Saturation de Nantes Atlantique : la solution ne se trouve pas dans un aéroport plus petit mais dans une optimisation de l’existant

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L’annonce vendredi dernier par Vinci du dépassement des 4 millions de passagers à Nantes-Atlantique en 2014 s’est accompagnée de déclaration alarmiste sur une saturation de l’aéroport, censée justifier son transfert à Notre-Dame-des-Landes. Mais ce discours ne résiste pas à l’analyse des chiffres face au projet d’aéroport « low cost » du Grand Ouest.

Le nombre de passagers à Nantes Atlantique est certes en hausse, mais le nombre d’avions (45 000) diminue par rapport aux deux années précédentes et il reste à peine supérieur à celui de 2000. Car en quinze ans, l’emport moyen a doublé pour atteindre presque 90 passagers par avion cette année, tout en demeurant toujours en-dessous de la moyenne des aéroports européens de même taille.

Le problème ne vient pas de la piste unique de Nantes-Atlantique car elle pourrait accueillir jusqu’à 35 à 50 mouvements d’avions par heure par beau temps, contre 120 par jour actuellement. L’aéroport de Genève, avec une seule piste et une emprise au sol quasiment identique accueille chaque année près de 200 000 avions et plus de 14 millions de passagers, soit 4 fois le trafic de Nantes-Atlantique. L’enjeu n’est pas non plus dans les 23 places de stationnement d’avions, rarement surchargées. Non, Nantes-Atlantique est saturé car « les espaces terminaux et parkings sont au max » selon Vinci.

« Si les terminaux de Nantes-Atlantique étaient saturés 80 jours par an, qu’en serait-il de Notre-Dame-des-Landes dont le permis de construire prévoit des aires d’accueil plus petites ? s’interroge Jean-Philippe Magnen, président du groupe EELV du Conseil régional des Pays de la Loire. Avec un hall des départs et des arrivées de 2 670m² (contre 4 200 à Nantes-Atlantique), 2 850 m² de salles d’embarquement (contre 3 775) et 28 comptoirs d’enregistrement (contre 34), comment ces infrastructures – bien inférieures aux recommandations de la STAC[1] – pourraient-elles accueillir un flot de passagers plus important en assurant une même qualité de service ? Selon Vinci, ce tour de magie serait possible notamment grâce au « digital ». Mais les passagers et leurs bagages ne sont pas encore dématérialisés. »

Pour les écologistes, face à cette hausse plus importante que prévue du trafic aérien à Nantes, il est urgent d’étudier la possibilité d’agrandir l’aérogare, d’aménager une desserte ferroviaire (la voie de chemin de fer passant à 150 mètres du terminal) et de transformer les parkings en silo, ce qui permettrait également de récupérer du foncier.

« Pour toutes ces raisons, nous demandons qu’une étude sérieuse et objective de l’optimisation de l’aéroport de Nantes Atlantique soit pilotée par Nantes Métropole, comme s’est engagée à le faire la ville de Bouguenais. Cette étude montrera, nous en sommes certains, qu’il est possible de faire de Nantes-Atlantique un équipement aux meilleures capacités d’accueil et de services, dans le respect de l’environnement et à un coût moindre, et surtout qu’il est inutile et beaucoup plus coûteux de réaliser une nouvelle infrastructure aéroportuaire à Notre-Dame des Landes » concluent les élu-e-s EELV du Conseil régional. Une étude qui pourra notamment s’appuyer sur les travaux de l’atelier citoyen pour l’optimisation de l’aéroport de Nantes Atlantique lancée dernièrement.

[1] Les préconisations du Service Technique de l’Aviation Civile (STAC) pour pallier aux capacités prétendument restreintes de Nantes-Atlantique recommandaient un hall de 5 000 m², 4 446 m² de salles d’embarquement et 40 comptoirs d’enregistrement.

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