Déchets dangereux : le Conseil Régional continue son soutien aux entreprises artisanales

HivernageBat

Jeudi 6 novembre 2014, Sophie BRINGUY, vice-présidente en charge de l’environnement, s’est rendue sur l’île de Noirmoutier avec Éric THOUZEAU, conseiller régional en charge du suivi du Plan Régional d’Élimination des Déchets Dangereux (PREDD), pour rencontrer deux artisans locaux qui ont investi, avec l’aide du Conseil régional, pour traiter la question des déchets dangereux. L’occasion de rappeler l’urgence des enjeux et l’importance à accompagner au mieux les artisans dans la prise en compte des questions de santé-environnement.

Dans le cadre du PREDD, le Conseil régional a mis en place un plan d’actions spécifiques pour accompagner quatre filières dans l’acquisition d’équipements permettant de limiter ou de mieux collecter les déchets dangereux :

  • les entreprises artisanales de la construction et réparation nautique,
  • les pressings,
  • les entreprises de sérigraphie,
  • les entreprises de mécanique automobile.

« Cette action de prévention et d’incitation, menée en partenariat étroit avec les Chambres des Métiers et de l’Artisanat des Pays de la Loire, est unique en France, précise Sophie Bringuy. Souvent, les filières artisanales sont oubliées des politiques publiques, parce qu’au lieu de prendre en compte leur poids collectif, on considère les entreprises artisanales unes à unes. Si nous faisons la somme des déchets qu’elles produisent, c’est assez considérable. Nous avons donc décidé de nous adresser aussi à ces petites entreprises, qui jouent un rôle essentiel dans notre tissu économique ».

BilletCette journée était l’occasion d’échanger autour de deux visites. La première rencontre s’est déroulée au port de l’Épine, chez Billet-Marine, une entreprise artisanale nautique qui a souhaité développer ces activités d’entretien, de réparation et d’hivernage de bateaux en construisant un local de 400m² et une aire de carénage. Grâce aux aides du Conseil Régional et de l’Agence de l’eau (qui ont financés respectivement 20% et 50% du projet), la nouvelle aire de carénage intègre notamment une unité de traitements des effluents qui abaisse considérablement les teneurs en métaux lourds, en hydrocarbures et en solvants des eaux rejetées dans le milieu naturel. Les boues issues du traitement sont évacuées comme déchets dangereux, évitant ainsi la pollution de l’environnement.

« La démarche de Billet-Marine est exemplaire, et s’intègre dans un projet plus global, avec un réel souci d’investir sans hypothéquer l’avenir mais pour le préparer. J’ai apprécié le discours de Monsieur Billet qui perçoit vraiment les enjeux environnementaux comme faisant partie intégrante de son projet d’entreprise, et non comme une contrainte imposée par autrui. Seulement, malgré le fort soutien financier de la Région et d’autres organismes publics pour encourager le développement de carénages propres, les demandes d’aides restent peu nombreuses. De nos échanges, il ressort que beaucoup de chefs d’entreprises dans ce domaine sont en fin de carrière et amortissent au maximum leur matériel. Et comme la règlementation n’impose rien à cette filière en matière de traitement des eaux usées… Ainsi, même si au final l’investissement dans une aire de carénage adaptée aux enjeux environnementaux serait une réelle plus-value dans la transmission de l’affaire, c’est sous-estimé », regrette Sophie Bringuy.

PressingPiveteauLa seconde visite était dédiée au pressing L’Atelier dans le bourg de Noirmoutier, que le Conseil régional a soutenu lors de sa création en finançant 40 % de l’acquisition d’une machine d’aquanettoyage. Car s’il est aujourd’hui impossible d’ouvrir un pressing utilisant le perchloréthylène, cancérigène avéré, d’autres solvants à base d’hydrocarbures – certes moins toxiques – sont toujours autorisés. Ils génèrent des déchets dangereux sous forme de boues. La technologie à l’eau permet au contraire d’éviter la production annuelle d’environ 240 kg de boues dangereuses par pressing et réduit donc non seulement les risques pour la santé des utilisateurs, mais aussi l’impact sur l’environnement.

« Près de la moitié des 251 pressings en activité en Pays de la Loire ont déjà évolué vers une technologie sans perchloréthylène et un tiers utilisent uniquement une technologie à l’eau. Sur les 100 pressings possédant un équipement en aquanettoyage, 52 entreprises, dont 11 nouvellement créées, ont bénéficié depuis 2011 du soutien de la Région, soit environ 445 000 € d’aides » précise Sophie Bringuy.

PressingCes expériences sont autant d’exemples réussis de la transition écologique des artisans ligériens. Grâce au soutien du Conseil régional, plus de 150 établissements ont déjà sauté le pas, évitant ainsi le rejet annuel de presque 200 tonnes de boues toxiques. Et à chaque fois, ce sont non seulement des pollutions en moins, mais aussi d’autres sociétés qui sont informés, sans compter tous les clients sensibilisés aux questions d’environnement et de santé. Un cercle vertueux pleinement soutenu par le groupe des élu-e-s écologistes !

Laissez un commentaire

Remonter