« Concertation, gestion, évaluation » (cf intro)… Les méthodes managériales envahissent la sphère politique. La notion de gouvernance (la good governance du FMI) tend à remplacer le concept de démocratie. Le monde industriel et financier, initiateur de cette notion, entend l’imposer, comme moyen d’écarter le peuple du pouvoir. Si la démocratie est l’exercice du pouvoir par le peuple, la gouvernance est le partage du pouvoir dans l’entre-soi : au mieux, des professionnels de la politique, cumulards et carriéristes, au pire des conseillers, technocrates, voire des organismes indépendants non élus ou privés. Un peu de concertation (sondages, forums, consultation des lobbies), une dose de bonne gestion à budget en baisse, une pincée d’auto-évaluation, et le tour et joué. La Gouvernance, c’est la « dépolitisation » de nos institutions. Ainsi va l’Europe, avec ses institutions non élues, au mépris des référendums et des politiques choisies par les peuples. Ainsi vont nos élus, représentant une infime minorité du corps électoral. Ainsi va le 49-3, présenté comme un instrument de bonne gouvernance, puisque d’efficacité. Croyez-vous qu’il suffit de répondre « gouvernance » à une attaque généralisée contre la démocratie ? Interrogeons-nous auparavant sur le réel pouvoir de nos assemblées élues, sur le carriérisme politique, sur la représentation de toutes les couches de la population dans ces assemblées, sur le respect des engagements , sur la possibilité de révocation des élus, sur les référendums d’initiative populaire…. Et si on commençait par une cure détox, afin d’évacuer les concepts qui nous polluent ?
Les pages de consensus
Notre démarche
La crise majeure – sociale, environnementale, économique, culturelle, démocratique – que traversent nos sociétés appelle sans délai de notre part une réponse politique nouvelle seule à même de rompre la spirale de désespérance qui fait le lit d’une extrême-droite plus dangereuse que jamais.
Ce sursaut ne viendra pas des partis de la gauche gouvernementale qui ont montré leur incapacité à sortir du modèle libéral et productiviste, et dont le bilan est extrêmement décevant.
Notre région Languedoc-Roussillon Midi-Pyrénées, résolument ancrée à gauche, offre une opportunité rare - et peut-être historique - de modifier profondément la donne lors des élections régionales de décembre 2015, offrant alors - par la force de l’exemple - un puissant levier de régénération politique à l’échelle du pays.
Le discrédit frappe largement les formations politiques et s’exprime au travers de la montée de l’abstention. Pourtant l’attente confuse mais palpable d’un nouveau modèle d’implication civique et politique (qui se cristallise avec force sur certaines luttes), et l’exemple de mouvements populaires dans des pays voisins (même si ces mouvements sont issus d’une réalité sociétale bien différente de la nôtre) appellent à ré-interroger profondément la façon d’envisager une échéance électorale mais aussi ce que nous souhaitons faire au-delà d’un simple scrutin.
La construction d’une dynamique citoyenne autour d’une proposition et d’une méthode politique nouvelle (programme, valeurs, méthodes, représentation…) ne doit pas rester un vain mot d’ordre, mais doit se traduire par la mise en place d’outils participatifs concrets, en rupture avec l’offre traditionnelle qui a échoué. Plusieurs initiatives, affirmant une même volonté de rassemblement politique large au service d’une mise en mouvement citoyenne, ont vu le jour dans notre région. Nous mettons aujourd’hui à disposition, pour contribuer à leur convergence, un outil participatif d’échange programmatique que nous avons choisi de nommer « Le projet en commun ». Cette plateforme doit permettre à chacun-e non pas simplement d’observer, mais d’agir, en toute transparence dans un cadre souple et efficient où chacun-e doit se sentir responsable et se porter garant-e de l’objectif.
Le projet solidaire que nous voulons bâtir n’est pas celui d’un simple cartel d’organisations ou d’un rassemblement d’élu-e-s qui se substitueraient à une dynamique citoyenne. Nous voulons permettre un vrai débat de fond, en confrontant sereinement les idées, pour co-élaborer un projet commun à même de répondre aux urgences sociales, environnementales et démocratiques autour de pratiques nouvelles basées sur des valeurs humanistes.
C’est la force et la cohérence de ce projet qui sera le levier de l’espoir.
Je soutiens l'initiative
La dynamique citoyenne pour un projet en commun est soutenue par
Concernant les institutions Européennes, l’institution prétendant à la plus grande légitimité démocratique, à savoir le Conseil de l’UE rassemblant les chefs d’Etat démocratiquement élus, balaye régulièrement d’un revers de main les propositions de réglementation de la Commission sur la régulation des marchés financier. La « légitimité démocratique », quand elle va dans le sens d’une exacerbation des intérêts nationaux n’est pas mieux que la « technocratie ». C’est bien la démocratie, vue comme mode de légitimation exclusivement national qui nous a précipité dans la crise financière actuelle. Pour dépasser nos interêt nationaux, il nous faut renforcer les deux institutions réellement supranationales, le Parlement et la Commission.
En fait, on est dans une vraie démocratie :
Si on oublie le chômage qui augmente,
les inégalités sociales,
la dette privée transformée en dette publique,
le fait que nous sommes des citoyens sans pouvoir politique autre que celui de confier les décisions aux meilleurs beaux-parleurs,
que ces mêmes personnes n’ont pas de pouvoir face aux institutions européennes dont la plus puissante n’a pas été élue,
si on oublie tout ça… On arrive à la conclusion qu’on est en démocratie.
Et le problème est réglé.
Plus besoin de penser à une nouvelle constitution, aux instances de concertation, à la proportionnelle, au rôle du Parlement et des assemblées élues pour contrecarrer tout pouvoir personnel…