Entre déplacements obligés et déplacements choisis, il convient de repenser notre mobilité dans l’espace et le temps. Avec la réforme territoriale (loi NOTRe), l’institution régionale est confortée dans ses compétences en terme de planification, de programmation des équipements et d’aménagement du territoire. La Région devient chef de file sur la totalité des transports.
Outre la participation au financement des infrastructures, comme la construction de nouvelles lignes de TGV (qui pose souvent la question de la consultation des usagers et du manque de réflexion collective et citoyenne dans leur élaboration), la gestion des transports régionaux de voyageurs ferroviaires (réseau des trains express régionaux, TER) ou des transports publics interurbains peut permettre la mise en place d’un modèle de développement économique et social adapté à l’espace et au temps.
S’il est vrai que la région Midi-Pyrénées / Languedoc Roussillon ne déroge pas à la règle et qu’elle s’est fortement urbanisée autour de Toulouse et Montpellier ; de la portée grandissante de l’individualisme à l’anarchie des solutions mises à disposition (et donc des choix de chacun !), en passant par le classique « Métro, Boulot, Dodo », les citoyen-ne-s ont eu tendance à oublier l’impact des modes de transports sur leur environnement proche. Cela est sans aucun doute dû au fait que notre société est intégralement tournée vers le travail.
Même si de plus en plus, nous nous identifions aux valeurs de simplicité et de durabilité et que la mobilité douce gagne du terrain – 37 % des Français déclarent utiliser moins souvent leur voiture que six mois auparavant au profit des transports en commun et de la marche à pied – cette mouvance choisie pourrait se développer plus encore par la mise en place de conceptions différentes de notre organisation quotidienne.
Pour ce faire, il faut réussir à s’adapter en prenant réellement en compte les réalités de notre société (emplois du temps saturés, vieillissement de la population, progression du nombre de familles recomposées et monoparentales, zones rurales en voie de désertification de plus en plus isolées…) afin de rationaliser les trajets en développant davantage les transports en commun. Outre la facilitation de la mobilité, nous voulons lutter contre la pollution en limitant l’usage de la voiture et en imaginant encore plus d’intermodalité, d’autopartage et de covoiturage.
Bus, cars, trams, métro, trains sont moins chers qu’une voiture utilisée en solo. Les transports collectifs se modernisent et s’adaptent à nos besoins (voies réservées, carburants plus propres : diester, GPL, électricité). L’étalement des villes, le coût de l’immobilier en centre urbain, la concentration des bassins d’emploi… nous obligent à nous déplacer pour aller travailler ou faire des études, pour faire nos courses, pour emmener nos enfants à l’école. Il n’est pas toujours possible de s’affranchir de ces contraintes, en choisissant un logement proche de notre travail, d’une école.
Prenant en compte ces éléments et regardant au travers du prisme de la gestion du temps, le concept de la « Slow-City » propose une démarche et un mode de gouvernance prônant le respect de l’environnement, la solidarité entre les habitants et amélioration de leur qualité de vie. C’est ce que nous voulons faire ! Pour pallier à la saturation des réseaux (embouteillages, heures de pointes dans le Métro/Tram) et alors qu’administrations, écoles, entreprises ouvrent et ferment dans des créneaux horaires similaires, l’idée est tout à la fois de poursuivre le développement des éco-quartiers (constructions basse consommation, déplacements réduits possibles en vélo ou à pied en raison de la proximité des points de départs et de destination) et de planifier les horaires d’ouvertures et leurs amplitudes sur le territoire élargi afin d’étirer l’heure de pointe en tenant compte les besoins des usagers.
Rationaliser les transports et les déplacements comme moyen de travailler une nouvelle conception du bien-être axée sur le partage, le lien social et le développement durable !
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