BP 2014: Intervention de Sophie Bringuy sur Programme opérationnel FEDER-FSE 2014-2020 et SRI-SI

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Monsieur le président, Chères/Chers collègues,

Nous tenions au préalable à remercier les services de la Région pour le travail réalisé, en collaboration avec les services de l’Etat, et en lien avec Bruxelles, pour accompagner la construction du programme opérationnel FEDER – FSE et de la Stratégie recherche et innovation pour une spécialisation intelligente (SRI SI) qui nous sont présentés dans ce rapport.

Nous tenons aussi à saluer le choix politique qui a été fait, aujourd’hui, de soumettre ce rapport à l’assemblée plénière. En effet, nous sommes à ce jour une des seules Régions, à soumettre le contenu de la programmation à l’assemblée de manière transparente. Une initiative qui témoigne d’une volonté d’affirmer le rôle du politique dans cette nouvelle mission de gestion des fonds européens.

Nous nous sommes déjà exprimés lors du vote de transfert de gestion de ces fonds sur notre enthousiasme, en tant qu’européens/ennes convaincus, à participer à cette étape historique.

Pour cette nouvelle programmation, l’enveloppe dont disposerait la Région s’élève à 379,2 millions d’euros dont 305,5 millions d’euros de FEDER et 73,7 millions d’euros de FSE-volet formation. C’est un levier considérable pour le développement de notre territoire.

Le groupe EELV votera donc pour ce rapport et les documents structurants qu’il comporte. Il répond à bien des égards aux attentes des écologistes, et nous avons été en partie entendus.

Nous voterons pour ce rapport parce qu’il permettra d’accentuer notre soutien à la formation tout au long de la vie.

Nous voterons pour ce rapport parce qu’il marque notre ambition en matière de transition énergétique, en allant au-delà des recommandations de l’Union européenne de 20% du fonds fléché sur cet enjeu.

Nous voterons pour ce rapport parce qu’il prend pleinement en compte les priorités des écologistes que sont la biodiversité, la prévention et le développement de la culture du risque, les mobilités durables.

Nous voterons pour ce rapport parce qu’il intègre, par le biais de son volet territorial, les enjeux d’équilibre des territoires et n’oublie pas nos campagnes.

Nous voterons pour ce rapport parce qu’il soutient à travers la SRI-SI les Technologies Avancées de Production (TAP) visant notamment à réduire la consommation de ressources et permettant de diminuer la pénibilité de certains postes de travail pour les salariés, ou encore le développement des industries créatives et du design, essentielles pour repenser les fonctions des objets et des espaces et leurs utilisations.

Mais, vous le savez, Monsieur le président, nous avons hésité à voter ce rapport. Certains volets de la SRI SI suscitent chez nous de vives réserves.

Celui sur la santé d’abord où nous regrettons que la recherche et l’innovation en matière de prévention, de santé environnementale et de médecines alternatives ne soient pas intégrées.

Celui sur l’agriculture et l’alimentation ensuite. Nous regrettons que le volet dédié à l’alimentation et l’agro-alimentaire ne permette pas de prioriser clairement les fonds européens sur le financement d’actions d’innovation réelles, vers un nouveau modèle économique, et ce pour sortir de l’impasse de l’ultra-productivisme. Minimiser les coûts avec des investissements publics importants, à travers la modernisation des bâtiments d’élevage et industriels, n’est qu’un pansement. Et si innover c’est modifier les génomes des animaux ou des plantes (nouveaux OGM) pour utiliser moins d’intrants et d’antibiotiques, nous allons alors droit dans le mur. Il en va de même pour l’abattoir du futur.

Alors oui, nous voterons pour ce rapport. Mais ce vote « pour » ne vaut pas blanc-seing, et nous resterons attentifs aux projets qui nous seront soumis au fil de l’eau, comme vous le verrez lors de la présentation des rapports agricoles dans le tome développement économique.

Nous aussi comptons sur le caractère évolutif de la SRI-SI pour faire évoluer les points de désaccord au cours de la programmation.

Enfin, différents mots-clefs sont utilisés pour présenter ce rapport : croissance, compétitivité, innovation, excellence, emploi. Ce ne sont pas des finalités en soi. Le plus important c’est le vivre bien et le vivre ensemble. Certains éminents penseurs écrivent par exemple sur des modèles de civilisation sans emploi, basés sur le partage des tâches et des ressources. Nous savons que le modèle actuel tourne autour de ces mots-clefs. Mais il est possible de construire autrement. La notion de croissance est remise en cause par de nombreux économistes, dont un prix Nobel. Le Gouvernement envisage d’intégrer de nouveaux indicateurs de richesse dans le pilotage de ses politiques. Relativisons la notion de croissance, ne l’utilisons pas comme une formule incantatoire qui a réponse à tout.

Je vous remercie pour votre écoute,

Sophie BRINGUY

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