« En Languedoc-Roussillon, l’artificialisation des sols concernerait environ 830 ha par an, ce qui représente 2 ha par jour, soit 4 terrains de football.
Les terres agricoles sont les premières touchées par ce phénomène. Dans l’Hérault, 51 % des terres à fort potentiel agronomique ont été artificialisés entre 1997 et 2009».(Enquête publique SRCE Languedoc Roussillon – résumé non technique- p.2)
Il est donc de la pleine responsabilité des collectivités territoriales de garantir la sauvegarde de ce patrimoine et par là de contribuer à la sécurité alimentaire de notre pays.
Du fait des menaces que font peser, à l’horizon de quelques décennies, l’épuisement des ressources et l’instabilité globale (marchés agricoles, climat, géopolitique) ce concept de sécurité alimentaire refait surface en France. Selon les économistes classiques, les mécanismes du libre-échange sont censés nous prémunir de ces risques. Pourquoi produire chez nous ce qui sera produit pour moins cher ailleurs ? et bien pour limiter les risques, CHOISIR ce nous mangeons, maintenir des espaces ouverts dans nos paysages, préserver notre biodiversité et éventuellement des emplois.
Prévus dans la loi d’avenir pour l’agriculture, l’alimentation et la forêt du 13 octobre 2014 (Art 39), les projets alimentaires territoriaux seront élaborés de manière concertée à l’initiative de l’ensemble des acteurs d’un territoire. Ils s’appuient sur un diagnostic partagé faisant un état des lieux de la production agricole locale et du besoin alimentaire exprimé au niveau d’un bassin de vie ou de consommation, aussi bien en termes de consommation individuelle que de restauration collective.
Des initiatives de création d’espaces agricoles communaux en vue de fournir la restauration collective locale en produits de qualité ont émergé ici et là en Région, la petite commune de Barjac (30) ayant ouvert la voie. Des producteurs se sont regroupés au niveau de petites régions afin d’offrir des produits de qualité aux établissements locaux de restauration demandeurs de gros volumes (dans le Haut Languedoc par exemple).
Il faut passer à la vitesse supérieure.
Aujourd’hui en matière de relocalisation économique et des circuits courts , il y a beaucoup de discours et peu d’actes. Il faut encadrer ces démarches par des chartes de qualité et la Région pourrait subventionner des projets comme la création d’une légumerie à destination de la restauration collective c’est à dire donner une véritable dynamique dans le temps à l’agriculture locale et bio. De plus, pour mettre fin à l’étalement urbain, il faut que les collectivités travaillent sur des PLUI cohérents mais soumis à des schémas régionaux qui fassent véritablement respecter les trames vertes et bleus.
Nous avons la chance de disposer en Languedoc-Roussillon d’équipes de recherche Inra (Montepllier)qui travaillent très concrètement sur les systèmes alimentaires territoriaux, y compris avec des acteurs de terrain, tels des agriculteurs, des banques alimentaires, des populations précaires…
Notamment une femme, Dominique Paturel. Et un chercheur du nom de Jean-Louis Rastoin; Ils détectent des initiatives, les analysent, en accompagnent certaines;
Une région est à même de pousser ces initiatives à travers sa politique de recherche, entre autres.