Mission au Burundi : coopération décentralisée et solidarité

Du 5 au 13 avril 2011, une délégation régionale composée d’une trentaine de membres, conseillers régionaux et partenaires ligériens, s’est rendue au Burundi pour faire le point sur plus de 40 projets, fruits de la coopération entre le Burundi et la région des Pays de la Loire. Hédia Manaï- Bauchet, conseillère régionale, membre de la commission Solidarité – Santé et Egalité des droits a participé à cette mission au Burundi, elle nous livre ses impressions sur son séjour.

 

 » En participant à la délégation de la région Pays de Loire qui a séjourné au Burundi du 5 au 13 Avril dernier, j’ai vécu une expérience riche et formatrice qui me rappelle l’exigence de développer des politiques de solidarité internationale.

 

J’ai découvert un petit pays (moins grand que notre région) enclavé d’Afrique centrale dans les régions des grands lacs. Au delà de l’accueil toujours très chaleureux et attachant des habitants, j’ai observé une nation en pleine reconstruction, qui peine à sortir de la pauvreté, après plus de 10 ans de guerre civile.

 

Dans cet État où plus de 46 % de la population a moins de 15 ans, l’accroissement démographique pèse lourdement sur l’espace agricole. Parallèlement l’économie est très largement orientée vers le secteur primaire qui emploi 90% de la population. Mais c’est avant tout une agriculture de subsistance qui ne permet pas de satisfaire les besoins alimentaires des burundais.

Ce séjour m’a permis de constater à nouveau le scandaleux écart qui se creuse entre le nord et le sud.

Face à cela, il nous faut continuer à soutenir les multiples initiatives qui produisent des résultats positifs et concrets, particulièrement dans les domaines de la santé, de l’éducation, du sport et de l’agroalimentaire, en pariant sur la formation.

L’ambition est bien de relever les défis du développement.

 

En matière d’économie et de structuration des filières, j’ai pu mesurer, lors de la visite d’une usine de conditionnement du poisson, combien l’aide de la Région était précieuse : avec par exemple l’installation d’une machine à fabriquer de la glace permettant une meilleure conservation des produits de la pêche.

Ce type d’échanges permet de prendre de la hauteur par rapport à ses préoccupations quotidiennes et ligériennes !

Pour les burundais, l’ampleur de la tâche est considérable pour redresser l’économie et surtout réconcilier les ethnies qui se sont déchirées. Pour contribuer à ces nécessaires progrès attendus, je peux témoigner de l’intérêt de la solidarité internationale, à travers la coopération décentralisée conduite par le conseil régional des Pays de la Loire pour développer et soutenir des projets qui peuvent accompagner des changements durables. Je pense notamment à l’organisation des fédérations sportives pour encourager les pratiques sportives et ainsi provoquer des passerelles entre des jeunes d’ethnies différentes qui se sont fait la guerre. J’ai aussi été attentive à l’essor du handisport avec des jeunes femmes handicapées, et qui révèle des besoins en équipement.

Dans les domaines de l’éducation à la santé, les actions sont nombreuses mais sans doute pas suffisantes pour lutter contre la malnutrition, prévenir les suites d’accouchement difficiles ou veiller au contrôle des naissances entre autres.

Bien sûr les défis écologiques sont très présents, notamment pour combattre la déforestation qui aura des conséquences dramatiques dans les années à venir.

Au Burundi les mots solidarité et développement ont vraiment du sens pour pouvoir espérer vivre dignement. Les objectifs de cette coopération décentralisée co-élaborés avec la Région Pays de Loire sont vraiment essentiels pour soutenir ce pays qui souffre et consolider l’apprentissage de la démocratie. Cette solidarité nord-sud s’impose à nous en s’appuyant sur la première richesse de ce magnifique pays que sont ses habitants accueillants, plein de courage et d’énergie pour prendre leur avenir en main. « 

 

Hédia Manaï Bauchet

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