L’ignorance de nos députés face aux études de genre

 

Plusieurs députés UMP ont récemment demandé la suppression des manuels scolaires mentionnant la théorie du genre, la qualifiant de « fumeuse ».

Les théories de genre ne sont pas des théories philosophiques – ni de la biologie – mais des théories de sciences sociales.

Manifestement ces 80 députés ne connaissent rien aux études de genre, et ne comprennent en rien la différence entre le sexe mâle ou femelle et la construction d’une identité sociale féminine ou masculine. C’est pourtant ce que signifie le genre qui met l’accent sur les dimensions sociales, politiques et culturelles de l’appartenance à une identité sexuée. Ce qui est central dans ce concept, ce sont les rappports sociaux, mais aussi les rapports de pouvoir.

Mme Françoise Héritier, anthropologue et qui a succédé à Claude-Levy Strauss au collège de France, explique cette construction du féminin et du masculin1. Doit-on remettre en cause le sérieux des professeur du Collège de France ?

Nous pourrions citer les études très fouillées, argumentées et justifiées de Monique Witting, Nicole-Claude Matthieu, Eric Fassin, Marie-Hénène Bourcier… Tous ces gens sont d’éminents professeurs qui dispensent des cours à l’Université.

Le savoir dispensé à l’Université ne vaudrait-il rien ? Les diplômes obtenus par ces professeurs ne sont que du vent ?

L’idéologie et les allégations sans fondement ne sont pas du côté de professeurs mais bien de ces députés qui veulent imposer leur vision de la société aux élèves. C’est pourquoi Europe Ecologie Les Verts espère que le ministre de l’éducation n’outrepassera pas ses fonctions en cédant à ce groupe de pression conservateur et en modifiant le contenu des manuels scolaire.

La suppression de cette notion dans les manuels scolaires ouvre la voie à tous les stéréotypes reçus en termes de discriminations liées au genre et aussi à toutes les formes de violences , visuelles, verbales ou physiques qui en sont le corollaire.

1Françoise HERITIER, Masculin-Féminin. La pensée de la différence, Odile Jacob, 1996.

Note :

Les théories de genre se basent sur des informations vérifiables et vérifiées : biologiquement parlant, il n’existe pas que deux sexes. Les études de médecines témoignent qu’ils existent des personnes inter-sexuées qui sont nées avec les deux sexes, ou un sexe partiel.

Les cas d’inter-sexes ne sont pas si rares, et nous avons tous et toutes déjà dû en croiser, en côtoyer. Il concerne une personne sur 2 000 en tenant compte de la discordance entre les gonades et les chromosomes. L’organisation internationale des intersexués avance le chiffre d’une personne intersexuée sur 500 si l’on prend en compte toutes les variations du développement sexuel, des hormones, des gènes, etc.

Discordance de patrimoine génétique, de caractéristiques physiques… les frontières sont floues : non, il n’existe pas que deux sexes, mais plein de sexes.

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