Limitées à une notion de gestions des flux, les politiques vis à vis des immigrations successives, et de leurs descendants, ont contribué à stigmatiser une partie de nos concitoyens.
Les explications culturalistes et ethnicisées des problèmes sociaux, largement diffusées par les médias, ainsi que les politiques sociales et territoriales ont contribué à créer deux sociétés juxtaposées « centre et périphérie » et à renforcer des représentations sociales basées sur la discrimination, le racisme et le rejet de l’autre. C’est effectivement dans ce contexte que l’extrême droite se nourrit et se développe. Ces fractures risquent de se renforcer dans un système où les inégalités territoriales seront de plus en plus fortes avec la métropolisation : zones urbaines concentrant toutes les richesses et zones rurales appauvries.
Le système cherchera encore plus et comme à son habitude à renforcer les représentations sociales ethnicisées pour diviser et affaiblir toutes les formes de contestation des inégalités qu’il produit. La création d’une « Cité régionale des mémoires populaires et des immigrations » pourrait être un outil permettant d’inscrire les mémoires des différentes populations et des différents territoires dans l’histoire de notre région : Midi Pyrénées Languedoc Roussillon. Son objectif sera de construire une mémoire partagée, commune : mémoire active et décloisonnée (rural/urbain, périphérie/centre, étranger/français, etc.). Cette cité aura une intention plurielle : collecter, préserver, transmettre en restituant la parole aux habitants, en mettant à jour un patrimoine sociologique , culturel et historique.
Relier les histoires individuelles et familiales à l’Histoire collective, changer les représentations sociales et promouvoir le droit commun, seront aussi les objectifs assignés à cet espace. Sa vocation sera donc d’organiser des évènements artistiques et culturels, de favoriser les études et les publications en lien avec sa thématique, de promouvoir des rencontres et des débats. Il devra permettre de comprendre l’environnement et de prendre conscience du caractère pluriel et diversifié de notre région et au delà de la société française.
« Sous l’histoire, la mémoire et l’oubli, sous la mémoire et l’oubli, la vie. Mais écrire la vie est une autre histoire. Inachèvement. » Paul Ricoeur.
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