Accueil Les 9 élu-es du groupe écologiste Moïsette Crosnier Ferroviaire : le cas des petites gares

Ferroviaire : le cas des petites gares

Portrait Moïsette Crosnier

Intervention de Moïsette Crosnier

 

Je voudrais m’exprimer sur l’importance des petites gares dans la vie quotidienne. Dans ce débat, je les trouve oubliées par certains. J’habite La Chapelle-Saint-Mesmin, commune de l’agglomération d’Orléans. Dans cette agglomération, il y a 4 gares : Orléans, Fleury, Saint-Cyr-en-Val et La Chapelle. On espère qu’à terme il y en aura plus avec la réouverture de la ligne Orléans-Chartres et mais aussi d'Orléans-Châteauneuf, raison supplémentaire, s’il en était besoin, pour leur porter toute notre attention et défendre les lignes TER omnibus et semi omnibus.
  
Dans l’organisation des transports de l’agglo, le souci de l’intermodalité est pris en compte au niveau des deux grosses gares. Pour les deux autres la première ligne de tramway ne rejoint pas la gare de Saint-Cyr-en-Val et la deuxième s’arrête à l’entrée de La Chapelle, à 3 kilomètres environ de la gare. Dommage que l’intermodalité au niveau des petites gares ne soient pas étudiée ! Je demande qu’on y réfléchisse lors du prolongement de la ligne qui est déjà envisagé, avant même qu’elle ne soit terminée. Descendre du train à La Chapelle pour prendre le tram permettrait à la gare de jouer un rôle d’intermodalité tout à fait intéressant.

Un autre intérêt pour le développement de l’attractivité des petites gares est la correspondance pour Paris et les autres grandes villes de la Région à condition que l’on veille aux correspondances. Elles limitent l’utilisation de la voiture et aussi le nombre croissant de voitures qui stationnent aux gares de Fleury et Orléans. Pourra-t-on indéfiniment augmenter les capacités de stationnement de ces dernières? La possibilité d’utiliser les petites gares augmente considérablement le confort des usagers. On se gare rapidement et gratuitement à La Chapelle ou Saint-Cyr. Pour le pratiquer régulièrement, je peux en témoigner.

C’est vrai que le trajet est court : 7 kilomètres, mais aussi très rapide : 8 minutes. Il n’ y a pas plus rapide pour rejoindre Orléans, déjà en temps ordinaire mais encore plus pendant cette période de travaux du tram. La ligne permet de battre tous les records de vitesse. Pour les adeptes de la grande vitesse, elle devrait faire l’objet de toutes les attentions... Mais non, le prétexte du cadencement lui a rogné les ailes même si les dégâts ont été limités in extremis, par le rattrapage de 3 trains. 

Cette ligne dessert la plupart des communes entre Orléans et Tours. Elle est vitale pour les élèves, étudiants et les salariés « pendulaires ». Elle est très utilisée et les trains souvent complets voire bondés en début et fin de journée.

Je voudrais rappeler que la Région a investi des millions d’euros dans des rames neuves, dans la rénovation des gares et dans les tarifs professionnels et scolaires, voire la gratuité pour les demandeurs d’emploi. La SNCF, sans concertation, pénalise les déplacements dans un axe économique vital pour la région.

Je voudrais défendre ici le cadencement : il ne consiste pas seulement à instaurer des trains à « minutes fixes », il consiste surtout à proposer des horaires suffisants pour que les usagers puissent partir et revenir. Les usagers quotidiens des trains connaissent très bien les horaires et n’ont pas besoin du cadencement nouvelle formule. En revanche si ils doivent attendre ½ heure à l’aller et/ou au retour, ils vont se décourager et se résigner à affronter les bouchons avec leur voiture sauf si ils n’en ont pas. Dans ce dernier cas c’est leur vie de tous les jours qui va être plus difficile, le temps de transport en car est beaucoup plus important. Pire encore, ils devront renoncer à des études ou un emploi.

Et c’est la dimension sociale du transport en commun, pourtant pilier du développement durable qui est mise à mal. Le train est un mode très économique, confortable, convivial et parfois la seule possibilité de transport. On ne peut pas considérer que l’on fait du développement durable avec le train si on n’a pas pris en compte sa composante sociale, ce qui est malheureusement souvent le cas avec le TGV qui est, de plus en plus souvent, est réservé aux classes aisées.

Enfin je voudrais faire état des statistiques de l’INSEE concernant la durée des temps de transports domicile travail. Ils ne cessent d’augmenter depuis très longtemps, au moins depuis 50 ans. J’entends dire que le TGV fait gagner du temps, j’aimerais qu’on me le démontre pas les chiffres. Je crois plutôt qu’il pousse de plus en plus de gens à prendre le train, pour des trajets et des temps de plus en plus longs. Les transports longs par le train remplacent des transports plus courts en voiture, les salariés acceptant des postes de travail de plus en plus éloignés de leur domicile.

Il est temps que notre société, élus et citoyens, se réinterrogent sur des valeurs fondamentales comme le bonheur, la solidarité, le temps, la vitesse, la compétitivité, la compétition... Mais après quoi courrons nous donc tous? Quel en est l’enjeu?