV

Communiqué d’EELV Pays Basque

Nous souhaitons aujourd’hui, réaffirmer notre opposition de toujours à ce dossier déraisonnable et irresponsable. Pour nous, le projet LGV GPSO est un projet destructeur, inutile, ruineux et irresponsable.

  • Destructeur : la LGV ce sont 9 hectares au kilomètre détruits, un effet de coupure du territoire, des espaces naturels remarquables condamnés, un patrimoine local dévalorisé ou dévasté.
  • Inutile : les trois scénarios présentés par RFF lors du débat public étaient établis à partir d’un postulat : la saturation à court terme de la voie actuelle dans sa traversée du pays basque. Or, toutes les études indépendantes réalisées depuis, ont démontré qu’il n’en est rien. L’infrastructure actuelle, avec les aménagements déjà prévus par RFF, et d’autres aménagements mineurs, permet d’absorber le trafic voyageurs et fret pour un demi-siècle au moins.
  • Ruineux : au moins 10 milliards pour l’ensemble du projet, entre 1,5 milliard et 2 milliards pour la seule traversée du Pays Basque. Des chiffres hallucinants lorsqu’on connaît l’état des finances du pays et la volonté du gouvernement de faire des économies sur tout. Ce coût astronomique a d’ailleurs été mis en cause par la Cour des comptes, le Conseil d’analyse économique, et les Assises du ferroviaire. Nous avons aujourd’hui la confirmation que le bel argument « écologique » du report modal des marchandises de la route vers le rail n’était en réalité qu’un rideau de fumée, lorsqu’on examine le démantèlement progressif des plateformes de report modal.

Tous les spécialistes des transports s’accordent aujourd’hui pour dire que les LGV ne créent pas de développement économique, et il n’y a aucune corrélation entre le taux de chômage et le fait qu’une ville soit reliée ou non par LGV. Les LGV au contraire, accentuent la métropolisation et provoquent la désertification des zones traversées. Ainsi la métropole bordelaise (avec l’émergence du pôle Euratlantique) a de fortes chances d’aspirer quantités d’emplois aquitains.

Les habitants du Pays Basque n’aspirent pas, eux, à être reliés par LGV à Paris ou à Madrid. Ils souhaitent surtout l’amélioration de leurs déplacements quotidiens (aujourd’hui plus de 80% des déplacements sur le BAB s’effectuent par voiture individuelle).

  • Irresponsable : le mode de financement par PPP (partenariat public-privé) pose question sur le plan éthique : ce type de financement endette les générations futures, ce qui est amoral vis-à-vis de nos enfants, il produit de la dette masquée, ce qui est particulièrement irresponsable (et contradictoire avec l’idée d’un pacte budgétaire), enfin, il bénéficie aux lobbies du BTP qui engrangent les bénéfices (si bénéfice il y a ) alors que les dettes seront épongées par les collectivités publiques et/ou l’état. (cf. A65), ce qui est particulièrement scandaleux.

Nous continuerons à dire non à ce projet incohérent au coût exorbitant à la charge des générations futures. À cette fin, nous continuerons à alerter nos camarades et soutiens à l’Assemblée Nationale, au Sénat et au sein même du gouvernement.

Alice Leiciaguecahar et Jean Lissar, porte paroles d’EELV Pays Basque

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