NDDL: Lettre des élu-e-s Verts et Europe Ecologie à leurs collègues.

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Madame, Monsieur, cher-e collègue, le 18 octobre, vous allez devoir vous prononcer sur le financement du projet d’aéroport à Notre Dame des Landes.

Comme vous le savez, l’opposition d’Europe Ecologie à l’égard de ce projet est ancienne :

– Incertitudes sur le trafic aérien : stagnation et même régression du nombre de mouvements sur Nantes Atlantique depuis 10 ans, incertitudes sur l’évolution du trafic dues à la raréfaction et à l’augmentation du coût des ressources pétrolières.

– Incertitudes sur la plus-value économique du projet

– Incertitudes sur l’avenir de la piste de Nantes Atlantique et fragilisation de la société Airbus

– Aggravation des déséquilibres en emplois entre le nord et le sud de l’agglomération

– Destruction de 2000 hectares de terres agricoles d’une extraordinaire biodiversité

 

Ces incertitudes confirment que la facture économique et environnementale de ce projet est bien réelle… tandis que les bénéfices restent à évaluer.

 

Concrètement, si nos collectivités décident de soutenir financièrement la création de ce nouvel aéroport le 18 octobre, nous pensons qu’elles prendront le risque inconsidéré d’alourdir la facture des contribuables :

– La charge financière pour les collectivités est élevée. Avec 556,5 Millions d’Euros, dont 246,5 à la charge des collectivités et de l’Etat, ce projet risque d’aggraver durablement l’asphyxie du budget des collectivités, par ailleurs menacées par le désengagement de l’Etat (que ces mêmes collectivités ne cessent de dénoncer).

– Le montage financier du projet fait la part belle au financement public, au profit d’un groupe privé, Vinci, qui a fait l’an passé 3 milliards d’euros de bénéfices et distribué 800 millions d’euros de dividendes à ses actionnaires.

– Le coût du projet fait l’impasse complète sur les nombreux aménagements que nécessiterait la réalisation du nouveau site et sur leurs financements (150 Millions d’Euros pour le Tram – Train, 3 Milliards d’Euros pour une liaison ferroviaire rapide Rennes – Nantes, 500 à 800 Millions d’Euros supplémentaires pour un nouveau franchissement de la Loire, etc.)

– Le coût du projet est sous-estimé. Par expérience, le financement d’infrastructures lourdes fait l’objet de multiples réajustements. Le viaduc de Millau a ainsi coûté 400 Millions d’Euros, alors qu’il devait initialement en coûter 320, soit un surcoût de 25 %. La facture du futur EPR de Flamanville est, quant à elle, successivement passée de 3,4 Milliards à 5 Milliards en Juillet 2010, soit une augmentation de 47 % etc.

– Le projet engagera financièrement les générations futures. Dans le cas où l’infrastructure deviendrait déficitaire, ce qui peut arriver étant donné que la majorité des aéroports sont déficitaires et que les prévisions de trafic aérien en Europe sont très incertaines, les collectivités seront vraisemblablement contraintes de soutenir l’activité si elles veulent conserver leur aéroport

La facture initiale que vous déciderez (ou non) de cofinancer est donc largement partielle, sous-estimée et durablement néfaste à l’équilibre des dépenses locales. Elle compromettra la capacité de nos collectivités à investir dans des équipements utiles au quotidien à nos concitoyens : bus et tramway, collèges, lycées…

 

Pour toutes ces raisons, nous vous invitons à voter contre la délibération qui vous sera proposée le 18 octobre.

 

Sincères salutations,

Pour les élu-e-s Vert-e-s et Europe Ecologie,

 

Christophe Dougé, Conseil Régional

Gilles Denigot, Conseil Général

François de Rugy et Pascale Chiron, Nantes Métropole

François Billet, CARENE

Danièle Estay

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