A la rencontre des agriculteurs bio en Pays de la Loire

Rencontre avec des agriculteurs Bio

Le jeudi 22 mars, les élu-e-s régionaux étaient invité-e-s à l’Assemblée Générale de la Coordination Agro-Biologique[1] des Pays de la Loire : une journée particulièrement riche en débats avec une question « comment atteindre 20% de la surface agricole en agriculture biologique d’ici 2020 ? ». Sophie BRINGUY, Christophe DOUGÉ et Joëlle REMOISSENET ont répondu présents et ont échangé avec les participant-e-s sur les moyens de mieux faire reconnaître l’agriculture biologique, notamment par les institutions (Chambre d’agriculture, au sein de l’Europe, dans les régions et dans les ministères…). Pourvoyeuse d’emplois, respectueuse de la santé et de l’environnement, respectueuse du bien-être des animaux, l’agriculture biologique est sans aucun doute aujourd’hui le moyen le plus efficace de répondre à la grave crise agricole que nous traversons dont les enjeux dépassent largement ce seul secteur.


 

Rencontre avec des agriculteurs BioMarc DUFUMIER [2], agronome, est très certainement l’un des meilleurs défenseurs de cette thèse. En s’appuyant sur des données scientifiques, il confirme que l’agroécologie, en mettant fin à une agriculture uniformisée sur le territoire national et à la spécialisation excessive de nos exploitations et de nos terres, remet en marche un processus naturel et vertueux d’intégration des intrants bénéfiques naturels (soleil, azote de l’air, CO2,…) et des déjections animales (principalement le fumier). En réintégrant de la diversité dans nos cultures (céréales, légumineuses, légumes…), en renouant avec le système de polyculture-élevage, on favorise une agriculture sans engrais de synthèse, sans avoir à utiliser ni OGM, ni pesticides. On lutte ainsi non seulement contre la pollution mais également contre les ravageurs. Et en plus, c’est moins cher ! Faire perdurer l’agriculture conventionnelle est un non-sens. Dans la Beauce, zone céréalière, les habitants sont privés d’eau potable et devront payer le double du prix pour les traitements anti-pesticides de leurs captages. En France, ce sont en tout 2 millions de personnes qui n’ont pas accès à l’eau potable pour cause de pollution agricole !

 

 

L’agriculture biologique favorise l’autonomie alimentaire et limite notre participation – via l’importation du soja sud-américain pour nourrir nos élevages – à l’empoisonnement des populations. Là-bas ce n’est pas seulement une question d’eau potable, ce sont des enfants qui meurent chaque année d’empoisonnement ou qui naissent avec de graves malformations (Organisation Mondiale de la Santé – décembre 2009).

 

La loi Grenelle 2 donne comme objectif d’atteindre d’ici 2020, 20% des SAU (surfaces agricoles utiles) en bio. La preuve que tout le monde a bien compris les enjeux. Mais hélas, les résistances sont très fortes et cet objectif ne sera pas atteint si nous ne mettons pas en place les mesures nécessaires. Terre de liens, la FNAB et Bio Consomma’acteurs proposent dans leur projet Osons la Bio ! 20 mesures et orientations à mettre en œuvre dès maintenant : souveraineté alimentaire, soutien clair et sans équivoque aux conversions, nouvelle politique foncière, circuits courts, recentration de la formation agricole sur l’agronomie, proposition d’un nouveau modèle alimentaire (avec moins de viande entre autres), 20% de bio dans les cantines, adaptation de la fiscalité…

 

Un projet que nous soutenons pleinement et que nous nous efforçons de défendre (lien vers billets restauration, interv Christophe, etc…) au sein de l’institution régionale.

 

[1] La CAB regroupe les Groupements Agro-Biologiques départementaux (GAB) qui eux-mêmes regroupent les agriculteurs bio au sein d’un réseau régional. Les CAB sont les organisations régionales de la Fédération Nationale des Agriculteurs Biologiques (FNAB).
[2] Marc Dufumier, Famine au Sud, malbouffe au Nord. Comment le bio peut nous sauver, Editions du Nil
Sources : étude UFC-Que Choisir réalisée, ville par ville, sur la base des chiffres de pollution de l’eau communiquées par le Ministère de la Santé. Six paramètres pris en compte : taux de pesticides, de nitrates, de sélénium, qualité bactériologique de l’eau, niveau de radioactivité et d’aluminium. Publication : mars 2012. Relevés réalisés sur le premier semestre 2009, l’année 2010 et le premier semestre 2011.

 

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→ Restauration collective : les élu-e-s écologistes se mobilisent
→ Catégorie Agriculture

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