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Municipales 2014 La santé des plus précaires doit être au cœur du débat électoral !

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Source : Médecins du Monde.

Dans la perspective des élections municipales de 2014 et un an après l’annonce du plan quinquennal de lutte contre la pauvreté et pour l’inclusion sociale, Médecins du Monde souhaite rappeler à tous les élus français leur responsabilité dans la lutte contre les inégalités sociales et territoriales de santé.

A cette occasion, Médecins du Monde (MdM) rend publics les résultats d’une enquête menée dans 14 villes où l’association intervient afin d’établir un état des lieux des actions menées dans ces municipalités et des obstacles locaux rencontrés dans le champ sanitaire et social. Les villes concernées sont : Calais, Grenoble, Lyon, Marseille, Nantes, Nice, Paris, Rouen, Saint-Denis, Strasbourg, Toulouse, auxquelles s’ajoutent 3 villes des Départements et régions d'outre-mer (DROM) : Saint-Denis de la Réunion, la commune de Koungou à Mayotte et l’Île de Cayenne, qui regroupe les communes de Cayenne, Matoury et Rémire.

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Municipales 2014. Enquête auprès de 14 villes dans lesquelles Médecins du Monde intervient

Ce que montre l’enquête

Les dispositifs sanitaires et sociaux, bien qu’existants, ne sont pas suffisants même si la plupart  des villes interrogées ont mis en place des dispositifs sociaux (CCAS) et sanitaires (ASV, CLS, CMS) afin de diagnostiquer les besoins des populations précaires et d’améliorer leur accès aux soins et aux droits. Dans le cas des Centres communaux d’action sociale (CCAS), les résultats de l’enquête révèlent que le recours à l’interprétariat ou à la médiation n’est pas systématique : 55 % ne font jamais appel à des interprètes et 80 % n’ont jamais recours à la médiation.

Les Permanences d’accès aux soins de santé (PASS), dispositifs de prise en charge médicale et sociale situées au sein des centres hospitaliers sont encore trop peu connues, insuffisamment déployées et souvent non efficientes dans les villes métropolitaines et dans les DROM. Les PASS mobiles et spécialisées sont trop rares, en particulier celles dédiées à la prise en charge des soins pédiatriques et dentaires.

L’accès à l’eau et l’hygiène n’est pas encore une priorité de santé publique pour tout le monde. Il existe de fortes disparités dans l’accès effectif à l’eau des populations précaires. Sur les 11 villes métropolitaines, 1 bain douche municipal couvre en moyenne 15 000 ménages pauvres. Bien que toutes les villes enquêtées disposent de points d’accès à l’eau potable et aux bains-douches, leur nombre est insuffisant. Ainsi à Calais, un seul point d’eau est mis à la disposition des migrants et il n’est ouvert qu’à des horaires restreints et est utilisé pour l’hygiène de 300 à 400 personnes. A Marseille, la majorité des fontaines publiques sont cassées et il n'est pas envisagé de travaux pour les remettre en état dans les prochaines années.

Enfin, l’élimination des déchets dans les bidonvilles et les squats reste problématique dans la majorité des villes interrogées.

En matière de « vivre-ensemble » et d’intégration des plus précaires dans l’espace public, il existe une forte disparité entre les villes. Les arrêtés municipaux se multiplient : 29% des villes sondées appliquent des arrêtés « anti-mendicité » ou « anti-prostitution». Ces politiques de tranquillité publique criminalisent et stigmatisent les populations les plus vulnérables et les éloignent des dispositifs de droit commun. Par exemple, Nice applique un arrêté anti-mendicité : cette mesure est prise dans le but d’éloigner les SdF des lieux fréquentés, véritable incitation à la discrimination envers les pauvres. Enfin, parmi les villes enquêtées, 50% font état d’actions répressives répétitives envers des publics spécifiques. Il s’agit essentiellement de pressions policières ou d’actes d’intimidation.

A l’appui de cette enquête, Médecins du Monde souhaite que la santé soit au cœur du débat municipal et formule des recommandations :

  • Le renforcement et la multiplication des dispositifs d’accès aux droits (type CCAS) avec la promotion au sein de ces structures de l’interprétariat, la médiation et la simplification de l’accès à la domiciliation. Afin d’améliorer leur efficacité,  il est nécessaire d’impliquer les associations qui mènent des actions auprès des plus précaires.
  • La promotion des PASS, y compris mobiles et spécialisées, et des dispositifs d’accès aux soins de proximité (type CMS) dans le respect du plan pluriannuel de lutte contre la pauvreté et l’inclusion sociale.
  • La facilitation de l’accès à l’eau et de l’hygiène des plus précaires, quel que soit leur type d’habitat et  le ramassage des ordures pour tous les habitants, y compris dans les bidonvilles.
  • Le changement de regard sur les personnes les plus précaires en les intégrant dans l’espace public.
  • L’amélioration de la lutte contre les inégalités sociales et territoriales de santé dans les DROM.

Pour contacter le service presse et organiser des interviews ou des reportages:
Aurélie Defretin / Justine Roche
01 44 92 13 81 / 14 32 - 06 09 17 35 59

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