Au 36 rue Botzaris, le printemps arabe n’a pas eu lieu
Communiqué de presse – Le 21 juin 2011
La situation des immigrés Tunisiens dans notre pays est indigne. Faute d’hébergement, des migrants dorment dans les parcs et jardins de la ville de Paris. Le 31 mai dernier, certains ont décidé d’occuper le 36 rue Botzaris (XIXème arrondissement), ancien siège du Rassemblement Constitutionnel Démocratique, parti de Ben Ali. Ils en ont été délogés par la police avant d’y retourner. Des archives du RCD ont également disparu du 36 rue Botzaris.
Il est surprenant que les autorités françaises consacrent autant de moyens à la protection des bâtiments et des archives de l’ancienne dictature et expriment si peu de sollicitude avec l’absence de politique humanitaire d’accueil des Tunisiens. Selon les autorités gouvernementales, la France ne serait pas capable de recevoir quelques centaines de Tunisiens, alors même que la Tunisie, en pleine période révolutionnaire, accueille plus de 500 000 réfugiés venus de Libye.
Il est urgent que la France mette en place une politique d’accueil digne pour ces réfugiés tunisiens. Elle doit également soutenir les jeunes démocraties qui naissent de l’autre côté de la Méditerranée. Enfin, elle doit faire preuve de transparence en laissant accessible les archives du RCD en France, mais également, les documents du Quai d’Orsay qui concerne la politique de la France en Tunisie ces dernières décennies.
Cécile Duflot, secrétaire nationale d’Europe Ecologie-Les Verts