De retour au Portugal

Après Setubal et Lisbonne, je suis allé à la rencontre des Français de Porto et du Nord du Portugal.

Des enseignants du lycée ont partagé avec moi un pic-nic citoyen. Ils semblaient plutôt satisfaits que leur lycée soit en pleine croissance.  Le Portugal se présente comme un pays qui semble sortir de la crise par le haut, grâce à un gouvernement de coalition qui a mis un terme à l’austérité, comme je le souhaite pour la France et comme le rappelle mon économiste préféré Romaric Godin article  -> https://lemouvementreel.com/2017/04/07/le-portugal-modele-pour-la-gauche-europeenne/

J’ai pu aussi rencontrer leur consul honoraire, entrepreneur et entreprenant, dévoué aux tâches difficiles qui s’accumulent depuis la fermeture (une de plus) du consulat de Porto en 2015, à l’encontre de toutes les promesses passées en 2012 pour relancer les services.

 

3300 Français-es en Andorre et fiers de l’être

On cultive souvent par méconnaissance des clichés sur Andorre, ce petit pays où vivent plus de 3300 Francais en parfaite harmonie avec les Andorrans et les migrants venus principalement d’Espagne et du Portugal.

(Photo : discours du Syndic General Vicenç Mateu Zamora)

J’ai été invité à participer aux festivités de la Fête Nationale le 14 mars par mon collègue conseiller consulaire Philippe Noël, président de l’association Français du Monde et directeur de la dynamique école de Canilo, perchée a plus de 1500m. Homme de multiples engagements, Philippe m’a accueilli comme un ami, soucieux de me montrer toute la richesse et les attentes de nos compatriotes établis dans la principauté.

Parmi ces Français, beaucoup d’actifs qui jouent un rôle central dans la société andorrane comme ces centaines d’enseignants et de personnels des établissements scolaires qui assurent un tiers de l’enseignement public andorran pris en charge par la France. Ainsi, 1 enfant sur 3 est scolarisé dans le système français, souvent très apprécié car plus ouvert et demandant moins de frais. Malgré ce dynamisme qui permet d’attirer de plus en plus d’Andorrans dans les universités françaises, malgré les 3 millions de touristes français qui passent par ici tous les ans, malgré l’imbrication de nos histoires et de nos institutions où le President français exerce la co-principauté, même ici notre pays est en retrait.

Pour des économies de bout de chandelle, à la sauvette et en fin de quinquennat, la France annonce la fermeture de son Consulat en septembre et la suppression de deux postes d’agents, comme c’est le cas dans des dizaines de pays dans le monde. Avec 5 autres conseillers consulaires progressistes et écologistes de notre circonscription, nous avons dénoncé dans une lettre au Ministre des Affaires étrangères cette situation. Il y a aussi un manque à gagner dans le scolaire où le mécontentement gronde, les crédits pédagogiques, les moyens constants alors que les effectifs s’accroissent, menacent la qualité de l’enseignement offerts dans le système français. Comme en Espagne et au Portugal, la “priorité éducation” promise par le gouvernement s’est arrêtée aux frontières et n’a pas bénéficié aux jeunes Français résidant hors de France. Quelle déception après tant de promesses que la politique française se soit inscrite dans la continuité de celle de Nicolas Sarkozy plutôt que de la remettre en cause. En Andorre aussi, on réclame un député de terrain à l’écoute des gens et de leurs projets.

Lisbonne, fédérer l’innovation dans la péninsule et les îles

J’ai eu la chance d’être invité par un ami à rencontrer des startupers de Lisbonne, des entrepreneurs Français-es installé-es au Portugal qui cherchent à fédérer dans leur association, les frenchupers, ceux qui comme eux inventent le monde de demain.

On se dit qu’il y aurait tant à faire sur le terrain avec les équipes d’un parlementaire motivé et qui pourrait venir en aide aux différents réseaux d’entraide et de networking des TPE/PME (chambres de Commerce, Franc-Risqueurs, La Peña, acteurs isolés).

On prend conscience sur le terrain par ailleurs que la capitale Lisboète sort de difficiles années de crise et redevient attractive, même s’il reste beaucoup à faire et que la tâche est rude pour la coalition rose, rouge, verte au pouvoir et qui a bien commencé.

En repensant à nos entrepreneurs, un député de terrain au service des acteurs français et francophones, pourrait user de sa capacité à ouvrir des portes dans nos pays d’accueil, à inviter élus et associations à réunir les énergies dans toute la péninsule. Il pourrait permettre de créer des synergies transfrontalières méditerranéennes et lancer un forum, un réseau de la frenchtech et des initiatives innovantes.

Car c’est justement ce dont ont le plus besoin les pays du Sud de l’Europe, d’un changement de modèle productif qui favorise l’emploi innovant (et vert!) plutôt que de tabler seulement sur le secteur des services low cost et le BTP. J’ai parcouru récemment un ouvrage passionnant sur la révolution technologique en Israël (« Start-up Nation ») et l’on voit bien que beaucoup des facteurs qui ont permis ce décollage dans un petit pays au climat aride et sans ressources particulières sont présents en Espagne, Portugal, en Andorre ou Monaco.

Le député de circonscription, en synergie avec les acteurs de terrain et  les institutions diplomatiques françaises ou du pays d’accueil, pourrait justement être un acteur central dans la stimulation de l’énergie innovante de ces TPE/PME françaises à l’étranger.