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Débat sur le POCL : la place des usagers

Portrait Sandra Renda

Intervention de Sandra Renda


Sous le feu des critiques, la SNCF a arrêté la liste de 12 lignes malades dont 3 en région Centre et annonce un plan d’urgence. Une urgence renforcée par la légitime révolte des usagers qui n'hésitent plus à refuser de présenter leurs titres de transport pour protester contre les retards chroniques ou les annulations. Parmi ces lignes malades il y a le Paris-Orléans-Blois-Tours, le Paris-Chartres-Nogent-Le Mans, ce sont les deux plus importantes de la région, représentant à elles deux 60 % de la fréquentation du TER Centre.

On peut y ajouter le Paris-Orléans-Vierzon-Bourges et le Paris-Vierzon-Saint-Amand-Montluçon.

A la Région Centre, on s'impatiente devant l'accumulation des problèmes rencontrés par les usagers et on espère que le plan ne sera pas un effet d’annonce. Au wagon de promesses, je préférerais un TGV d’actions pour que les usagers ne subissent plus quotidiennement ces dysfonctionnements : trains trop courts, retards, trains annulés sans aucune information... Avec la SNCF, on se demande quand on va partir et si on va un jour rentrer…

Face à l'exaspération grandissante des usagers, la SNCF indique qu'il faudrait encore attendre deux ans pour voir la situation s'améliorer. Ne faudrait-il pas que notre Région réfléchisse à des sanctions comme certaines Régions l'ont déjà fait ou que des compensations financières significatives pour les usagers soient engagées ?

Les retards : jamais ils n’ont été aussi conséquents et perturbateurs pour le quotidien des usagers. Les employeurs, même les plus compréhensifs, sont eux aussi excédés par les absences de leur personnel. Quant aux jeunes en contrat à durée déterminée ou en intérim, ils ne restent pas longtemps clients de la ligne mais deviennent ceux du Pôle Emploi car leurs contrats ne sont pas renouvelés. Ça c’est pour le matin. Le soir, ils sont aussi pris en otages, combien de fois restent-ils à quai parce que le train est supprimé, ou est en panne ou parce que des feuilles mortes l’empêche de rouler et que la neige trop abondante a gelé les sillons ! Ce ne sont plus les lignes qui sont haute tension mais les voyageurs qui sont sous tension !

L'État ruiné fait la manche pour « vendre » sa capacité à structurer un pays qu’il ne peut plus gérer sans le concours des collectivités locales. Il sonne aux portes pour quémander les millions d’euros nécessaires pour faire les milliards indispensables à cette économie de temps que représente un TGV qui n’arrive pas en retard. L’Etat se prostitue auprès des régions, privées de ressources par une réforme absurde, et vers les conseils généraux, décapités par la croissance des dépenses sociales faites pour le compte de l’Etat.

Comme nous ne vivons plus que pour aller plus vite, plus loin, nous sommes prêts à sacrifier le bonheur qui est dans le pré où les vaches ne regardent plus passer le train, au bénéfice du temps qui passe rapidement. Le privé met ses doigts dans la confiture des profits sans que personne ne se pose la question de savoir pour quelles raisons c’est le contribuable qui crache au bassinet des équipements. La France du TGV avance, alors que celle des voies ferrées qui servent au quotidien des gens régresse.

A côté de ça on multiplie la pub pour les records de vitesse du TGV, et je ne parle même pas des nouvelles LGV pour détériorer de nouveaux territoires, certains dans le Sud de l’Eure et Loir se battent même pour obtenir une gare à betteraves quand le trajet épargne leur territoire. Impossible n’est pas français mais l’arlésienne est beauceronne. En Eure-et-Loir, le principal chantier à lancer est la modernisation des lignes TER vers Paris, des lignes TER entre Paris-Châteaudun-Tours, et la réouverture aux voyageurs de la ligne Chartres-Orléans.

 

Session du 17 Février 2011
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Communication : Ligne à grande vitesse POCL