AGRICULTURE ET DEVELOPPEMENT ECONOMIQUE – SECHERESSE – BS 2011 : INTERVENTION DE CLAUDINE GOICHON

Intervention relative à l’amendement budgétaire au rapport 310, Agriculture et développement durable concernant la sécheresse, prononcée par Claudine Goichon, conseillère régionale, membre de la commission Aménagement du territoire et Environnement, le 30 juin 2011, lors de la séance plénière du Conseil Régional des Pays de la Loire consacrée au Budget Supplémentaire 2011.

 

Texte issu d’un travail collaboratif, avec la contribution de Sophie Bringuy et Christophe Dougé.

Monsieur le Président, mes chers collègues,

 

    Depuis des semaines, pas un journal télévisé sans aborder la détresse croissante des exploitants devant l’absence prolongée de pluie. Dommages, récoltes perdues et grande inquiétude sur la spéculation et l’épuisement des réserves de fourrage. Le gouvernement a dans la hâte dépêché le ministre de l’agriculture et l’alimentation en région pour verser de l’argent au pot. Le fond de calamité a été activé.

    La région des Pays de la Loire a souhaité mettre sa main à la pâte pour pallier le plus urgent : le manque de pailles et de fourrage. Nous proposons ainsi de mobiliser 1 000 000 euros en complément des mesures prises par le gouvernement pour financer le transport de ces fourrages. Il en va de la survie de nombreuses exploitations.

   

    Entendons-nous bien, il est tout à fait normal que dans l’urgence des mesures immédiates soient prises. Mais il nous faut également nous interroger sur le fond. Nous ne pouvons pas continuer à verser de l’argent public dans l’urgence sans réfléchir aux causes de cette nouvelle crise. Il est de notre responsabilité en tant qu’hommes et femmes politique de nous arrêter un instant et d’anticiper la reproduction probable de tels évènements. Car plus personne ne peut le nier : le changement climatique devient chaque année un peu plus une réalité.

 

    Nous ne pourrons pas continuellement passer de la pommade quand ça fait mal, soutenir un mode de production intensif et très gourmand en eau. Je ne peux qu’illustrer mon propos avec la situation particulièrement préoccupante en Vendée, où depuis des dizaines d’années, l’usage raisonné de l’eau n’a pas été privilégié. Le choix d’une agriculture intensive qui absorbe plus de 90 millions de mètre cube par an, a mis directement en péril les rivières et les milieux naturels (marais poitevin,…) et l’accès à l’eau potable des populations civiles. Car, rappelons-le, la Vendée doit prioritairement miser sur les économies d’eau dans tous les usages principalement pour l’irrigation agricole ; la sécurisation de ces besoins en eau potable par des interconnexions entre ses propres ressources et celle en provenance de la Loire.

 

    Il faut que nous nous tournions résolument vers une agriculture résiliente, c’est-à-dire adaptée aux conditions locales. Comme l’a expliqué ma collègue Sophie Bringuy précédemment, repenser notre système agricole actuel, c’est aussi produire des cultures et élever des races d’animaux adaptées au climat, régénérer les sols au lieu de les appauvrir à coups de pesticides et de tassement mécanique.

Il ne s’agit pas de nier le fait que les exploitations biologiques, elles aussi, ont été touchées par le manque de précipitations. Cependant, leurs sols plus riches et meubles permettent de mieux s’armer contre les aléas climatiques et surtout d’économiser notre ressource en eau. La recherche qui devra être menées est bien celle-là : chercher des semences paysannes et avoir des méthodes culturales, adaptées à nos milieux et notre climat, maintenant et demain. Les solutions nous les connaissons, à nous de les appliquer intelligemment, efficacement et durablement ! L’eau est un bien commun que nous devons gérer collectivement pour que chacun y ait accès

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