Archives de :

  1. Violences contre les femmes – prévention, formation, réparation

    En réaction à l’actualité, la Secrétaire d’Etat à l’égalité, Marlène Schiappa, a annoncé ce lundi 16 octobre une loi sur les violences sexuelles et le harcèlement de rue. Europe Écologie Les Verts se félicite de cette volonté affichée du gouvernement, conforme aux engagements de campagne, et lui demande d’aller au bout de la démarche et de proposer une véritable loi-cadre contre toutes les violences faites aux femmes. Pour produire pleinement ses effets, cette loi-cadre devra être accompagnée de moyens car le temps n’est plus aux beaux discours.

    Prévention: protéger les mineur-e-s contre les agressions sexuelles et les viols

    La loi doit changer pour qu’en deçà d’un certain âge, qui reste à définir, on ne puisse présumer que la personne mineure a consenti à l’acte sexuel, et qu’un seuil de présomption de non-consentement soit fixé. Il s’agit d’écarter la qualification d’atteinte sexuelle (passible de 5 ans d’emprisonnement), au profit de celle d’agression sexuelle ou de viol (20 ans de réclusion quand la victime est mineure). Europe Écologie Les Verts soutient la démarche visant à fixer un seuil de présomption de non-consentement.

    Les écologistes soutiennent l’allongement à minimum 30 ans de la prescription des crimes sexuels commis sur personnes mineures de moins de 15 ans proposé par Marlène Schiappa. Commis sur des enfants, le plus souvent par des proches, ils mettent les victimes en état de sidération. Les souvenirs se réveillent bien plus tard, parfois trop tard pour porter plainte. Nombreux sont les obstacles à la libération de la parole de l’enfant victime et la prescription, même allongée, en est un.

    Harcèlement de rue: inverser la charge de la honte

    Le gouvernement envisage une verbalisation du harcèlement de rue qui peut avoir un impact désastreux sur le quotidien et assigner les femmes à leur image, les contraignant à modifier leur tenue, leur itinéraire, leurs horaires …Si Europe Écologie Les Verts salue la prise en compte par le gouvernement du harcèlement de rue, nous regrettons que les solutions envisagées soient plus cosmétiques qu’efficientes et qu’elles ne prennent pas en compte une potentielle discrimination au faciès dans le traitement des verbalisations.

    L’échec des lois belges sur le sujet doit nous alerter : entre 2012 et 2015, seuls cinq procès-verbaux ont été dressés pour « insultes sexistes » dans l’espace public, tous classés sans suite, faute de preuves, la constatation du flagrant délit étant rarement possible. S’attaquer au harcèlement de rue implique de former les agents de police, de mettre en place un système de retour sur expérience suite à un dépôt de plainte, et d’être vigilant quant aux comportements policiers.

    Alors que le Président de la République, Emmanuel Macron, a mentionné au cours d’un entretien le harcèlement de rue dans « les quartiers les plus difficiles », Europe Écologie Les Verts rappelle qu’il est trop facile de renvoyer le harcèlement de rue aux quartiers populaires ou aux cités. Le harcèlement ne connaît pas de territoires et le limiter aux quartiers revient aussi à nier les trop nombreux agresseurs en col blanc, comme le prouvent les témoignages du bienvenu appel #balancetonporc.

    S’attaquer au harcèlement de rue, comme à l’ensemble du continuum des violences, implique de s’attaquer véritablement et simultanément à tous les ressorts qui construisent les violences contre les femmes.

    Lutter contre les violences faites aux femmes : un projet de société

    Pour une véritable action publique, Europe Écologie Les Verts demande une loi-cadre contre les violences à l’égard des femmes, qui mettra la réponse à la hauteur de l’enjeu :

    • prévention (campagnes nationales bi-annuelles) et formation obligatoire (des élu-e-s, des services de santé, police et justice, équipes éducatives, psychologues et personnel médical) ;
    • accompagnement et écoute des victimes améliorés à chaque étape (multiplication des hébergements d’urgence et logements dédiés, accès prioritaire aux logements sociaux, garantie du choix pour les victimes de pouvoir rester chez elles et en sécurité) ;
    • amélioration de la mise en œuvre de l’ordonnance de protection, garantie du droit au séjour pour les femmes migrantes etc. ;
    • mettre fin à l’impunité (allongement des délais de prescription, juges et tribunaux spécialisés dans les violences faites aux femmes, inversion de la dynamique en matière de correctionnalisation des viols).

    Europe Écologie Les Verts demande également à ce que des lieux d’accueil de victimes soient organisés au sein des commissariats pour recueillir les plaintes, faire venir sur un lieu sécurisé le cas échéant un-e médecin. Nous demandons également à ce que les différents intervant-e-s de la chaîne judiciaire soient mieux formé-e-s et que les femmes soient moins souvent obligées de répéter leur témoignage. Qu’enfin les associations, qui sont de véritables sas entre la solitude et la plainte, puissent dignement accueillir les victimes et que donc leurs moyens soient renforcés.

    Parce que tout ceci nécessite de l’action de terrain, un budget fortement accru est absolument nécessaire, en particulier pour permettre aux associations d’agir. Après la baisse drastique du budget des droits des femmes et la mobilisation des structures du secteur, Europe Écologie Les Verts demande au gouvernement des gages qui passent par l’augmentation des budgets alloués à la lutte contre les violences faites aux femmes dès l’examen du budget annuel de l’État.

  2. Ruquier : du buzz sur le dos des souffrances des femmes

    Sandrine Rousseau, invitée d’On n’est pas couché samedi 30 septembre pour parler de son livre et de son association Parler, a été violemment prise à parti par le chroniqueur Yann Moix et la chroniqueuse Christine Angot.

    Europe Écologie les Verts réaffirme tout son soutien à Sandrine Rousseau, adhérente EÉLV et ancienne membre de la direction, et défend l’importance de dispositifs d’écoute, d’accompagnement et d’orientation pour les personnes victimes de harcèlement et de violences au sein des partis.

    Mis en place par EELV sous l’impulsion de Sandrine Rousseau dès décembre 2016, ce dispositif novateur et expérimental a pour objectif de faciliter la libération de la parole, à travers trois axes :

    • Des personnes référentes, formées au recueil de la parole et à l’orientation vers les associations partenaires, qui interviennent en trois temps : écoute, orientation et alerte.
    • Un conventionnement avec deux associations qui assure l’accompagnement des personnes victimes. Elles peuvent être contactées directement ou via les personnes référentes. L’anonymat est garanti.
    • Les personnes référentes comme les associations partenaires s’engagent à alerter l’équipe de direction du parti, en garantissant l’anonymat si les victimes le demandent.

    L’ensemble des informations sur ce dispositif est disponible sur le site Internet du parti : https://eelv.fr/stop-harcelement/

    Eelv invite toutes les organisations et institutions à mettre en place de tels dispositifs. En matière de harcèlement et d’agressions à caractère sexuel, la règle est trop souvent le silence ou le non traitement des cas signalés. Rares sont les personnes qui portent plainte et osent même parler. Pourtant, rares sont les organisations qui ont des dispositifs de lutte ou d’écoute en interne.

    La libération de la parole passe par une chose simple: la capacité d’écoute : savoir écouter sans juger ni dénigrer, savoir écouter et agir en conséquence. La séquence subie par Sandrine Rousseau lors de cette émission montre à quel point nous avons collectivement, en tant que société, à progresser en la matière.

    Celles qui franchissent ce premier obstacle, celles qui parlent, passent souvent par un parcours judiciaire difficile et long. Les plaintes sont le plus souvent classées, les condamnations, lorsqu’elles aboutissent, le sont a minima. À cela s’ajoute un délai de prescription bien trop court en regard du processus par lequel doivent passer les personnes pour se reconnaître victimes et réussir à s’émanciper suffisamment des organisations pour leur permettre d’entamer une procédure.
    Aujourd’hui, seuls 10% des agresseurs sont condamnés et 94% des victimes de harcèlement sexuel au travail quittent leur emploi.

    C’est tout cela que notre société doit entendre et qui doit profondément changer et le travail d’EELV est en ce sens. La violence des échanges lors de cette émission témoigne encore une fois de l’injustice à l’œuvre : les femmes portent le poids d’une honte qui n’est pas la leur, subissent un silence qui invisibilise leurs souffrances, subissent le poids d’oppositions que la société leur fait porter. La honte doit changer de camp.

  3. Rassemblement pour le droit à l’avortement

    Cette galerie contiene 4 photos.

    Europe Ecologie les Verts a participé au rassemblement pour le droit à l’avortement place de la République à Paris.

    La première photo a été prise par Annie Lahmer, les trois autres par Rosalie Salaun.

     

     

     

     

     

  4. Avortement : un droit essentiel pour toutes les femmes

    Le 28 septembre 2017, en cette journée internationale pour le droit à l’avortement, Europe Écologie Les Verts réaffirme son engagement en faveur du droit effectif pour toutes les femmes à avorter : un droit fondamental sans lequel aucune égalité entre les femmes et les hommes n’est possible.

    En France, alors qu’une femme sur trois a recours à l’avortement une fois dans sa vie, le droit à l’avortement n’est toujours pas considéré comme un droit à part entière. Si l’arsenal juridique et réglementaire a été renforcé ces dernières années, des freins importants subsistent encore pour rendre effectif l’accès de toutes les femmes françaises à leur droit d’avorter : difficulté à obtenir un rendez-vous dans des délais adéquats, fermeture de nombreux centres de proximité, information biaisée ou lacunaire délivrée par des professionnel-les de santé ou encore incitation forte à une forme d’IVG plutôt qu’une autre. L’action publique en la matière doit être cohérente : moratoire sur la fermeture des centres IVG et mise en place de testings pour vérifier la pratique actuelle et garantir un service public homogène sur le territoire.

    En Europe, certains pays en rendent l’accès difficile ou tentent de revenir en arrière, tandis que d’autres continuent de l’interdire. En solidarité avec l’ensemble des femmes européennes, Europe Écologie Les Verts exige que les droits à l’avortement, à la contraception et à l’éducation à la sexualité soient inscrits comme des droits fondamentaux de l’Union Européenne. Sans cela, aucune égalité entre les hommes et les femmes n’est possible en Europe. Il en va de la construction d’une Europe citoyenne et égalitaire.
    Au niveau international, chaque année 303 000 femmes décèdent des suites d’un avortement à risque ou d’un accouchement mal accompagné. L’information et l’accès aux services en matière de contraception et d’avortement, mais aussi la garantie des droits, sont essentiels pour y remédier. L’aide française au développement doit y contribuer. Alors que les Etats-Unis retirent leurs financements aux programmes de santé sexuelle et reproductive dans le monde et que les droits sexuels et reproductifs des femmes sont menacés par la montée des conservatismes religieux, la France doit assumer ses engagements pris depuis 50 ans en matière d’APD (0,7% du RNB), genrer résolument ses programmes d‘aide au développement et accroitre considérablement son appui financier aux programmes de santé et droits sexuels et reproductifs dans le monde.

    Europe Écologie Les Verts se joint aux mobilisations organisées en France le 28 septembre dans le cadre de la campagne « Avortement : les femmes décident », invite toutes et tous à se mobiliser jusqu’à ce que ce droit soit garanti partout en France, en Europe et dans le monde, et réitère son engagement à faire inscrire le droit à l’avortement dans la Charte européenne des droits fondamentaux

  5. Les femmes restent exclues de la politique

    En Mayenne, une suppléante au candidat au Sénat a été refusée par la commission électorale parce qu’elle était « suppléante » et non « suppléant » ! Sandra Regol, porte-parole d’EELV (Europe Écologie Les Verts) et Charlotte Soulary, responsable de la commission féminisme d’EELV, nous démontrent à travers une tribune publiée dans Reporterre le 22 septembre que cette anecdote absurde révèle une vie politique toujours dominée par l’imaginaire et le pouvoir masculins.

    Pour lire la tribune.

     

  6. En Mayenne, quel est le féminin de suppléant ? Suppléant

    La commission électorale de Mayenne invalide le bulletin du tandem écologiste Claude Gourvil – Sophie Leterrier, candidat•e•s aux élections sénatoriales. Motif : Sophie Leterrier est désignée comme suppléante, c’est à dire le féminin de suppléant. La commission justifie sa décision par les dispositions de l’article 155 du code électoral : « Lorsque les élections ont lieu au scrutin majoritaire, les bulletins de vote doivent […] comporter, à la suite du nom du candidat, le nom de la personne appelée à remplacer le candidat élu […] précédé ou suivi de l’une des mentions suivantes : « remplaçant » ou « suppléant ». » Il n’est pas indiqué « remplaçante » ou « suppléante« .
    Europe Écologie Les Verts conteste cette décision à plusieurs titres : lors des élections législatives de juin 2017, des bulletins comportant la mention « suppléante » ont été validés. Que s’est-il passé durant l’été pour que cette mention ne soit plus acceptée ?
    Europe Écologie Les Verts dénonce surtout le caractère sexiste de la décision : refuser de décliner les mentions « candidate » et « suppléante » sur des documents électoraux contribue à invisibiliser les femmes. 
    De plus, pourquoi cela serait refusé en Mayenne alors que d’autres préfectures ont validé les bulletins de vote avec la mention « suppléante«  ou « remplaçante »  au féminin ? Y aurait-il un traitement particulier en Mayenne concernant les femmes en politique ?
    Le parti écologiste appelle les législatrices et législateurs à faire évoluer le code électoral et tous les textes législatifs vers une écriture plus inclusive, tenant compte de l’existence des femmes en politique.

  7. Bureau de la commission

    Voici le bureau de la commission féminisme.

    • Charlotte Soulary
    • Elen Debost
    • Rosalie Salaun
    • Fabrice Bazin
    • Gérôme Gulli
    • Marie-Claire Thomas
    • Pandora Reggiani

  8. Féminicides : la France ne peut plus faire semblant et doit mettre les moyens

    Les chiffres annuels sont sortis : 123 femmes ont été tuées par leur compagnon ou ex-compagnon en 2016. Une femme décède tous les trois jours sous les coups de son conjoint, une réalité d’une inquiétante stabilité.

    Certes, les dispositifs mis en oeuvre ces dernières années, dont le téléphone grave danger ou l’ordonnance de protection, ont un petit effet. Mais ils ne peuvent être passées à l’échelle supérieure en raison d’un budget significativement et structurellement insuffisant.

    Alors que le budget dédié aux droits des femmes est visé par une coupe de 25% cette année, les écologistes dénoncent le manque d’action pour s’attaquer véritablement à ce problème multiforme. Les actions dédiées à la lutte contre les violences contre les femmes (prévention, information, formation, hébergement et accompagnement des victimes de violences, etc.) ne doivent pas seulement être maintenues à budget constant, mais être renforcées. Ces meurtres ne surgissent pas de nulle part. Plus du tiers des auteurs des meurtres recensés étaient connus des services de police. Les autres actions menées en matière de droits des femmes doivent être également renforcées, car les violences trouvent leur terreau dans le sexisme et les inégalités femmes-hommes.

    Les représentations sexistes véhiculées par la publicité et les médias assimilent les femmes à des objets, à des personnes versatiles, à des êtres hypersexualisés. Il est significatif que 47 des 123 femmes tuées par leur compagnon ou leur ex-compagnon l’aient été parce que ce dernier refusait la séparation : comme si le meurtrier souhaitait démontrer son emprise sur sa conjointe. Le renforcement des actions en matière d’égalité femmes-hommes, et en particulier la lutte contre les inégalités économiques et la précarité des femmes sont plus que nécessaires : 46,38% des femmes victimes d’homicide conjugal en France étaient sans emploi, donc dépendantes financièrement de leur conjoint ; et souvent sans personnes extérieures au foyer pour connaître, dénoncer leur situation et les aider. Par ailleurs, la désocialisation de la partenaire est une stratégie notoirement employée par les conjoints abusifs pour renforcer leur emprise.

    Ce n’est pas qu’une question de coordination comme se plait à le rappeler le Premier Ministre.

    Pour les écologistes, la France et les pouvoirs publics ne peuvent plus faire semblant. Protéger les femmes et prévenir les violences à leur encontre, c’est avant tout une question de priorité politique et de moyens financiers déployés !

Remonter