Vers un observatoire des compétences pour assurer la transformation écologique de l’économie ?

Lors de sa commission permanente du 19 novembre 2012, le Conseil régional a attribué une subvention de 25 000 euros à la création de l’Observatoire Prospectif Régional emploi formation Compétence Industrielle Métallurgique Mécanique matériaux dénommé ORCI PdL. Un outil essentiel pour développer de nouvelles filières.

 

D’après le rapport soumis au vote, « créé à la demande des professionnels, cet observatoire aura pour mission d’identifier et d’anticiper les besoins en compétences des industries Métallurgie Mécanique Matériaux en Pays de la Loire à court, moyen et long terme dans un premier temps. Ce champ pourra ensuite s’élargir à d’autres domaines de l’industrie. Pour ce faire, il collectera auprès des entreprises régionales, des informations actualisées en matière de besoin d’emploi et de compétence. Il fournira aux acteurs, décideurs, financeurs et opérateurs de la formation, des données fiables et des constats partagés afin entre autres choses, d’adapter au mieux l’offre de formation ».

 

L’ORCI PdL devrait aussi répondre aux sollicitations des partenaires sociaux et travaux en lien étroit avec les organismes d’observation existants que sont le Carif-Oref, les CCI, Pôle Emploi, l’Observatoire national de la métallurgie.

 

Pour les élus régionaux écologistes, il s’agit là d’un outil essentiel pour permettre de développer de nouvelles filières, en valorisant les compétences existantes. En effet, nous sommes riches de bassins industriels qui peuvent pleinement contribuer à la conversion écologique de l’économie qui nous semble la seule réponse aux crises actuelles.

 

Un exemple est celui de la filière éolienne. « Aujourd’hui, si on part d’une cartographie des compétences sur le territoire, il est clair que la filière éolienne, et en particulier l’éolien off shore, ne pourra pas se développer sans s’appuyer sur les savoir-faire, les personnes et les outils de productions présents dans le bassin automobile du Mans, tout à fait à même de produire des pièces de moins de 10 tonnes », explique Sophie Bringuy, vice-présidente à l’environnement, conseillère régionale sarthoise.

 

Ainsi, si on ne regarde que le projet d’Alstom, la main d’œuvre disponible en Loire-Atlantique pourrait être suffisante. Mais il y a tous les autres projets… Par exemple : les métiers de l’usinage. La Loire-Atlantique dispose d’une main d’œuvre inférieure à celle de la Sarthe (environ 215 contre 260). Alstom, Airbus, Manitou et Daher vont tous se positionner sur ces mêmes profils pour assurer leurs recrutements.

 

« Une vision globale de l’évolution du secteur industriel est donc indispensable, tout comme un couplage des filières éoliennes off shore et on shore. Nous avons besoin d’une vision croisée des bassins industriels prenant en compte tant les capacités de production, le positionnement géographique que le potentiel en main d’œuvre. Ceci pour optimiser les outils existants et mettre en valeur l’ensemble des bassins d’emplois, afin de contribuer à la réussite des différents projets », ajoute Emmanuelle Bouchaud, vice présidente à l’énergie.

 

« Cette vision globale doit également s’accompagner d’une carte de formation à l’échelle interrégionale », complète Jean-Philippe Magnen, vice président en charge de la formation et des emplois d’avenir. « Aujourd’hui chaque région tend à développer son propre programme de formations, parfois avec des investissements de départ coûteux, comme dans la maintenance éolienne. Ce volontarisme est positif, mais pourrait devenir contreproductif. Il importe que les régions se mettent au tour de la table, réalise un diagnostic des besoins pour les nouveaux métiers, puis se répartissent le travail sur la base de conventions permettant une répartition des charges équilibrée ».

 

 

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