[C_PRESSE] Nouvel avis d’un conseil national scientifique totalement défavorable au projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes

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Le Conseil scientifique du patrimoine naturel et de la biodiversité (CSPNB) du ministère de l’écologie a rendu le 2 février dernier un avis défavorable à la destruction des zones humides de Notre-Dame-des-Landes par la réalisation d’un aéroport.

Une position déjà défendue par la commission d’experts scientifiques nommée par le Premier Ministre en 2012, qui invalidait en avril 2013 la méthode de compensation des zones humides détruites proposée par les porteurs du projet d’aéroport du Grand Ouest.

 

Dans son rapport (consultable en ligne), le CSPNB insiste sur « l’originalité (voire l’unicité) de cette zone humide dans le contexte de l’Ouest de la France » et s’alarme de l’impact «très important » que le projet d’aéroport aurait sur l’un de ces agro-écosystèmes « précieux par leurs fonctions écologiques et leur richesse en biodiversité » qui sont malheureusement « en voie de disparition sur l’ensemble de l‘Europe de l’Ouest ».

« Le conseil scientifique rappelle que les propositions des maitres d’ouvrage ne respectent ni les critères fixés par le code de l’environnement, ni les dispositions du Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) de Loire-Bretagne, souligne Christophe Dougé, conseiller régional EELV des Pays de la Loire en charge de la Loire et de la politique de l’eau. Le SDAGE prévoit notamment que « les mesures compensatoires proposées doivent l’être sur le même bassin versant avec une qualité de la biodiversité et un plan fonctionnel équivalent aux zones humides détruites ». Or les possibilités de compensation à l’identique apparaissent « très restreintes » selon le CSPNB qui s’inquiète également que leur mise en œuvre par les agriculteurs, sommés d’adopter à contre cœur des pratiques agricoles plus durables sur les espaces compensatoires, soit « loin d’être assurée » ».

Les élu-e-s écologistes du Conseil régional des Pays de la Loire déplorent que ces avis scientifiques arrivent plus de dix ans après le lancement des procédures administratives d’un projet dont les conséquences environnementales ont été trop longtemps ignorées.

Sur ce dossier comme sur les autres projets d’aménagement, il est urgent de remettre à plat les procédures afin que les enjeux environnementaux soient pris en compte dès le départ, au même titre que les évaluations socio-économiques. Afin aussi que les solutions alternatives soient étudiées avec sérieux.

Au-delà du cas de Notre-Dame-des-Landes, c’est bien la volonté de la France d’appliquer les règles juridiques visant à préserver la ressource en eau qui est en jeu. Quelle légitimité aurait un gouvernement qui ne respecte même pas son propre droit de l’environnement pour mener les prochaines négociations internationales sur le climat ?

 

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