La loi sur non-cumul des mandats est censée entrer en application dès 2017. Peu contraignante, elle interdit simplement le cumul de fonctions exécutives locales avec un mandat parlementaire. Pourtant, des sénateurs PS et LR montent au créneau pour défendre le cumul et proposer un report de la mise en application de la loi.
Pour les écologistes, la fin du cumul des mandats est une priorité, particulièrement dans le climat de perte de confiance en la politique que connaît actuellement la France. La fin des cumuls des fonctions est un outil nécessaire pour diversifier les profils politiques et après le recul du gouvernement sur le non-cumul des ministres, il ne saurait être envisageable de reculer aussi sur cette loi.
Le motif invoqué par ces élu-es, celui d’une nécessité de terminer leurs mandats locaux, repose sur l’idée qu’une seule personne serait à même de gérer les affaires locales. Pourtant, les municipalités sont des assemblées qui fonctionnent avec un exécutif composé d’adjoint-es, formé-es aux questions locales et, de fait, capables de prendre le relais sans que les citoyen-nes n’en soient lésé-es.
Mais le cumul des fonctions n’est pas le seul responsable du manque de renouvellement de la politique française. Si les lois sur la parité ont permis de faire doucement bouger les lignes, les disparités sont encore importantes et notre parlement reste peu représentatif de la population française. Pour EELV, il faut au contraire renforcer la loi sur le non-cumul en limitant également dans le temps l’occupation d’un mandat afin d’inciter à une véritable rotation des responsabilités et à la transmission des savoirs et des compétences.
Les écologistes conçoivent la politique comme un espace dans lequel chaque citoyenne, chaque citoyen, peut œuvrer et prendre part. Pour y parvenir, ils proposent de longue date la mise en place d’un véritable statut de l’élu-e qui permette de concilier activité professionnelle et exercice d’un mandat et de sortir de l’obsession de la réélection. Il s’agit à la fois de permettre aux élu-es d’exercer leurs mandats à temps plein en définissant des niveaux d’indemnités adéquats (pour les grandes collectivités et les mandats parlementaires) et de les assurer de retrouver leur emploi au terme de l’exercice. Ceci afin de favoriser la formation des nouveaux-elles élu-e-s et d’ouvrir ces fonctions à des personnes dont la profession empêche toute mise à disposition.
Dire que l’on veut changer la politique est une chose mais le faire demande un travail, une remise en question des habitude et une ouverture au monde du travail. Les outils existent pour sortir de l’enfermement du monde politique sur lui-même : ayons le courage de les mettre en place.