· Refuser les politiques visant la concentration de l’offre hospitalière dans des grands hôpitaux mastodontes et défendre au contraire une carte hospitalière permettant l’accessibilité à des hôpitaux de proximité dans tous les territoires.
· Soutenir le développement des centres de santé et non les maisons de santé, pour qu’enfin on passe d’une logique des soins (tarification à l’activité) à une logique de santé (prévention, suivi, accès aux droits…).
· Favoriser la santé environnementale, garantir la pérennité des observatoires avec contrôle citoyen – qu’il s’agisse de la pollution de l’air, de l’eau, des terres, des questions d’amiante, de pesticides, etc. – et services publics de laboratoire au service
de la santé environnementale, application du principe de précaution sur les antennes relais, etc.
« La planification de l’offre de soin » est un barbarisme qui ne tient compte ni de l’humain, ni du soignant, ni du soigné. Elle repose autant sur une vision technocratique des personnels des agences de santé que sur la défense d’intérêts ou politiques (au mieux) ou financiers (au pire). Et cette offre de soins concerne autant le secteur hospitalier, le secteur hospitalier à but lucratif (les cliniques) que le secteur dit ambulatoire (les soignants libéraux installés en cabinets privés). Elle oublie le plus souvent les autres formes d’exercices (mutualistes, PMI, …) et ne s’intéresse quasi jamais à la médecine préventive. Seule la médecine curative trouve grâce et … Financement. Et tout le monde sait la difficulté qui existe pour échapper au déserts médicaux (même en milieu urbain pour l’accès à certaines spécialités). Si la politique du Conseil Régional ne peut pas aujourd’hui s’opposer à la politique nationale de santé, relayée par les agences régionales, elle doit se construire sur un mode incitatif vis à vis des professionnels de santé en construisant des contrats locaux de santé qui pourraient se développer au niveau d’un territoire (intercommunalité ?) avec des professionnels libéraux et des soignants en formation de toutes les activités (par exemples, médicales, pharmaceutiques, odontologiques, infirmiers, kinésithérapie, sages-femmes, orthophonie, podologie, ambulanciers, …) qui construiraient un projet local de santé sur le territoire, en connexion avec une structure hospitalière (si pertinent). Ce projet serait étudié, financé en partie par le CR s’il était retenu. Une évaluation professionnelle et politique serait nécessaire régulièrement.
En matière de santé, l’Etat a gardé la main via les ARS, en raison d’abord des formidables enjeux économiques. Ce faisant, notre bonne technocratie a imaginé une pseudo « démocratie sanitaire » en multipliant des instances de concertation qui ne concertent rien du tout vu que ceux qui y participent n’ont ni les connaissances ni le temps (ni la légitimité) pour développer une véritable réflexion alternative. On pourrait imaginer aller plus loin en confiant aux Conseils régionaux la responsabilité en matière de santé. Mais cela poserait la question du financement. Donc, compétences limitées pour la région. Mais il n’est pas interdit d’investir un peu le champ d’autant que l’Etat recherche des financements. Je rejoins l’idée de la 1ère contribution : il faut travailler avec les professionnels sur le terrain pour imaginer une autre approche de la santé. Et pour cela, les zones en voie de désertification médicale sont paradoxalement une formidable opportunité. Avec l’ARS et l’Assurance Maladie, il est facile de les recenser. Comme c’est la panique, tout le monde fait assez rapidement preuve de bonne volonté et de pragmatisme. Ce qui signifie que les blocages syndicaux sautent et qu’on peut réellement organiser des soins coordonnés entre professionnels sous l’autorité d’un médecin généraliste. Ces maisons de santé associés à des réseaux de soins comme celui de la Haute-Vallée dans l’Aude défrichent l’avenir. il faut donc prioritairement investir ces zones là pour répondre à un besoin et faire oeuvre pédagogique. Enfin, et sur un point complémentaire que j’ai déjà eu l’occasion d’aborder sur une de mes interventions sous le thème politique préventive, il serait opportun que la région émette un avis sanitaire et environnementale sur toutes ses décisions et celles des Préfets. On sait bien en effet que les déterminants de la santé prennent leur source dans de multiples règlements et normes (produits phyto-sanitaire par exemple) qui échappent justement aux compétences du ministère de la Santé. Il va de soi que ces avis devraient être largement publiés afin de sensibiliser la population.