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Circulation alternée : «C’est bien mais ça vient tard…», pour le ministre Canfin

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Circulation alternée : «C’est bien mais ça vient tard...», pour le ministre Canfin

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Propos recueillis par Eric Hacquemand | Publié le 16.03.2014, 18h40 | Mise à jour : 19h00

Alors que Matignon a décidé la mise en place de la circulation alternée à Paris et en petite couronne ce lundi matin, Pascal Canfin, ministre chargé du développement, n'hésite pas à regretter une décision un peu tardive.

Etes-vous ministre pair ou impair ?
Pascal Canfin. Je circulerai en métro aujourd’hui.

Mais je suis un ministre... hydride. Je dispose d’un véhicule hybride donc autorisé à circuler aujourd’hui car moins polluant.

La circulation alternée est -elle efficace pour réduire la pollution ?
A long terme, ce n’est pas la panacée... Mais à court terme, elle est efficace. C’est une réponse d’urgence à une situation de crise. Les écologistes avaient proposé trois mesures, le contournement de Paris et de la première couronne par les poids lourds, la gratuité des transports en commun et la mise en circulation alternée. Il fallait les prendre pour éviter les effets négatifs sur la santé publique. Mais il faudra s’attaquer aux racines du mal.

Christophe Najdovski, le candidat EELV à Paris, déplore une réaction «tardive» du gouvernement...
Les écologistes ont souhaité une mise en place plus rapide. Les mesures ont été prises. C’est bien mais ça vient tard... Il aurait été plus efficace de prendre ces dispositions il y a une semaine. Cela nous aurait éviter notamment cette image de la tour Eiffel plombé par le smog (ndlr, brume brunâtre épaisse)... Depuis plusieurs jours, des milliers de Franciliens ont l’impression de vivre sous cloche. Si nous avions été écoutés plus tôt, alors, on aurait peut-être pu éviter cette situation d’urgence qui n’est satisfaisante pour personne.

Les pouvoirs publics sont-ils suffisamment préparés ?
Non. Il faut agir en amont pour qu’un paquet de mesures d'urgence, dont la circulation alternée, la facilitation du covoiturage, la gratuité des transports en commun... s’applique automatiquement. A l'avenir, il faut être capable de mieux anticiper et ne pas agir dos au mur. Cet épisode doit nous servir de leçon.

Jean-Francois Copé dénonce une «opération de communication»...
La pollution de l’air est un sujet suffisamment grave pour ne pas faire de la petite politique. Il ne s’agit pas d’opposer les gens entre eux. Tout le monde respire le même air, automobiliste comme piéton, de gauche comme de droite. Ce qui m'importe, c'est la santé des enfants et des personnes âgées qui sont les plus vulnérables.

Le débat sur la fiscalité du diesel est il relancé ?
Oui. Ces derniers jours l’ont de nouveau montré : le diesel n’est absolument pas une solution d’avenir. Nous souhaitons que le gouvernement organise une conférence avec les fabricants automobiles, les pétroliers, les professionnels de santé, les associations de parents d'élèves pour tirer les leçons de cette crise. L’une d’elle, c’est qu’au bout de ces discussions, la fiscalité du diesel soit revue. Est-il opportun de dépenser 7 milliards d’euros d’avantage fiscal pour un produit cancérigène certain ? On n’en sortira pas en 48 heures. Mais si cette conférence était réunie avant l’été, d’éventuelles mesures fiscales pourraient être intégrées dans le projet de finances 2015. C’est notre souhait.

Vous réclamez toutes ces mesures depuis des années, en vain...
La réalité c’est que nous sommes deux écologistes au gouvernement sur 38 ministres. Si les Franciliens veulent respirer un air de meilleure qualité, ils savent ce qu’ils leur restent à faire : voter écologistes aux élections municipales !

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