Question au gouvernement : Jean Desessard sur les licenciements sans fondement économique

Retrouvez en vidéo la question posée au gouvernement par Jean Desessard, sénateur EELV, sur le sujet des licenciements sans fondement économique.

Voici encore une question sur l’emploi, me dira-t-on, mais qui peut aujourd’hui comprendre la politique du Président de la République ?

Je ne reviendrai pas sur le début du quinquennat, quand tout était possible, surtout les promesses, les largesses fiscales. C’était l’époque du Fouquet’s (Exclamations sur les travées de l’UMP.), des amis, du bouclier fiscal, dont la mise en œuvre a aggravé notre dette publique au point de faire perdre à notre pays sa note « triple A » !

Aujourd’hui, je voudrais plutôt évoquer le fameux slogan « travailler plus pour gagner plus ».

De SeaFrance, à Calais, à Lejaby, en Haute-Loire, en passant par Pétroplus, en Seine-Maritime, les emplois disparaissent, sont délocalisés. Depuis 2007, l’industrie a perdu 350 000 emplois, et 750 000 en dix ans. Vous êtes responsables de cette situation ! Ainsi, vous avez détruit la filière industrielle de l’énergie solaire, par l’application d’une politique irrésolue, changeant du jour au lendemain. (Applaudissements sur les travées du groupe écologiste et du groupe socialiste.)

Malheureusement, l’industrie n’est pas la seule victime de votre inaction : le secteur des services n’est pas en reste !

À Angers, à Tours et à Montpellier, 119 salariés de la société Aréas assurances sont menacés de licenciement économique. Alors qu’ils ont en moyenne trente ans d’ancienneté, c’est par email qu’on les a informés de leur licenciement… Qui pis est, ce gâchis humain n’a aucune légitimité économique ; les motifs de licenciement de ces salariés restent flous et non fondés. Contrairement à ce que la loi exige, tout n’a pas été fait pour éviter les licenciements.

Et que fait le Président de la République ?

Il accourt au chevet de chaque entreprise ! Mais ses belles déclarations volontaristes, reprises par les médias, n’ont aucun effet sur l’emploi, au contraire : où le président passe, l’entreprise trépasse ! (Rires et applaudissements sur les travées du groupe écologiste, du groupe socialiste et du
groupe CRC. – Exclamations sur les travées de l’UMP.)

Les chiffres du chômage parlent d’eux-mêmes : on a enregistré 152 000 chômeurs supplémentaires en 2011 ! Plus l’emploi se fait rare, plus le président est prolixe ! Un jour il annonce l’instauration de la TVA sociale, le lendemain celle de la taxe sur les flux financiers. Que d’énergie dépensée, que d’agitation, avec pour seul résultat un chômage galopant ! Le slogan du début du quinquennat est devenu : « plus de chômage pour gagner moins » !

Monsieur le ministre, quelles mesures efficaces comptez-vous mettre en œuvre pour contrer la désindustrialisation et les destructions d’emplois dans l’industrie et les services ? (Bravo ! et applaudissements sur les travées du groupe écologiste, du groupe socialiste et du groupe CRC, ainsi que sur certaines travées du RDSE.) 

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