« Remettre la publicité à sa place »

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Le rôle de la publicité a de tout temps été critiqué par les écologistes. Sur le fond, elle prône la surconsommation, l’individualisme, l’immédiateté, l’apparence ou le gaspillage. Sur la forme, elle s’impose à nous, s’incruste dans tous les aspects de la vie collective et pervertit le fonctionnement démocratique. Bien au delà des seuls enjeux environnementaux liés au modèle productiviste dont elle est le fer de lance, la publicité a façonné des pans entiers de notre société, depuis la femme objet au culte de la vitesse et de l’apparence, en passant par un déséquilibre entre informations d’intérêt général et lobbies privés de quelques uns.

Vouloir remettre la publicité à sa place c’est choisir de la cantonner au rôle qui aurait toujours dû être le sien : rendre publique mais sans imposer des informations, y compris commerciales. Mais vouloir remettre la publicité à sa place c’est également, dans le contexte actuel, affirmer avec force qu’un autre modèle de société est possible et que d’autres valeurs doivent être privilégiées. Enfin, vouloir remettre la publicité à sa place c’est s’interroger de façon transversale sur les grands enjeux auxquels nous devront faire face dans les années à venir. Au travers de cette nouvelle grille de lecture, nous proposons des mesures à mettre en oeuvre et des pistes de réflexion.

Liberté de réception

La liberté d’expression est un concept constitutionnel fondamental. Le système publicitaire a su habilement le dévoyer pour le transformer en véritable industrie de propagande. Son droit corollaire est la liberté de réception. Nous le définissons comme le droit pour tous de refuser de se voir infliger un message ou une opinion. Il devrait également figurer dans la constitution. L’information doit être accessible pour tous, mais elle ne doit pas être imposée. Une démarche volontaire de l’individu souhaitant y accéder est nécessaire. Quelques mesures simples découlant de cette notion :

– Diminution drastique des formats et densités de l’affichage publicitaire (révision complète du code de l’environnement sur ce sujet)

– Obligation de recueillir le consentement explicite préalable des individus pour la distribution de prospectus (autocollant sur la boîte aux lettres), pour la création de cookies lors de la navigation sur internet, pour le démarchage téléphonique et pour l’envoi de messages sur les téléphones portables ou par courrier électronique (création de listes « oui pub »).

Indépendance des services publics

Le financement de services publics par la publicité est une aberration. Sous couvert de gratuité, elle abuse les élus pour proposer toujours plus de services en échange d’espaces de diffusion. L’hypocrisie doit cesser. Loin de tomber du ciel, la manne publicitaire est financée par le consommateur. Au même titre que la TVA, cet impôt publicitaire est profondément inégalitaire. Sa collecte par des entreprises et sa redistribution très parcellaire, a discrétion, sur certains projets prive les élus de leur prérogative en matière d’orientation des politiques publiques. Il faut réhabiliter le rôle de l’impôt et rétablir la neutralité des services publics :

– Suppression totale de la publicité sur le service public de l’audiovisuel

– Interdiction de la publicité dans et autour des établissements scolaires (mallettes pédagogiques, manuels scolaires, …)

– Réduction drastique de l’affichage publicitaire dans les transports en commun

– Découplage de tous les appels d’offres publics pour une transparence des coûts (abris bus, vélos en libre service, …)

Information plutôt que manipulation

– Interdiction de la publicité télévisée destinée aux enfants et suppression des publicités lors des programmes jeunesse

– Meilleur encadrement des arguments et procédés publicitaires (écoblanchiement, stéréotypes sexistes, marchandisation du corps, …) et création d’une autorité indépendante chargée de la régulation pour tous les supports

– Interdiction de l’utilisation des publicités pour la communication des institutions publiques et réflexion sur la compensation pour la presse par d’autres modes de subventions- Réflexion sur la création d’un service public d’information commerciale (chaîne de télévision dédiée, annuaires en ligne, lieux publics dédiés à la mise à disposition de prospectus, …)

Impact environnemental de la publicité

Au delà des comportements induits par la publicité, cette activité génère des pollutions qu’il convient de limiter sérieusement :

– Interdiction de l’utilisation d’électricité pour l’affichage publicitaire (écrans, éclairage, …)

– Application du principe pollueur-payeur en augmentant la taxe sur les prospectus publicitaires

Cette thématique est intimement liée au projet écologiste. Elle doit donc figurer en bonne place dans notre programme, mais également dans les accords programmatiques avec nos partenaires politiques qui n’ont que trop rarement abordé cette question et encore plus rarement sous le bon angle.

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Un commentaire pour “« Remettre la publicité à sa place »”

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