[C-Presse] Notre-Dame-des-Landes : qui sont les vrais hors-la-loi ?

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Les expulsions par des forces de l’ordre en masse sur le site du projet d’aéroport à Notre-Dame-des-Landes, et ce à l’approche de l’hiver, doivent nous interroger. Quelle urgence y a-t-il à procéder ainsi alors que les autorisations nécessaires aux travaux envisagés ne sont pas encore délivrées et encore moins validées juridiquement ?

 

Retour en arrière pour quelques pistes de lecture. Rappelez-vous le projet de construction de pont à l’île de Ré. A cette époque, les associations et les écologistes dénonçaient l’illégalité des autorisations délivrées au regard du droit de l’environnement. Ils avaient attaqué lesdites autorisations devant le juge administratif, qui leur avait donné raison après une procédure de plusieurs années. Comme le projet avait été réalisé entre temps, le droit a été violé. Car nous le savons bien, un projet réalisé et jugé illégal a posteriori, profite d’une situation de fait et devient irréversible.

 

L’urgence qui conduit aujourd’hui à expulser et détruire les habitations ne serait-elle pas dictée par la volonté de forcer le passage et de contourner délibérément le droit ? Ce qui est certain, c’est que le projet de nouvel aéroport ne peut, pas plus qu’hier celui du Pont de l’île de Ré, répondre aux exigences de la Loi. Ce qui est certain aussi, c’est qu’il n’y a aucune urgence à expulser avant l’hiver.

 

Alors nous nous interrogeons : l’idée des porteurs du projet de nouvel aéroport ne serait-elle pas de construire au plus vite pour créer une situation irréversible ? De faire en sorte, comme pour le pont de l’ile de Ré, que l’aéroport soit construit avant que le juge administratif n’ait statué sur les demandes tendant à l’arrêt des travaux ? Conclusion : qui sont vraiment les hors-la-loi dans cette histoire ?

 

 

Sophie BRINGUY, vice-présidente à l’environnement du Conseil régional des Pays de la Loire,

Christophe DOUGÉ, conseiller régional délégué à la Loire et en charge des politiques de l’eau.

Jean-Philippe MAGNEN, président du groupe EELV au Conseil régional des Pays de la Loire et porte-parole national.

 

4 commentaires pour “[C-Presse] Notre-Dame-des-Landes : qui sont les vrais hors-la-loi ?”

  1. « l’idée des porteurs du projet de nouvel aéroport ne serait-elle pas de construire au plus vite pour créer une situation irréversible ?  »

    Si c’est le cas, il y aurait lieu de mettre en place des comités dans chaque région pour interpeller tous les élus PS au plus vite. Il me semble qu’un moratoire était prévu? qu’est donc devenue cette promesse électorale?

  2. Bonsoir Annette,

    Le moratoire convenu suite à la grève de la faim lors de la campagne des présidentielles concernait les expulsions tant que les recours relatifs aux procédures d’expropriations n’étaient pas épuisés. Les expulsions de la semaine dernières concernent les occupations « illégales » du site… pas celles liées aux procédures légales d’expropriations. Ce qui ne justifie pas la brutale et imposante intervention policière

    Sur votre proposition d’interpellation des élus PS sur la marche forcée dans ce projet, qui s’oriente vers une politique du fait accompli, vous pouvez en faire la proposition à l’ACIPA (http://acipa.free.fr/), qui coordonne les actions citoyennes contre le projet de nouvel aéroport. Beaucoup d’initiatives sont dans les tuyaux, ils pourront vous dire ce qu’il en est de l’interpellation des élus PS qui soutiennent jusqu’à présent ce projet.

    Sophie, Christophe et Jean-Philippe

  3. Bonsoir,
    Et de 2 !
    Après le com national, v’la le votre, bien trop politiquement correct !
    Cette action doit nous indigner et pas seulement nous interroger !
    Le parti EELV serait-il devenu le petit frère du PS !
    Cordialement

  4. Bonjour Yves,

    Bien sûr que nous sommes indignés, en colère, écœurés… Comment peut-il en être autrement pour des écologistes soucieux tant du respect de l’humain que de la nature ? Et nous sommes aussi affligés, comme le disait le communiqué de presse national, car c’est un spectacle d’une tristesse et d’une violence effroyables.

    Mais l’objet de notre texte n’était pas de crier notre indignation. C’était d’alerter sur un aspect trop peu évoqué ces derniers jours : des expulsions qui sont un symptôme de plus du passage en force du projet. On expulse vite, pour démarrer vite, et ne pas risquer de se voir retoquer par le juge.

    Et puis, petit frère du PS… c’est un peu sexiste, pourquoi pas petite sœur ? Et le lien de parentalité, la grande famille de la gauche ?, n’emporte aucune soumission.

    Bonne journée,

    Sophie, Christophe, Jean-Philippe

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