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Budget prévisionnel 2015 – Liminaire

BP 15

Séance plénière du 18 décembre 2014

Liminaire Budget Prévisionnel 2015

Intervention de Jacques FERNIQUE

 

Monsieur le Président, chers collègues,

Il s’agit donc pour ces deux jours de travail de notre assemblée de calibrer et de financer les politiques régionales pour cette dernière année de mandat et pour sans doute l’ultime année de la Région Alsace. Deux de travail, je le souhaite et pas deux jours de piques, d’invectives, de brouhaha. L’écoute, le respect, le dialogue, la confrontation sans dérapage. Je pense que cela peut rester la marque de fabrique de notre Assemblée dans cet hémicycle Adrien ZELLER.

Un retour arrière sur les intentions et les enjeux de cette mandature nous signifie à tous, (quelle que soit notre place sur les bancs de cette assemblée), nous signifie nettement que le temps n’est vraiment pas aux discours de la facilité, que les blocages sont résistants et que personne ne peut estimer que c’est « mission accomplie » pour l’emploi, l’innovation et la formation ; vous le disiez il y a quatre ans, le 26 mars 2010 : « priorité de notre action ». Parmi les enjeux majeurs que vous aviez fixé ce jour-là, il y avait notre volonté partagée, bien sûr, de renforcement régional, d’une Alsace mise en cohésion et en ouverture avec le Rhin Supérieur, nous savons, et particulièrement aujourd’hui, combien elle a été, cette volonté, mise à mal par le ratage du 7 avril 2013, mise à mal par la conjugaison des conservatismes étroits, des déficits de vision de certains et de l’implacable blocage socialiste qui a actionné hier le dernier verrou parlementaire.

Je tiens à dire, M le Président, que les députés et sénateurs écologistes ont tout fait pour empêcher ce verrouillage. La grille de lecture droite-gauche de ce qui s’est passé serait une caricature.

Assurément, ce mandat aura été donc fortement impacté par les dégâts économiques et sociaux, par le resserrement des finances publiques, et surtout par l’aggravation surtout de la crise démocratique et du recul de la citoyenneté et du dialogue public. Et bien sûr, vient compléter ce tableau particulièrement problématique, le contexte actuel de protestation, de confusion et d’incompréhension qui traverse une Alsace confrontée à cette méga-région imposée d’en haut. Je crois que, à malmener ainsi la volonté des représentants élus des territoires, à malmener ainsi les aspirations citoyennes, c’est un climat délétère, protestataire, qu’on attise : ça n’est assurément pas les expressions politiques crédibles et constructives qui en tireront leur profit.

Donc l’ambiance n’est pas à la satisfaction, c’est le moins qu’on puisse dire, mais il agit pour nous, élus régionaux, de ne pas baisser les bras. Cette année 2015 doit être utile, elle doit être fructueuse pour basculer vers un autre modèle équilibré de développement porteur qui soit porteur de solutions. Donc le groupe écologiste considère votre proposition de budget 2015 au regard de ces solutions nécessaires : transition énergétique et écologique de l’économie, aménagement durable dans la solidarité des territoires, reconquête de la biodiversité et de ce que j’appellerai l’attractivité écologique, priorité à la formation, la culture, la créativité, l’ouverture européenne.

Tout au long de ces deux jours, les élus écologistes, apporteront leurs propositions, leurs appréciations et leurs critiques, comme nous l’avons fait en commissions tout au long de l’année, comme nous l’avons fait sans retenue dans la démarche Alsace 2030.

35 millions de recettes en moins, excusez du peu : l’exercice budgétaire a sans doute été le plus compliqué de tout le mandat. Maintenir un niveau consistant d’investissement sans faire monter l’endettement plus haut qu’il ne l’est et sans possibilité fiscale sérieuse : l’équation est complexe. Sur cette donne financière, personne n’a d’alternative facile.

C’est sur les contenus, sur l’action publique, sur les politiques, qu’il y a une alternative. Elle est écologiste et solidaire.

Il s’agit de renforcer notre capacité d’ingénierie pour tenir nos bonnes intentions d’aménagement équilibré et solidaire du territoire.

Miser sur le retour de la croissance, de la consommation et des marchés extérieurs n’a guère produit de résultats concrets. Le rôle des élus régionaux n’est pas d’attendre Godot. Par contre, nous pouvons actionner les vrais leviers d’une économie solidaire, de partage de l’emploi, fondée sur la qualification, la formation, les circuits courts, l’économie de foncier, l’intégration dynamique dans le Rhin supérieur, la sobriété énergétique : une économie circulaire qui ne brûle pas ses ressources. Voilà à nos yeux les vrais axes de revitalisation économique de notre région. Ils ne se dégagent pas, ces axes, avec une vraie clarté du SRDEII. Le schéma conducteur de la transformation de l’économie régionale, nous pensons qu’il n’est pas encore abouti. Quand d’ailleurs, lors de la très intéressante séance du Conseil Ecomique et Social d’Alsace, le CESER, on se rend compte que sur le SRDEII ni la CGT ni le Medef n’y trouvent rien à redire, on se dit que c’est peut être parce qu’il y a encore un net effort à fournir pour sortir de l’inertie. Que l’Alsace soit en mouvement, c’est ce que nous souhaitons pour 2015.