L’Agence Régionale de Santé (ARS) refuse l’ouverture d’urgences au sein de l’hôpital d’Agde, bassin de vie de 50 000 personnes à l’année et de plus de 250 000 en été, alors que les hôpitaux les plus proches sont ceux de Béziers et de Sète. Ces deux établissements se situent à au moins 30 minutes de route, sans compter la densité de circulation pendant six mois de l’année.
L’ARS a attribué à la clinique privée de Pézenas, à 30 minutes de route également, le service des urgences. L’ensemble de la population du bassin agathois (Agde, Marseillan, Vias, Bessan) se retrouve dans un désert médical public en dehors des heures d’ouverture des services hospitaliers. Cet état de fait est inconcevable pour assurer la sécurité sanitaire de l’ensemble des habitants et des vacanciers pendant l’ensemble de l’année.
Ceci contribue à l’engorgement des urgences des hôpitaux périphériques.
Les élu-e-s du futur conseil régional devront permettre l’ouverture d’urgences au sein même de l’hôpital d’Agde. Il sera nécessaire d’être vigilant sur la carte de répartition des urgences sur l’ensemble du territoire régional pour une meilleure prise en charge des patients.
Pour être issu d’un département rural, je sais que la présence d’un service d’urgence à proximité n’est pas une garantie en soi. Beaucoup de services trop petits ne savent/peuvent gérer de nombreux cas (souvent les plus graves), ce qui fait s’ajouter aux 30-50 minutes pour rejoindre l’hôpital qualifié, 15-30 minutes de trajet vers les urgences les plus proches, et 15-30 minutes d’incertitude, perdues dans ce premier service trop petit. Soit de 1 à 2h avant que le diagnostic approprié puisse commencer. On se prend à prier d’avoir des symptômes bien lisibles et bien typiques.
Il faut commencer par améliorer la communication autour des compétences des établissements (y compris dans les standards des hôpitaux). Certaines structures souffrent également (à tort ou à raison) d’une mauvaise réputation, ce qui engorge les hôpitaux des plus grandes villes pour des cas bénins (fracture, appendicite). Et devant l’engorgement des hôpitaux publics, ce sont souvent les cliniques qui communiquent et ramassent la mise.
Il faut aussi s’assurer que des pôles solides dans tous les domaines soient bien répartis sur le territoire. Certaines personnes font le trajet d’Agen jusqu’à Toulouse (115 km) pour des soins réguliers, ce qui n’est pas compatible avec une vraie qualité de vie.
La réponse est pleine de bon sens. Il est vrai que cette zone connaît des variations très fortes de population avec la période estivale. Cela suppose une réponse souple et qui intègre la nature du besoin. Or, la majorité des urgences relève d’un acte médical ou social simple qui peut être pris en charge par le tissu médico-social existant. Evidemment, et c’est tout l’intérêt de la préoccupation de l’auteur de la proposition, il faut veiller à ce que ce tissu soit en mesure de répondre l’été. En ce sens, n’évoquer que le « désert médical public » revient à se priver de toute la médecine ambulatoire qui joue un rôle essentiel. Pour conclure, je proposerai donc d’abord de qualifier de de quantifier le besoin (l’ARS et l’Assurance Maladie possèdent les données nécessaires) et de voir avec les professionnels du terrain l’organisation d’une réponse adaptée.