Tourisme et Langues régionales

En s’ancrant dans l’identité forte des pays occitan et catalan, la Région peut initier une politique de développement touristique dynamique et cohérente.

Le tourisme est devenu un secteur économique majeur en Languedoc-Roussillon comme en Midi-Pyrénées. Pourtant il est mal exploité car il s’est développé sans véritable ligne directrice. Or, le tourisme fait partie des compétences de la Région, et c’est à elle qu’il revient d’impulser une véritable dynamique, et de faire des propositions à la fois innovantes, fédérantes et gagnantes.

Un grand nombre de touristes sont à la recherche d’une identité forte sur leur lieu de séjour : les basques et les bretons ont bien compris que la signalétique bilingue, les produits estampillés Breizh ou Euskadi, les bagads et la pelote basque, loin d’être un repoussoir, avaient au contraire un fort pouvoir d’attraction. Partant de ce constat, la Région doit s’appuyer sur la richesse du patrimoine occitan ou catalan pour développer une politique touristique faisant sens :

– intensification de la signalétique bilingue,
– brochures et panneaux explicatifs multilingues incluant systématiquement l’occitan et le catalan,
– unification des labels Sud-Ouest et Sud de France visant à donner plus de visibilité à l’identité culturelle,
– formation des personnels d’accueil des Offices de Tourisme en langue régionale,
– établissement d’une charte visant à fédérer les structures d’hébergement (hôtels, campings, chambres d’hôtes, fermes-auberges, restaurants, etc) autour de la mise en valeur de l’identité et de la langue occitane ou catalane,
– quotas de productions en langue occitane ou catalane imposés dans toutes les manifestations culturelles subventionnées par la Région (festivals par exemple),
– formation, dans les métiers du tourisme, mettant l’accent sur l’histoire et la culture occitane ou catalane.

En d’autres mots, rendons à notre région son identité et sa dignité pour en faire, bien mieux qu’un bronze-cul, une destination de qualité et d’enrichissement mutuel.

5 réponses à “Tourisme et Langues régionales”

  1. Bonjour
    Il me semble totalement absurde de demander des quotas de production en langue occitane ou catalane dans les manifestations culturelles subventionnés. Imaginons par exemple le festival de théâtre amateur de Narbonne qui existe depuis des années, il serait obligé de sélectionner à chaque édition une ou deux troupes jouant en occitan en fonction de l’importance du quotas imposé. Ça ne tient pas debout. Autre exemple Sonorités, le festival de poésie sonore, où trouvera-t’il les artistes occitans pratiquant cette forme dans leur langue ?

    • Adissiatz, pour Info, il y a plusieurs troupes de théâtre occitan ( avec plein de registres différents et pour tous les publics), et la poésie sonore se pratique aussi en occitan, tout comme le slam par exemple…par ailleurs, tous les styles de musique sont représentés dans la musique occitane, du ska au rock en passant par le heavy métal ( Sonoloco fait la une de la presse spécialisée outre- Manche mais reste ostracisé chez nous…) : pourquoi, et au nom de quel jacobinisme archaïque, n’auraient – ils pas la possibilité de se faire connaître ici ? La France protège sa culture et ses artistes en imposant des quotas, pourquoi ne pourrions – nous pas envisager de faire de même ?

  2. la diversité géographique en constante évolution a façonné les us et coutumes, en rétroaction, des populations nomades et sédentarisées. La nécessité de gérer la concentration humaine a conduit les humains à se reconnaitre par des références territoriales et linguistiques. Pourtant depuis des siècles les langues ne cessent d’évoluer en raison de l’ouverture des contrées du monde à des populations qui circulent en guerroyant ou en commerçant créant des syncrétismes linguistiques qui aboutissent à facilité la communication entre les hommes. C’est un processus lent que la technologie d’aujourd’hui accélère bien qu’une partie des populations restent attachés à leurs langues natales qui servent de référence identitaire et représente de ce fait un frein à l’évolution d’une langue universelle tout en étant une source d’incompréhension voir plus.
    Si actuellement les langues vernaculaires trouvent un regain d’intérêt, elles sont condamnées à s’amenuiser voire disparaitre. La recherche d’une identité ne doit pas conduire à l’exclusion des autres ce qui est trop souvent le cas. je pense qu’il ne faut pas mélanger la traçabilité de nos origines qui ce sont établie par ce que j’appelle la « géohistorique », une rétroaction entre l’humain et son environnement dont effectivement nous pouvons marquer les spécificités autour de nos us et coutumes, sans pour autant contraindre à une obligation. imaginé un instant que les hommes de Cro-Magnon aient voulu perpétuer leur langage par une obligation.
    nous ne parlerions pas français. la nécessité de communiquer doit primer sur le particularisme folklorique, et se forger une identité en utilisant le langage est réducteur nous vivons cela avec la construction de l’Europe.
    Cela n’empêche pas dans le cadre culturel de puiser dans le passé ce qui enrichissait la communication.

  3. Je constate que la revendication pour une expression réelle et non intellectuelle et purement spéculative d’une langue régionale (occitane et catalane) dans la nouvelle région est clivante, y compris au sein des usagers du projetencommun. EELV est sans nul conteste le parti politique le « mieux disant » parmi les partis français (hormis les régionalistes) dans la reconnaissance des langues, cultures et identités régionales. Le brassage des populations a accentué le recul des pratiques régionales programmé et orchestré par le jacobinisme, en effet catalans et occitans « de souche » sont minoritaires dans leur territoire « historique » respectif. Il faut donc beaucoup de pédagogie et d’ouverture d’esprit pour faire accepter le respect puis la présence du catalan et de l’occitan dans l’espace public qui ne viendront pas se substituer au français ni à aucune autre langue mais en complément. En matière touristique et dans d’autres domaines, l’expression régionale dans toutes ses acceptions ne retranche rien mais devient une plus-value. Les bretons, basques, corses et alsaciens l’ont mieux compris et en retirent avantage. Emboîtons leur le pas , sans fantasmes et sans céder au folklore.
    La ratification de la Charte européenne des langues minoritaires, soutenue depuis toujours par EELV et actuellement proposée par Hollande et Taubira est une des conditions pour légitimer cette revendication démocratique et un point de départ.

  4. Il ne faut pas oublier qu’une partie des militants occitans sont nationalistes, et refusent le bilinguisme au nom de la « guerre des langues » contre la colonisation française.
    Ces débats exclusivement politiques et de rapport de force stérilisent la création occitane.
    Le théâtre est exangue, il n’y a pas de cinéma, aucun art plastique , seules la chanson (sous toutes ses formes) et la littérature (là aussi sous toutes ses formes) existent pour de bon.
    La recherche historique et en sciences humaines a cédé le pas devant des reconstructions fantaisistes ou des opinions. Ce n’est pas une très bonne chose. Du coup, alors que l’Occitan a une très forte côte de sympathie, il n’apparait que très flou dans la tête des gens, une espèce de nostalgie.
    Et je vous dis pas quand, comme le préconisent les nationalistes, on dira aux francophones languedociens qu’il faut qu’ils parlent occitan, le rejet que ça suscitera.
    Ce type de position de combat dans un rapport de force de 1 contre 100 est perdu d’avance, politiquement et affectivement.
    Par ailleurs, la Charte a peu de chance de recueillir les 2/3 au Parlement, et très nombreux sont les « occitans » qui ne la pleureront pas : ils craignent, à juste titre, qu’une fois la Charte ratifiée, la conclusion soit : « Vous avez eu la Charte, que voulez vous de plus? »
    Le combat occitan devra être un mélange de bi-linguisme et bi-culturalisme et de fermeté pour « ne pas lacher le morceau ».

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Les pages de consensus

Notre démarche

La crise majeure – sociale, environnementale, économique, culturelle, démocratique – que traversent nos sociétés appelle sans délai de notre part une réponse politique nouvelle seule à même de rompre la spirale de désespérance qui fait le lit d’une extrême-droite plus dangereuse que jamais.

Ce sursaut ne viendra pas des partis de la gauche gouvernementale qui ont montré leur incapacité à sortir du modèle libéral et productiviste, et dont le bilan est extrêmement décevant.

Notre région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, résolument ancrée à gauche, offre une opportunité rare - et peut-être historique - de modifier profondément la donne lors des élections régionales de décembre 2015, offrant alors - par la force de l’exemple - un puissant levier de régénération politique à l’échelle du pays.

Le discrédit frappe largement les formations politiques et s’exprime au travers de la montée de l’abstention. Pourtant l’attente confuse mais palpable d’un nouveau modèle d’implication civique et politique (qui se cristallise avec force sur certaines luttes), et l’exemple de mouvements populaires dans des pays voisins (même si ces mouvements sont issus d’une réalité sociétale bien différente de la nôtre) appellent à ré-interroger profondément la façon d’envisager une échéance électorale mais aussi ce que nous souhaitons faire au-delà d’un simple scrutin.

La construction d’une dynamique citoyenne autour d’une proposition et d’une méthode politique nouvelle (programme, valeurs, méthodes, représentation…) ne doit pas rester un vain mot d’ordre, mais doit se traduire par la mise en place d’outils participatifs concrets, en rupture avec l’offre traditionnelle qui a échoué. Plusieurs initiatives, affirmant une même volonté de rassemblement politique large au service d’une mise en mouvement citoyenne, ont vu le jour dans notre région. Nous mettons aujourd’hui à disposition, pour contribuer à leur convergence, un outil participatif d’échange programmatique que nous avons choisi de nommer « Le projet en commun ». Cette plateforme doit permettre à chacun-e non pas simplement d’observer, mais d’agir, en toute transparence dans un cadre souple et efficient où chacun-e doit se sentir responsable et se porter garant-e de l’objectif.

Le projet solidaire que nous voulons bâtir n’est pas celui d’un simple cartel d’organisations ou d’un rassemblement d’élu-e-s qui se substitueraient à une dynamique citoyenne. Nous voulons permettre un vrai débat de fond, en confrontant sereinement les idées, pour co-élaborer un projet commun à même de répondre aux urgences sociales, environnementales et démocratiques autour de pratiques nouvelles basées sur des valeurs humanistes.

C’est la force et la cohérence de ce projet qui sera le levier de l’espoir.

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