Evidemment, il faut se réjouir de voir le pire évité. La Grèce n’est pas, à cette heure, expulsée de l’euro. Un « Grexit » aurait porté avec lui des risques, pour la Grèce comme pour l’Europe, dont personne ne pouvait dire avec certitude qu’on pouvait les maîtriser.
Evidemment, il faut se féliciter de la détermination du Président de la République François Hollande, dont l’action a clairement pesé en faveur d’une solution de compromis qui, si elle ne résoud pas tout, permet au moins de ne pas aggraver dès maintenant les problèmes.
Evidemment, si l’on tient compte, et il le faut nécessairement, de l’ensemble des éléments de contexte – en particulier la réalité de la situation grecque et la force de l’intransigeance des libéraux allemands et de leurs alliés – il était difficile d’espérer mieux que cet accord.
Mais, et ce mais est immense, il suffit de lire le texte de l’accord conclu pour être effrayé de son contenu. De quoi s’agit-il, sinon d’une mise sous tutelle d’un Etat membre de l’Union européenne et de la mise entre parenthèses de son droit à la démocratie ? Le texte impose notamment au gouvernement grec l’humiliation non seulement de revenir sur les mesures qu’il a déjà votées, mais par surcroît de soumettre à l’examen de la Troïka – Commission européenne, BCE et FMI – toute nouvelle mesure législative avant même de consulter son propre Parlement et ses propres électeurs. L’Histoire retiendra que, ce lundi 13 juillet, l’Europe a interdit le plein exercice de la démocratie et de la souveraineté à l’un de ses Etats membres.
En cela, cet accord est une immense erreur historique, qui devrait inquiéter toutes celles et ceux qui veulent construire un projet européen de paix, de solidarité et de justice.