Une étude économique indépendante révèle de sérieuses failles dans le projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes

art-etude NDDL - 20121124

A la demande du CéDpa (collectif d’élus opposés au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes), dont font partie tous les conseillers régionaux Europe Écologie-Les Verts en Pays de la Loire, le cabinet d’étude CE Delft (cabinet d’études indépendant néerlandais) a passé au crible l’analyse économique globale coûts/bénéfices réalisée dans le cadre de l’enquête publique de 2006. Ce travail révèle que le projet a été construit sur des bases erronées.

 

Le cabinet CE Delft, venu présenter ses conclusions, par la voix de Jasper Faber, le 26 octobre dernier, à Nantes, relève plusieurs irrégularités. L’analyse initiale se fonde sur certaines valeurs non-conformes aux normes, comme par exemple le prix de l’heure de temps de trajet (98 euros au lieu de 20). De plus, l’augmentation du prix du baril de pétrole n’est nullement prise en compte, pas plus que l’entrée de l’aviation dans le marché européen des émissions de gaz à effet de serre (ETS) dès le 1er janvier 2012 : deux éléments qui devraient pourtant renchérir les prix des billets d’avion et infléchir la progression du trafic. En outre, aucune réserve n’a été faite pour les dépassements de coûts de construction : pour ce type de projet, ils atteignent en moyenne 40% du montant initial. Enfin, aucun scénario alternatif n’a été étudié.

 

Au final, réévalué sur des bases correctes, le projet représente un coût pour la collectivité qui pourrait se chiffrer à plus de 600 millions d’euros, alors que le dossier d’enquête publique présentait un bénéfice global de plusieurs centaines de millions d’euros. Cherchez l’erreur !

 

Les élu-e-s qui doutent, au premier rang desquels Geneviève Lebouteux et Ronan Dantec, demandent à travers une lettre adressée à François Fillon, le 17 novembre dernier, l’abrogation la déclaration d’utilité publique et la conduction d’une nouvelle étude réellement indépendante. Car en plus du bilan environnemental désastreux, l’étude CE Delft laisse planer un doute plus que sérieux sur le bilan économique du projet.

 

12 novembre : Notre Dame des Landes devant le Sénat !

 

Loin d’abandonner leur combat, les opposants au projet d’aéroport de Notre Dame des Landes sont montés à la capitale en tracteurs et à vélo. Une mobilisation réussie que les élu-e-s Europe Écologie-Les Verts ont soutenu.

 

C’est un cortège bien atypique de tracteurs, vélos, vaches, chèvres et moutons qui a sillonné les routes de la France de Notre Dame des Landes aux jardins du Luxembourg début novembre. A chaque étape, nous avons fait au mieux pour montrer notre soutien aux participants, comme Christophe Dougé et, Matthieu Orphelin à Candé ou encore Thierry Pradier au Mans.

 

Après un voyage d’une semaine, il est arrivé porte d’Orléans, où 3 000 personnes l’ont rejoint pour défiler dans les rues de la capitale. Parmi elles, de nombreux élu-e-s, dont beaucoup d’écologistes, à l’instar des conseillers régionaux Geneviève Lebouteux, Jean-Philippe Magnen, Sophie Bringuy et Daniel Ramponi. Des manifestants, en butte à d’autres projets très contestés en France et en Europe, en particulier le collectif européen contre les grands projets inutiles, s’étaient joints à la manifestation.

L’enjeu : montrer que Notre Dame des Landes est un dossier emblématique de ce qu’il n’est plus tolérable de faire au XXIe siècle et que ce dossier est d’enjeu national.

Les élu-e-s n’ont pas obtenu l’entretien qu’ils avaient demandé à Nathalie Kosciusko-Morizet pour lui remettre le rapport de l’étude indépendante. Ils sont loin d’avoir dit leur dernier mot. Rendez-vous sur le site du collectif : aeroportnddl.fr

 

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