[Tribune] Apostrophe à ceux qui gouvernent ou y aspirent, par les élus écologistes: «Il n’est jamais trop tard pour reconnaître, devant la réalité des faits, qu’on a fait fausse route.

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Alors que nous assistons ce week-end, en direct mais impuissants, à un accident nucléaire tragique sur le site de Fukushima Daiichi au Japon, nous sommes furieux de l’inconséquence des dirigeants qui gouvernent les pays les plus industrialisés du monde.

 

25 ans après Tchernobyl, même silence assourdissant des politiques, et parole aux experts officiels et à leurs discours techno-lénifiants.

25 ans après Tchernobyl, les pouvoirs en place utilisent les mêmes ficelles. A l’époque, le nuage s’était arrêté à la frontière. Aujourd’hui, quand la version de la «petite fuite», du «petit incident», ne tient plus, alors on nous promet la transparence absolue sur les conséquences… pour les territoires français du Pacifique. Quid des mesures pour éviter le même accident ici? Quelles leçons pour les systèmes de refroidissement de secours? Quid des 34 réacteurs français victimes d’«anomalies» justement sur ces systèmes de secours?

 

Au niveau politique, les écologistes sont les seuls à demander, depuis des dizaines d’années, une sortie rapide du nucléaire. Non monsieur Sarkozy, le nucléaire n’est pas une énergie de l’avenir. Non monsieur Fillon, la France et le Japon ne doivent pas être «les porte-parole au niveau mondial d’une utilisation raisonnée de l’énergie nucléaire». A tous les partis aux responsabilités, qui promeuvent selon les camps le développement du nucléaire ou une réduction modérée de son utilisation, nous redisons qu’il est temps d’ouvrir les yeux. Il n’est jamais trop tard pour reconnaître, devant la réalité des faits, qu’on a fait fausse route.

 

Qu’on ne nous accuse pas de récupération de la tragédie nipponne. La constance du combat des écologistes contre le nucléaire rend encore plus insupportable le fait que nos alertes ne soient pas entendues. Un autre modèle de développement est pourtant possible.

 

Hélène Gassin, vice-présidente (Europe Ecologie Les Verts) de la région Ile-de-France

Jean-Philippe Magnen, vice-président (Europe Ecologie Les Verts) de la région Pays-de-la-Loire

Matthieu Orphelin, vice-président (Europe Ecologie Les Verts) de la région Pays-de-la-Loire

 

 

 

[Tribune publiée par Médiapart]

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