Accueil L’action des écologistes au Conseil Région – Bilan du mandat 2010-2015 S’épanouir, s’ouvrir Culture, sport et coopération internationale

Culture, sport et coopération internationale

Ne pas réduire l'Alsace à une carte postale

La culture n’est la compétence exclusive d’aucun niveau de collectivités : chacun subventionne un peu, de façon plus ou moins coordonnée, au mieux de façon structurante. Les écologistes interviennent pour renforcer ce caractère constructif d’autant plus nécessaire que l’identité alsacienne n’est pas qu’un patrimoine à conserver mais un creuset culturel ouvert et vivant. Comme le répète Andrée Buchmann, « notre colonne vertébrale est tri-bilingue et notre chair multiculturelle ». Pour Djamila Sonzogni, « il n’y a pas d’un côté la culture et de l’autre la culture alsacienne : il y a la culture en Alsace ». Les apports des Alsaciens récents sont les éléments dynamiques de notre tissu culturel.

Les écologistes ont pesé pour une présence plus forte de l’Alsace au festival d’Avignon, c’est essentiel pour renforcer toute l’année l’activité de nos troupes. Avec Djamila Sonzogni, ils avaient obtenu lors du mandat précédent un dispositif d’aide aux musiques actuelles et au spectacle vivant : ces dynamiques n’ont pas toujours gardé la même vitalité. Nous avons pesé pour l'abandon du conditionnement mécanique des aides régionales aux aides du bloc communal : il n’est pas bon qu’un élu local puisse avoir une sorte de véto sur la culture. Les bonnes politiques régionales de soutien à la création culturelle, à l’édition et à la culture vivante ont eu notre aval. Nous avons sans relâche insisté pour que les refus de subvention soient présentés et expliqués en transparence aux élus, qu’on ne se borne pas à leur faire valider les seules acceptations.

Summerlied

 

Bilinguisme : un axe fort de l'action culturelle

C’est à partir d’une proposition portée par le groupe écologiste en 1986 que l’ORBI (Office Régional du Bilinguisme) avait été mis en place. Mais la période 1998-2004 avait vu la refonte de l’ORBI en OLCA (Office pour la Langue et la Culture d’Alsace) qui n’avait plus pour mission que l’alsacien. C’était une régression, comme le dit Andrée Buchmann puisqu’un « dialecte coupé de sa langue de référence ne peut pas s’épanouir ». Depuis le tir a été corrigé, l’OLCA a été rétabli dans sa mission de promotion de la langue régionale dans sa complète acception : la langue allemande dans sa forme dialectale (alémanique et francique parlés en Alsace et en Moselle) et sa forme standard (le « hochdeutsch »).
Le groupe écologiste s’est impliqué pour la réussite des assises régionales du bilinguisme. Il a fallu intervenir pour qu’elles ne procèdent pas d’une conception étriquée de la concertation et de la diversité alsacienne.

L'enjeu du bilinguisme scolaire

En Alsace, il s’appuie sur une convention signée en 2007 entre la Région, la Préfecture, les deux départements ainsi que l’Académie de Strasbourg. Les classes bilingues paritaires ont été mises en place notamment à l'initiative des élus écologistes du Conseil régional dès 1992. En maternelle et primaire le nombre d’élèves est ainsi passé, depuis 2007, de 14000 à 25000 soit 12% des élèves. Mais après c’est l’effondrement : plus que 4% en collège et 2% en lycée… Cette convention est insuffisante, en retrait sur la précédente qui elle-même n’avait pas atteint ses objectifs. L’absence de CAPES bivalent entraîne un goulot d’étranglement pour l’enseignement bilingue après le primaire. A ceux qui critiquent les classes bilingues comme des classes d’élites, nous répondons que le développement de ces classes se fait au bénéfice des enfants d’origines et de milieux sociaux très divers. En 2011, lorsque le Rectorat a voulu réduire la part de l’Allemand dans le bilingue, nous avons contribué à une réponse forte de la région. Andrée Buchmann l’explique : « Un enseignement bilingue paritaire tient de l'indispensable nécessité, pour des raisons historiques, culturelles, sociales, économiques ».

 

La politique sportive sort rénovée de ce mandat 2010-2015

En concertation avec les acteurs concernés, « nous avons pesé pour mieux orienter la politique régionale en faveur du sport collectif et individuel de haut niveau, soutenir les démarches d’excellence pour assurer le développement et la pérennité des structures sportives » souligne Jean-Marc Riebel. Il rappelle que la Région est compétente pour le sport de haut niveau, les ligues et les manifestations d'envergure nationale et régionale. Pour le sport professionnel, la Région devrait devenir un facilitateur de partenariats privés plutôt qu’un financeur. C’est pourquoi nous avons voté contre l’aide de 600.000 € au Racing. Les axes forts de cette politique ont été travaillés dans un bel esprit collectif. Les écologistes ont pris une part remarquable. Parmi les avancées : soutien aux parcours d’excellence, prise en compte de l’aléa « blessure » (notamment pour les espoirs régionaux), favoriser la double intelligence sportive et de formation professionnelle, structuration des clubs qui ont des stratégies d'excellence (en termes d'encadrement et de formation à l'arbitrage), reconversion des sportifs, conditionnalité des aides (critères sociaux, formation des cadres, accès à la pratique féminine ou handisport et implication dans le bassin de vie). Pour les manifestations sportives d'enver-gure, nous avons incité à des démarches éco-responsables.

kayak-ball

 

Coopération transfrontalière et décentralisée

En ce qui concerne la coopération transfrontalière et décentralisée, nous déplorons un budget en deçà de la volonté affirmée de faire émerger la région trinationale du Rhin Supérieur. Par notre implication au sein du Conseil Rhénan et notre coopération avec les élus écologistes en Allemagne et en Suisse, nous participons activement à « l’invention d’un destin politique et démocratique pour le Rhin supérieur (Bâle-ville et campagne, Pays de Bade, Sud Palatinat, Alsace) non seulement pour coopérer mais pour construire ensemble » comme l’explique bien Andrée Buchmann. Il s’agit de promouvoir l’ancrage rhénan, euro-péen et international de l’Alsace : ce sera notre marqueur dans la perspective de la grande région comme nous avons auparavant défendu « un Conseil Unique ouvert dans une perspective rhénane ».

En matière de coopération décentralisée, nous avons soutenu le choix de définir de nouveaux critères d’intervention en concertation avec les principaux organismes ac-compagnant les actions de solidarité internationale. « Nous souhaitons ainsi avoir des actions plus ciblées et efficaces », explique Djamila Sonzogni. Le soutien à l’Institut Régional de Coopération au Développement reste également central en tant que source d’expertise pour toutes les collectivités d’Alsace.

marathon eurodistrict

Enfin, la Région est maintenant chargée de la gestion de 360 millions de fonds européens. Dans la mesure où une grande partie de ces fonds est fléchée par l’Etat, nous avons encouragé la majorité à utiliser intelligemment les marges de manœuvres disponibles pour être mieux au service des territoires. Nous regrettons que les élus n’aient jamais pu véritablement débattre de ces orientations. Comme le souligne Jean-Marc Riebel, « les fonds européens sont une source de financement essentielle. Il s’agit d’un enjeu démocratique que de permettre le débat sur leur utilisation pour des projets de territoire innovants ».