La pollution de l’air coûte plus de 100 milliards d’euros par an à la France, selon une commission d’enquête du Sénat (Pollution de l’air : le coût de l’inaction), qui y voit une « aberration économique » et propose notamment d’augmenter la fiscalité du diesel et de taxer les émissions de polluants.
Car si l’air est globalement « moins pollué », la pollution « a changé de nature », moins localisée au niveau des sites industriels et plus diffuse, via les transports, le chauffage, l’agriculture et l’air intérieur. Le sujet est aussi devenu une préoccupation majeure des Français, mise en évidence lors des fréquents pics de pollution.
Les particules, un des principaux polluants atmosphériques avec l’ozone et les oxydes d’azote, sont responsables de 42 000 morts prématurées en France chaque année, selon l’OMS. Le coût sanitaire global (traitements des maladies, mortalité prématurée, absentéisme, etc.) représente « entre 68 et 97 milliards d’euros », dont 3 milliards pour le seul impact sur la Sécurité sociale, tandis que le coût non sanitaire (baisse des rendements agricoles, dégradation des bâtiments, dépenses de prévention, etc.) atteint 4,3 milliards d’euros.
Dans l’agriculture, la commission recommande d’étudier spécifiquement les causes de la surmortalité des agriculteurs et de mieux contrôler les dispersions de polluants. Elle préconise aussi, dans le domaine de la consommation, d’intégrer l’impact sur la qualité de l’air dans les dossiers d’autorisations de mise sur le marché des produits phytosanitaires et d’instaurer progressivement sur trois ans l’étiquetage des produits d’entretien en fonction de leurs émissions de polluants volatils Entre 2009 et 2013, le recours aux produits phytosanitaires a ainsi augmenté de 5%.
La région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées dispose d’un potentiel agricole aussi riche que varié. Elle peut et devra agir en la matière. Les agriculteurs peuvent être partie prenante pour autant qu’ils soient accompagnés et soutenus dans la réorientation de leur production et de leurs pratiques dans le cadre d’une politique délibérément tournée vers l’avenir de la transition écologique.
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