Sortir de la crise organisée : pour une nouvelle stratégie militante

> contribution à retrouver sur http://sortir.eqolo.org
La crise systémique n’est pas le résultat d’une malédiction mais bien celui de la résignation des politiques et des citoyen·ne·s, et de l’impuissance des écologistes à faire advenir le monde qu’ils appellent de leurs vœux depuis 40 ans.
EELV doit sortir de la gestion « en tendance » et avoir le courage de faire des propositions exigeantes pour donner le choix à nos concitoyen·ne·s de reprendre en main leur avenir dans le monde globalisé. Ce serait, sinon, se comporter comme les autres partis mais sans volonté réelle de se confronter à la réalité, sans recherche des moyens propres à un véritable rééquilibrage de l’économie ni des alliances nécessaires à la mise en œuvre d’une grande transformation écologique.

Favoriser l’innovation de résilience

Les militant·e·s de la galaxie de l’écologie politique souhaitent mettre en commun leurs efforts, leur intelligence et leurs moyens pour changer la société vers plus de justice et de démocratie, en conscience de leur appartenance à l’écosphère.
Comment ?
Les différents épisodes du Grenelle, de Copenhague, etc., nous montrent bien la limite des tentatives de jouer les lobbyistes auprès du pouvoir en place. Ou si c’est une bonne stratégie, nous sommes loin d’avoir trouvé le bon rapport de forces. La résistance contre l’inacceptable montre aussi ses limites pour la même raison.
Pour réagir, il est nécessaire de s’appuyer sur les poches de résilience existantes. Car elles existent les forces qui inventent des solutions nouvelles, régénèrent l’économie et la démocratie ! Notre rôle ne se borne pas à écrire des programmes. Il consiste également à animer la vie politique, soutenir et amplifier les inventions de ces mouvements sociaux résistants, innovants et créateurs. Nous devons faire de ces inventions les outils d’une approche nouvelle de la politique, faire comprendre que pour faire du neuf il faut savoir interroger les expériences passées comme l’associativisme, qu’il faut juste le courage de faire (ce qui a parfois déjà été fait), et se mobiliser pour gérer collectivement ce qui est important pour nos vies aujourd’hui et demain.
La transformation profonde des modes de production et de consommation, la « reconversion écologique de l’économie » ne se décrètent pas. Elles seront, comme les évolutions précédentes, constatées a posteriori comme résultat du changement de comportement d’un nombre indéterminé d’acteurs divers. Pour que ces acteurs changent de comportement, la politique, les politiques ont deux rôles à jouer : le premier, émettre une volonté et la décrire pratiquement (remplir de sens le mot valise « reconversion écologique »), le second, créer les conditions qui permettront aux acteurs d’agir (peser sur les décisions par ses élus mais aussi faire advenir les structures sociales nécessaires à l’évolution).
C’est le défi que doit affronter EELV.

Une autre approche économique engendre une autre stratégie militante

Il est urgent de réaffirmer notre volonté politique d’inventer une économie qui remette l’humain et son environnement au centre des préoccupations pour dépasser, là où l’initiative citoyenne le permet, le capitalisme mondialisé et ses crises systémiques. Nous voulons proposer un projet et une stratégie pour la grande transformation écologique, une utopie réalisable par l’approfondissement démocratique et l’engagement citoyen.
Par delà l’organisation des campagnes électorales, EELV doit devenir le promoteur de processus d’intervention militante dans l’économie, avec les outils d’aujourd’hui, comme cela s’est fait au moment de la création des mutuelles, des syndicats, coopératives, … à la fin du XIXè siècle.
La coopérative peut être le lieu de cette mobilisation, la plateforme d’aide à la réalisation de projets militants, de soutien aux pratiques d’autonomie citoyenne ou d’auto-organisation. Par exemple : financer des mouvements de grèves ciblées, s’assurer mutuellement contre des risques juridiques, créer des circuits de distribution courts, soutenir des expérimentations, et pourquoi pas créer les banques et mutuelles pour financer ces projets.

La coopérative politique

Le terme « coopérative » renvoie à un point de vue particulier sur l’économie (sociale et solidaire) et sur les relations humaines, (coopération plutôt que compétition). De fait selon l’Alliance coopérative internationale :

« Une coopérative est une association autonome de personnes volontairement réunies pour satisfaire leurs aspirations et besoins économiques, sociaux et culturels communs au moyen d’une entreprise dont la propriété est collective et où le pouvoir est exercé démocratiquement. »

Pour que notre coopérative politique inaugure le renouveau de ce modèle, elle doit devenir un véritable outil d’intervention militante et être clairement une des priorités de mobilisation décidées par le congrès.
2012 est proclamée par l’ONU année internationale des coopératives. Donnons-nous cette date pour avoir décollé !

Laissez un commentaire

Remonter