L’intensité et la qualité des échanges entre une métropole et son hinterland est un facteur déterminant du dynamisme des métropoles, selon certains chercheurs.
Nous aurons besoin de développer ces complémentarités si nous voulons relever le défi de la baisse des soutiens publics nationaux. Les différences de richesse entre territoires vont en s’accroissant car les phénomènes de redistribution s’atténuent.
Des géographes ont mis en évidence une augmentation des disparités de revenu par habitant entre les régions ayant un grand centre urbain et les autres, à partir de 2010, alors que, jusqu’à cette date, une dynamique de rattrapage entre régions pauvres et régions riches était à l’œuvre (L. Davezies – T. Pech – sept. 2014 – La nouvelle question territoriale – synthèse – Terra Nova).
Ces auteurs prévoient un durcissement général des inégalités territoriales dans un futur proche, du fait, entre autres, d’une remise en cause des mécanismes de mutualisation publics et sociaux.
Les disparités interrégionales de PIB par habitant sont elles aussi croissantes depuis quelques années, alors qu’elles ont été atténuées lors des « trente glorieuses ». Explication :
L’effet d’entraînement des pôles de croissance se manifeste moins dans une économie de l’information que dans une économie industrielle.
Le rabotage des budgets publics fait donc peser une menace forte sur la capacité de notre future grande région à maintenir son dynamisme économique, en particulier en Languedoc-Roussillon, si les ressorts économiques de ce territoire n’évoluent pas vers d’autres formes.
L’augmentation récente du PIB en Languedoc-Roussillon étant liée au jeu combiné des mécanismes redistributifs sociaux, de la croissance démographique et de l’économie touristique, le principal moteur de la croissance est la demande locale (concept d’économie résidentielle).
Selon L. Davezies (géographe), les résultats des centres urbains sont d’autant meilleurs, en termes d’attractivité démographique, d’emploi et de revenu, que l’intensité du système productivo-résidentiel est forte (système délimité par les flux entre les territoires à dominante productive et les territoires à dominante résidentielle).
Maximiser les flux à l’intérieur de ce système, c’est augmenter à la fois le potentiel économique des territoires productifs et celui des territoires résidentiels.
Des analyses économétriques ont permis de montrer que les villes qui ont des hinterlands de faible qualité, sans liens privilégiés avec elles, ont des performances économiques moindres.
La capacité à renforcer l’émergence de « systèmes productivo-résidentiels » compacts et intenses serait la clef du succès économique des territoires.
Notre grande Région a de ce point de vue de nombreux atouts à exploiter.
Et si on des donnait des objectifs de rupture avec ces politiques productivistes et de « croissance » (en tous état de cause insoutenables) en appuyant massivement tous les projets de l’économie sociale et solidaire (scic, reprise d’entreprise, projets citoyens, création dans les services et/ou la technologie…) de façon diffuse sur tous les territoires de façon à respecter l’écosystéme (gestion de l’eau!), la qualité de vie (aussi!) etc…Il faudra « casser » ces soi disantes « grandes régions » pour en revenir, sur d’autres bases, à des régions de proximité, sans quoi ce sera le règne des technocrates (élus ou pas).