Violences contre les femmes : le 25 novembre, soyons toutes et tous à la hauteur des enjeux

Les violences contre les femmes et les filles sont une violation grave des droits humains. Agressions sexuelles, harcèlement, violences physiques et psychologiques : avec de telles conséquences, dommages physiques, séquelles psychologiques, blessures mentales et sexuelles, jusqu’à la mort, toute société devrait logiquement protéger leurs victimes des agresseurs, prévenir les violences, garantir la non-impunité.

Depuis des dizaines d’années, la société civile se mobilise, le dernier exemple en est la formidable mobilisation mondiale qui partie de l’affaire Harry Weinstein a, telle un ras de marée, mobilisé toutes les opinions publiques dans le monde. Depuis des dizaines d’années, ces mobilisations ont conduit à faire de la violence contre les femmes une priorité et à voter des lois. Cependant l’application en est lente, imparfaite et les politiques publiques sont bien loin d’être suffisantes pour éradiquer les violences contre les femmes.

Des faits qui reflètent une difficulté : être entendue.

C’est le reflet d’une réalité : les normes sociales réduisent les victimes de violences au silence tandis qu’elles laissent les prédateurs non seulement libres, mais même acceptent leur plainte en diffamation. De façon générale, la parole des victimes est dénigrée, minimisée, pour les dissuader de porter plainte, trop souvent la gravité des violences et de leur impact est incomprise, niée. Ce qui en résulte : 14 % seulement des femmes victimes de violences conjugales portent plainte. 10% de femmes violées portent plainte. 5% seulement des cas de harcèlement sexuel sont traduits devant la justice.

Lutter contre les violences faites aux femmes : un projet de société

Pour une véritable action publique, Europe Écologie – Les Verts demande un plan d’action d’urgence contre les violences faites aux femmes, qui mettra la réponse à la hauteur de l’enjeu :

  • prévention (campagnes nationales bi-annuelles) et formation obligatoire (des élu-e-s, des services de santé, police et justice, équipes éducatives, psychologues et personnel médical) ;
  • accompagnement et écoute des victimes améliorés à chaque étape (multiplication des hébergements d’urgence et logements dédiés, accès prioritaire aux logements sociaux, garantie du choix pour les victimes de pouvoir rester chez elles et en sécurité) ; amélioration de la mise en œuvre de l’ordonnance de protection, garantie du droit au séjour pour les femmes migrantes victimes de violences, des lieux d’accueil de victimes au sein des commissariats pour recueillir les plaintes, faire venir sur un lieu sécurisé le cas échéant un-e médecin.
  • fin de l’impunité (une vraie réflexion sur les délais de prescription, des juges et tribunaux spécialisés dans les violences faites aux femmes, une réforme des protocoles judiciaires et des budgets renforcés pour la justice. Nous demandons également à ce que les différents intervenant-e-s de la chaîne judiciaire soient mieux formé-e-s et que les femmes soient moins souvent obligées de répéter leur témoignage.

Parce que tout ceci nécessite de l’action de terrain, un budget fortement accru est absolument nécessaire, en particulier pour permettre aux associations, qui sont de véritables sas entre la solitude et la plainte, de dignement accueillir et accompagner les victimes. Après la baisse drastique du budget des droits des femmes et la mobilisation des structures du secteur, Europe Écologie Les Verts demande au gouvernement des gages qui passent par l’augmentation des budgets alloués à la lutte contre les violences faites aux femmes dès l’examen du budget annuel de l’État.

Europe Écologie – les Verts sera présent aux rassemblements qui interviendront le samedi 25 novembre dans toute la France et appelle toutes et tous à y participer.

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