C’est possible si les modes de gestion forestières prennent en compte le facteur emploi/paysage/fixation de carbone et biodiversité.
Certains voient dans l’utilisation de la biomasse des perspectives limitées, voire une production énergétique inefficace et coûteuse, un danger pour nos paysages et la biodiversité.
Ils ont en partie raison. Trop d’exploitations forestiers dégradent nos paysages sans créer d’emploi durable. Et l’exemple de la centrale à biomasse de Gardanne illustre malheureusement leurs propos. Alimenter en bois une centrale de production électrique de cette taille est un non sens écologique.
L’utilisation de la forêt à des fins énergétiques doit se faire localement. La dispersion de la ressource doit favoriser une consommation de très grande proximité. Les coûts (principalement la consommation d’énergie pour son transport) croîent très vite dès qu’il faut rassembler et distribuer.
Mais il n’y a pas que les couts économiques à prendre en compte. Exploiter une forêt engendre des changements dans les paysages, influe sur la biodiversité et le stockage ou de déstockage du carbone.
Des études récentes apportent des éléments quantifiés qui sont extrêmement clairs sur l’influence de la gestion sylvicole vis à vis de la question du stockage et de la substitution de carbone. Pour mener une gestion forestière efficiente en termes de stockage du carbone, (tout en considérant les aspects économiques, écologiques et sociaux cruciaux), il est recommandé :
• d’allonger les cycles sylvicoles (une forêt plus âgée possède une capacité de stockage du carbone maximale),
• d’éviter les coupes rases (il faut au moins 50 ans pour que le stock de carbone du sol revienne à son état avant coupe)
• et de préférer les interventions prudentes et continues, de conserver bois mort et rémanents en forêt (ils contribuent à l’augmentation tant du stock de carbone du sol que de la fertilité).
Et justement c’est ce type de gestion qui favorise aussi la biodiversité. Les exploitations irréguliers à couvert continu constituent un mode de gestion intéressant à développer, tant au niveau économique qu’écologique. Divers études récentes le démontrent.
On ne peut malheureusement que constater que les politiques forestières n’ont pas encore suffisamment intégré ces données, et sont souvent dictées par les gros consommateurs de bois tel que les papetiers ou les gros acheteurs de bois.
La Région devra revoir ses politiques forestières pour permettre le maintenir des emplois sur les territoires, la structuration d’une économie locale durable et riche en emploi (bois énergie, bois d’œuvre, bois matériaux) tout en limitant globalement les émissions de carbone, et en améliorant la biodiversité.
Biblio :
« Le carbone forestier en mouvements » réseau écologique REFORA
« Diversité des espèces en foret : pourquoi et comment l’intégrer dans la gestion » Centre national de la propriété forestière
« Valoriser les fonctions multiples de la forêt », Association Futaie Irrégulière.
« Contre la désastreuse centrale à biomasse de Gardanne » reporterre.net
Les vallées qui agrémentent le nord du Tarn et leur versant aveyronnais sont riches en arbres… et en bois divers récupérables pour la fabrication de pellets. Des petites unités locales de fabrication sont donc possibles, évitent les transports, créent des emplois non délocalisables et favorisent toute une vie sympathique et douce. Des sentiers pouvant servir à des balades, amoureuses ou non, peuvent être retracés par des chevaux, des mulets, .. qui offriront leur force au ramassage du bois.
Les communes du SEGALA, CEROU, GRESIGNE, peuvent ainsi être ravitaillées et nombre d’ habitations chauffées aux bois ainsi transformés.