[BP2015] Pêche aux bars : Sophie Bringuy et le groupe EELV pour un accompagnement des professionnels de la pêche pélagique

Sophie

En fin de session budgétaire, le groupe UDI a proposé un vœu en soutien aux pêcheur touchés par l’interdiction de la pêche du bar par la Commission européenne. Les élus Europe Ecologie Les Verts souhaitent rappeler que les écologistes demandent depuis plusieurs années la restriction de la pêche au bar en période de reproduction pour toutes les flottes européennes, sur l’ensemble de la mer communautaire. Ils demandent aussi l’interdiction des pélagiques dans la zone des 12 miles.

Cependant, la décision de la Commission n’en demeure pas moins brutale, et ne prévoit aucune mesure d’accompagnement. Le groupe écologiste était donc d’accord sur la nécessité d’accompagner les pêcheurs. Mais la première version du vœu ne comportait pas de référence à l’état alarmant des ressources en bar, ni au fait que la Commission n’a pas intégré la pêche récréative dans ses mesures. Elle ne soulevait pas non plus le manque de moyens pour la recherche. Le groupe écologiste a donc proposé plusieurs amendements en ce sens. Il ont été acceptés. Le vœu a donc été adopté avec le soutien des écologistes. Voici l’intervention de Sophie Bringuy en séance:

 

Monsieur le Président, chers collègues,

 

Nous remercions l’UDI de cette initiative, elle est la bienvenue. Même si les écologistes dénoncent depuis longtemps l’impact dévastateur du chalut pélagique sur la biodiversité marine, la décision de la commission européenne a été brutale, et sans accompagnement. Il importe aujourd’hui de ne pas laisser les pêcheurs professionnels de la pêche pélagique sans soutien.

Nous sommes aussi satisfaits de l’ouverture des parties prenantes à nos propositions – si nous pouvions travailler plus souvent dans ces conditions entre majorité et opposition, ce serait bien –  pour :

–              Rappeler dans ce vœu la situation alarmante des ressources en bar ;

–              Dénoncer la situation discriminatoire actuelle : la décision de la commission ne vise que les pêcheurs professionnels, laissant complètement libre la pêche récréative, qui représente pourtant environ 25 % des prélèvements de bars.

–              Demander plus de moyens scientifiques pour évaluer l’état des stocks et dynamiques de populations de bars.

 

Nous voterons donc pour ce vœu.

2 commentaires pour “[BP2015] Pêche aux bars : Sophie Bringuy et le groupe EELV pour un accompagnement des professionnels de la pêche pélagique”

  1. Pêche aux bars : Sophie Bringuy et le groupe EELV apportent leur soutien aux professionnels de la pêche pélagique…..
    CE TITRE EST TROMPEUR CAR IL POURRAIT LAISSER CROIRE QUE EELV SOUTIENT LES PÉCHEURS PÉLAGIQUES QUI ONT OUVERTEMENT DITS QU’ILS NE RESPECTERAIENT PAS CETTE OBLIGATION….je ne sais pas d’ou sort cette évaluation de 25% pour la pêche récréative ( en tout cas pas en période de reproduction).
    Precisons que la pèche de loisir s’est engagé depuis plusieurs saisons à une taille mini de 42 cm alors que la pêche pélagique s’autorise toujours des prises à 36 cm au grand désespoir des artisans pecheurs « les ligneurs » qui respectent eux aussi la période de reproduction.

    je suis un peu navré de voir que les positions d’EELV ressemblent à s’y méprendre aux propositions des lobbyes de la pêche industrielle ( blue fisch et similaires).

    laurent Dubost
    adhérents EELV ( membre du conseil maritime de façade NAMO et qui a du quitter une réunion suite aux menaces physiques du Pdt du Comité des pêches de Bretagne)

  2. Bonjour Monsieur,

    Merci de votre réaction.

    En ce qui concerne notre intervention sur le vœu, il faut la resituer dans son contexte. Nous avons reçu le mercredi pour le jeudi une proposition de vœu de l’UDI, en faveur du soutien aux pêcheurs pélagiques concernés par la décision de la Commission européenne. Ce vœu ne comportait aucune mention sur la situation grave de la ressource en bar, ni sur le manque de moyens scientifiques, ni sur le caractère discriminatoire de la mesure qui ne vise pas la pêche récréative (j’y reviens après).
    Comme l’écologie se préoccupe aussi de l’humain, et que quoi que l’on pense de la pêche pélagique, les personnes impactées par la mesure ont des visages et des familles, ce vœu nous semblait le bienvenu sur le principe d’une aide régionale. Par contre, nous ne pouvions voter un vœu faisant silence sur l’état de la ressource en bar. Nous avons donc fait des propositions d’amendement qui ont été acceptées. C’est ce processus que nous mettons en avant dans mon intervention. Et effectivement, dans le feu de l’action, nous avons omis de rappeler quelques basiques, qui pour nous était évidents. Nous aurions pu faire un pas en arrière et nous rendre compte que nous avions le nez dans le guidon. Le titre initial de ce billet pouvait aussi être mal interprété. Nous l’avons changé pour lever toute ambigüité.
    Notre position ne rejoint en rien celle des lobbies de la pêche industrielle, même si nous aurions dû, avec le recul dénoncer à nouveau les pratiques irresponsables et dévastatrices pour les écosystèmes marins. Car nous avons bien entendu en tête la position des experts d’EELV sur le sujet : renforcement de la sélectivité des techniques de pêche et moratoire sur les techniques les plus prédatrices, interdiction des pélagiques dans la zone des 12 milles, respect des repos biologiques, mise sous quotas de toutes les espèces pêchées et vendues, mise en place d’une politique communautaire de pêche responsable et durable… (cf. la fiche thématique produite par la commission nationale « Mer et Littoral » EELV : http://mer-littoral.eelv.fr/la-peche/).
    Ce que nous dénonçons en revanche c’est le caractère brutal de la décision, prise dans l’urgence, sous la pression des Anglais, sans accompagnement des pêcheurs concernés, et qui va mettre de fait des hommes et leurs familles en difficulté. Nous dénonçons également son caractère discriminatoire puisque pour le moment seule la pêche pélagique est concernée par cette mesure d’interdiction, alors que les pêches au chalut de fond, au filet ou à la ligne impactent elles aussi lourdement les ressources.
    Le chiffre de 25% des captures de bar par la pêche récréative est avancé par la Commission européenne (http://www.cpml50.fr/), sans préciser si c’est en période de reproduction. Le Parlement européen avance quant à lui le chiffre de 30% des captures professionnelles (http://www.europarl.europa.eu/RegData/etudes/STUD/2014/529083/IPOL_STU%282014%29529083_FR.pdf), mais les chiffres disponibles restent imprécis, provisoires et surtout les distributions des tailles de capture sont très mal cernées, d’où notre demande de disposer de davantage de moyens pour l’évaluation des ressources, afin de pouvoir mettre en place les mesures les mieux adaptées.

    Sur le caractère discriminatoire de la mesure, c’est un point soulevé par nos eurodéputés, que nous avons interrogés sur leur position. De leur point de vue, l’interdiction devaient concerner toutes les pêches. Mais les Anglais feraient un lobbying intense pour préserver la pêche récréative, beaucoup plus rémunératrice que les autres.
    Nous pouvons bien entendu nous rencontrer pour en parler, et encore mieux, organiser un temps d’échange sur le terrain. La pêche est un sujet que nous avons trop peu suivi durant ce mandat, et ce serait bien de préparer la suite.
    Sophie BRINGUY

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