Togo : engager la France et l’Union européenne dans la transition vers un Etat de droit

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La France ne peut pas renouer avec les travers classiques de sa politique africaine. Ainsi attend-on des réactions fortes de Paris quand à Djibouti le gouvernement réprime l’opposition unie réclamant la vérité des urnes du dernier scrutin législatif, ou quand au Togo les principaux leaders de l’opposition sont interpellés à quelques semaines des élections législatives.

Au Togo, le silence de la France reviendrait à accepter la confiscation du pouvoir par un régime autoritaire et dynastique. Il n’est pas imaginable que ce silence soit lié à l’envoi de soldats togolais pour renforcer la force africaine devant succéder à l’armée française au Nord-Mali. De même que François Hollande engage la France dans la reconstruction d’un Etat de droit au Mali, il doit également l’engager, ainsi que l’Union européenne, dans la transition vers un Etat de droit au Togo.

EELV affirme son soutien aux Togolais/es qui luttent pour la démocratie et le respect des droits humains, contre les violences et emprisonnements que subit l’opposition togolaise. EELV a rencontré un des principaux partis d’opposition au Togo, l’ANC de Jean-Pierre Fabre, et appuie ses principales revendications démocratiques ainsi que la démarche unitaire du parti Afrique Togo Ecologie. Le décès le 15 avril à Dapaong, d’au moins un manifestant âgé de 12 ans est particulièrement inquiétant, tout comme les violences qui ont suivi.

 EELV demande à la France et à l’Union européenne de s’impliquer pour favoriser des élections législatives honnêtes au Togo, déjà repoussées plusieurs fois. Il est notamment possible de condamner les arrestations arbitraires, et de conditionner les politiques de coopération au respect des recommandations de la Mission d’observation électorale de l’Union européenne émises lors des élections présidentielles de 2010.

Elise LOWY, Jean-Philippe MAGNEN, Porte-parole

2 commentaires pour “Togo : engager la France et l’Union européenne dans la transition vers un Etat de droit”

  1. Un grand soutien aux democates togolais. Merci, la lutte continue

  2. Bonjour,
    Mieux vaut tard que jamais, mais c’est en soit une bonne chose que EELV réagit proprio motu sur la situation dans ce petit pays, après avoir pris part à une première initiative en janvier dernier. Cependant, attention à ne pas promouvoir des négociations sans préalablement différencier les partis : on a d’un côté une dictature illégitime, qui s’est poursuivie en 2005 après un triple coup d’Etat, et de l’autre des collectifs citoyens, rassemblant des partis politiques et des associations, faisant émerger une plus grande conscience politique de la population. Renvoyer dos à dos les partis ne me semble pas juste. J’apprécie la prise en compte du bon rapport de la MOE-UE, mais en 2005, les institutions européennes ont malgré tout validé les élections financées par elles. Au vu du déni démocratique de cette dictature, la France doit-elle financer les élections sans un contrôle strict, sachant que les observateurs locaux seront corrompus par le pouvoir en place.
    Yves Coquard

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