Lettre ouverte de femmes et d’hommes aux organisations régionales et occitanistes.

Cette contribution, qui s’inscrit notamment dans le débat sur la réforme territoriale et sur les perspectives de développement dans ce cadre, concerne la parité homme-femme.
Pour des raisons historiques liées au statut durable de culture dominée de l’Occitanie, tout autant qu’à certaines traditions latines qui faisaient prévaloir une organisation patriarcale de la vie sociale, l’égalité homme-femme est loin d’être assurée en matière de représentation publique.
Ce phénomène est paradoxal dans la mesure où différents courants d’idées et faits de société ont, au cours de l’histoire occitane, promu ce principe, voire valorisé des valeurs féminines : poésie courtoise des troubadours (12e et 13e siècles), statut social exceptionnel des femmes pyrénéennes sous l’Ancien régime, Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne à l’initiative d’Olympe de Gouges (1791), référence du Félibrige à sainte Estelle….
Le vote de la parité en 2001 constitue une avancée indéniable dans le sens de la démocratisation des relations de genre et d’une intégration des différentes forces vives du pays. Dernier épisode en date, la parité instituée pour l’élection des conseillers départementaux en 2015 ; cela dit, 10% seulement de femmes ont été nommées présidentes des conseils départementaux.
Si fondamentale soit-elle, la défense de la langue et de la culture occitane ne peut occulter l’importance de cet enjeu; les femmes sont concernées comme les hommes par cette évolution. Aussi, demandons-nous, qu’en matière de représentativité dans les rencontres publiques et les institutions, soient observés les principes suivants (la liste n’est pas exhaustive) :
– Une prise de parole autant que faire se peut alternée au niveau du public
– Le choix d’intervenants hommes et femmes sur le critère de la parité ou sinon de la mixité
– L’élection de binômes dans le cadre d’instances décisionnelles et d’animation (à l’oral et dans les différents médias).
– La constitution de jurys paritaires, sinon mixtes, pour l’attribution des prix littéraires ou artistiques
–  Même chose pour l’élection ou la nomination des responsables d’institutions, notamment occitanes
– Le financement par le Conseil régional d’un site dédié aux travaux féminins et féministes.

https://pariteoccitane.wordpress.com/2015/08/13/parite-occitane/

5 réponses à “Lettre ouverte de femmes et d’hommes aux organisations régionales et occitanistes.”

  1. en tant qu’élue depuis 20 ans ce que je peux dire c’est qu’à la base dans les communautés de communes il n’y a pas d’avancement; les postes de vice présidents sont rares pour les femmes qui se retrouvent aux enfants, au tourisme etc en nombre très faible. Pour les dernières élections départementales les partants ont toujours pris en binômes des femmes qui élues sont en arrière et là pour mettre en lumière l’homme. Certains les ont mêmes cherchées sur internet, donc ont pris certaines qui n’avaient rien à voir que leur égo dans l’histoire.
    Dans beaucoup de communes les femmes n’ont pas droit à la parole à part pour s’occuper de la vie communale.
    J’ai travaillé pendant des années avec un maire de droite beaucoup plus ouvert à l’échange qu’un maire de gauche.
    Ce n’est pas demain que nous sommes à égalité avec les hommes!
    Ce que je vois aussi c’est que les femmes n’ont pas trop envie de se lancer et qu’elles ont peur et ne sont pas averties de ce qu’on peut faire et ne prennent pas la parole. Il faut que le savoir accompagne le vouloir!

  2. je vois plusieurs obstacles à ce manque de « vouloir » entrer en politique
    Рle d̩senchantement concernant les id̩ologies _ la politique est d̩valoris̩e;
    Рint̩riorisation de la sup̩riorit̩ des hommes sur les questions politiques : la politique comme les finances restent des bastions m̢les dans les mentalit̩s.
    – l’expérience récurrente d’être mal ou pas écoutée (voix souvent plus faible, arrogance de certains même quand ils disent des énormités)
    – le manque d’expérience du débat d’idées, donc du conflit.
    – préserver l’égo des messieurs restent encore un enjeu dans le comportement femme/homme;
    Peut être faudrait-il sensibiliser davantage les femmes en parlant de transmission d’autres valeurs, d’autres comportements.

  3. La Femme est l’avenir de l’Homme, ou plutôt la femme est l’avenir de l’Homme !
    Homme au sens Humanitaire et non sexiste…
    Malheureusement, je constate que pour que les Hommes puissent briller et satisfaire leur égo, les Femmes n’ont pas d’autre solution que de leur laisser occuper la vitrine. Voilà le triste constat.
    On est loin de l’égalité dont beaucoup se gargarisent, et les mêmes qui insultent systématiquement les femmes au pouvoir qui pourtant doivent décupler leurs compétences, leurs motivations, leurs intégrités.

  4. La crise actuelle du système démocratique en France résulte en grande partie de ce déséquilibre en matière de responsabilités et de représentation publique. Au niveau international, c’est la paix qui est menacée à grande échelle désormais.
    Il reste à valoriser le dialogue entre les cultures de genre et les valeurs promues par les femmes à l’échelle de la famille et de la vie sociale: primauté de la vie, entraide et solidarité horizontales…
    Les récentes élections municipales en Espagne (élection de femmes progressistes dans les deux principales villes du pays, Madrid et Barcelone) concrétisent un recul historique du machisme dans ce pays:
    « La charte éthique » résume bien le propos:

    « Article 4 – Nous donnerons corps au principe d’égalité entre femmes et hommes en appliquant la stricte parité entre les sexes pour l’ensemble des postes à responsabilité dépendant de façon directe ou indirecte de l’Assemblée régionale. »

    http://leprojetencommun.net/charte-ethique/

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Les pages de consensus

Notre démarche

La crise majeure – sociale, environnementale, économique, culturelle, démocratique – que traversent nos sociétés appelle sans délai de notre part une réponse politique nouvelle seule à même de rompre la spirale de désespérance qui fait le lit d’une extrême-droite plus dangereuse que jamais.

Ce sursaut ne viendra pas des partis de la gauche gouvernementale qui ont montré leur incapacité à sortir du modèle libéral et productiviste, et dont le bilan est extrêmement décevant.

Notre région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, résolument ancrée à gauche, offre une opportunité rare - et peut-être historique - de modifier profondément la donne lors des élections régionales de décembre 2015, offrant alors - par la force de l’exemple - un puissant levier de régénération politique à l’échelle du pays.

Le discrédit frappe largement les formations politiques et s’exprime au travers de la montée de l’abstention. Pourtant l’attente confuse mais palpable d’un nouveau modèle d’implication civique et politique (qui se cristallise avec force sur certaines luttes), et l’exemple de mouvements populaires dans des pays voisins (même si ces mouvements sont issus d’une réalité sociétale bien différente de la nôtre) appellent à ré-interroger profondément la façon d’envisager une échéance électorale mais aussi ce que nous souhaitons faire au-delà d’un simple scrutin.

La construction d’une dynamique citoyenne autour d’une proposition et d’une méthode politique nouvelle (programme, valeurs, méthodes, représentation…) ne doit pas rester un vain mot d’ordre, mais doit se traduire par la mise en place d’outils participatifs concrets, en rupture avec l’offre traditionnelle qui a échoué. Plusieurs initiatives, affirmant une même volonté de rassemblement politique large au service d’une mise en mouvement citoyenne, ont vu le jour dans notre région. Nous mettons aujourd’hui à disposition, pour contribuer à leur convergence, un outil participatif d’échange programmatique que nous avons choisi de nommer « Le projet en commun ». Cette plateforme doit permettre à chacun-e non pas simplement d’observer, mais d’agir, en toute transparence dans un cadre souple et efficient où chacun-e doit se sentir responsable et se porter garant-e de l’objectif.

Le projet solidaire que nous voulons bâtir n’est pas celui d’un simple cartel d’organisations ou d’un rassemblement d’élu-e-s qui se substitueraient à une dynamique citoyenne. Nous voulons permettre un vrai débat de fond, en confrontant sereinement les idées, pour co-élaborer un projet commun à même de répondre aux urgences sociales, environnementales et démocratiques autour de pratiques nouvelles basées sur des valeurs humanistes.

C’est la force et la cohérence de ce projet qui sera le levier de l’espoir.

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